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Christian Cataldo : « Face à Eyraud, on jouait notre survie »

Propos recueillis par Adrien Hémard
7 minutes
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Président des Dodgers, Christian Cataldo est un homme soulagé depuis l'annonce du départ de Jacques-Henri Eyraud. Pour autant, celui qui était en première ligne lors de la conférence de presse des supporters la semaine dernière reste mesuré et attend maintenant des réponses concrètes de la part de la nouvelle équipe dirigeante de Frank McCourt.

Comment ça va, au lendemain des annonces fortes de Frank McCourt ?Ces annonces ont fait l’effet d’une bombe, mais j’en sors soulagé et content. C’est un gros poids qui est parti, je me suis réveillé plus léger samedi matin. Surtout qu’on vient de vivre une semaine tendue depuis notre conférence de presse commune, notamment avec le procès des supporters arrêtés après les événements de la Commanderie. C’était une semaine difficile, donc on est d’autant plus heureux. Et puis, on est aussi fiers d’avoir vu cette unité autour de l’OM. Ici à Marseille, mais aussi dans toute la France et autour du monde. Pour autant, tout n’est pas réglé. Il reste, notamment, les mises en demeure sur la convention qui nous lie au club à régler. Mais franchement, on s’était préparé à une lutte plus longue et plus difficile. Bon, avec le recul, quand on regarde comment ça a bougé, ce n’est pas étonnant que McCourt ait agi aussi vite. Mais il y avait d’autres actions en préparation.

À part l’épopée et la finale de Ligue Europa, il n’y a rien à garder de la présidence Eyraud. C’est peu, trois matchs en quatre ans. Ce qu’il reste, ce sont toutes ses inepties.

Êtes-vous satisfait de ces annonces ?Déjà, on se réjouit que McCourt vienne à Marseille et d’avoir une entrevue avec lui. Mais ce n’est pas pour autant qu’on va lâcher le morceau, car on sait qu’Eyraud sera toujours là dans un petit coin au conseil de surveillance. Il n’aura plus le même pouvoir, mais on va le surveiller. Comme on surveillera Hugues Ouvrard, qui passe entre les gouttes. Ensuite, on va pouvoir discuter avec Longoria pour voir comment il va orienter le club. On est satisfaits, mais on ne lâche rien. La priorité, c’est de revenir sur les mises en demeure de la convention qui nous lie pour les abonnements. C’est ça qui a tout déclenché, et le dialogue est rouvert avec le club.

Qu’est-ce que vous retenez du mandat d’Eyraud ?Que du mauvais. À part l’épopée et la finale de Ligue Europa, il n’y a rien à garder de la présidence Eyraud. C’est peu, trois matchs en quatre ans. Ce qu’il reste, ce sont toutes ses inepties. Quand il a dit qu’il y avait trop de Marseillais au club, qu’on devrait boire de la tisane, que les buts hors de la surface devraient compter double… Je vais m’arrêter là parce que si je liste toutes ses conneries, on n’a pas fini…

La semaine dernière, vous étiez en première ligne avec Rachid Zeroual lors de la conférence de presse. Pourquoi vous ? Pas pour une raison spéciale. Il fallait lire notre message, bien le faire passer et répondre aux questions. Comme j’ai un peu plus l’habitude des médias que les autres, ça s’est fait naturellement et sans vote. On y est allés avec Rachid parce que ça fait longtemps qu’on est là, on est les plus anciens. On a montré une belle unité, ça a rejailli sur tous ceux qui avaient déjà commencé à prendre part au mouvement. On était déterminés et unis, on a tout le temps été soudés. C’est la première fois en 50 ans que je vois une union comme celle-là, aussi forte, entre les supporters et même toute la ville. Mais c’est Eyraud qui a fait tout le travail, avec ses déclarations complètement folles.

Eyraud s’est pris un retour de boomerang incroyable, avec tous ses OM nations qui se sont retournés contre lui. La vague qu’il s’est mangée était tellement immense, elle a traversé la terre entière.

Il vous a fait peur, avec son projet Agora OM ?Virer les ultras du stade, c’était son plan depuis longtemps, et on l’a senti venir. Il a profité des écarts à la Commanderie pour le lancer, mais c’était prévu depuis un moment. Il a aussi profité du coronavirus, car dans un quotidien normal, on aurait manifesté au stade, et il serait sûrement parti plus tôt. Mais pour revenir à la question, bien sûr que tu as peur quand on te dit qu’on va te retirer tes abonnements, qu’on te met en demeure et qu’on t’explique vouloir réinventer le supportérisme. Après, Eyraud est fou dans sa tête : comment il a pu croire que ça allait marcher ici, à Marseille ? Il s’est pris un retour de boomerang incroyable, avec tous ses OM nations qui se sont retournés contre lui. La vague qu’il s’est mangée était tellement immense, elle a traversé la terre entière. McCourt ne pouvait pas ne pas réagir.

Les supporters marseillais réclamaient un président qui connaisse le foot, et comprenne la ville. C’est le cas, avec Longoria ?Du peu que j’ai discuté avec lui, c’est quelqu’un qui connaît le foot. Ça, c’est sûr. Je pense qu’il ne connaissait pas la ville, mais il a une grande faculté d’adaptation et il a déjà compris la ville ainsi que son fonctionnement. Après, on ne va pas tout lui donner tout de suite. Il va devoir bosser, faire ses preuves. Mais pour l’instant, sur les transferts qu’il a faits, il y a plus de bon que de mauvais. Et puis, il a quand même travaillé pour des grands clubs. Dire qu’on lui fait confiance, c’est un bien grand mot : on demande à voir. Ce qui est sûr, c’est que ça ne peut pas être pire qu’Eyraud. D’ailleurs, ça va être difficile de faire pire que lui pour qui que ce soit.

La contestation a porté ses fruits à Marseille, mais pas encore à Nantes et Bordeaux : pourquoi ?C’est peut-être une question d’état d’esprit. Mais surtout, les présidents Kita et Longuépée n’ont pas été assez fous pour aller à l’encontre des supporters. C’est ça, la grande différence. Disons qu’Eyraud a poussé le bouchon plus loin, trop loin. Longuépée et Kita sont sûrement aussi nuls qu’Eyraud en foot, mais ils ne sont pas allés jusqu’à vouloir virer les supporters des tribunes populaires. On est solidaires, on en marre de ces technocrates qui veulent changer le foot.

Ça n’a jamais été aussi grave que là, parce qu’aucun président n’avait voulu nous rayer de la carte comme Eyraud, peu importe les tensions. JHE s’est vu trop beau, trop fort et trop puissant.

Vous attendez quoi de la rencontre avec McCourt ?On l’avait rencontré brièvement au début, à son arrivée, pour une présentation de politesse. On va voir ce que l’on va lui dire, on ne va pas se laisser enfumer par sa lettre. Mais c’est bien, c’est une bonne base. McCourt a fait un pas vers nous, mais la route est encore longue, et c’est dommage qu’il ne l’ait pas fait avant. On reste vigilants, ce n’est pas une semaine de danse du ventre qui va tout changer. Il faut venir discuter sérieusement, et mettre en place des choses concrètes. Nous, qu’il veuille faire des parkings ou des immeubles, on s’en fout. Tant qu’il respecte le club, et qu’il met une équipe compétitive.

Dans l’histoire mouvementée de l’OM, vous situez les dernières semaines à quel niveau ?Il y a eu des moments chauds, avec d’autres présidents. Mais là, c’était vraiment l’extrême. Face à Eyraud, on jouait tout simplement notre survie. Ça n’a jamais été aussi grave que là, parce qu’aucun président n’avait voulu nous rayer de la carte comme Eyraud, peu importe les tensions. JHE s’est vu trop beau, trop fort et trop puissant. Il a totalement sous-estimé les ressources de cette ville.

Pour finir, que pensez-vous de l’arrivée de Jorge Sampaoli ?On fera le point dans six mois. Si dans trois matchs, il a frappé quatre arbitres, on ne sera pas bien ! C’est un fou. Personnellement, j’aurais attendu la fin de saison pour engager qui que ce soit. J’aurais laissé Nasser Larguet finir la saison, parce qu’on va arriver en juin avec des joueurs fin de contrat et d’autres en prêt avec des options d’achats à lever ou non. Notre saison est déjà finie, il fallait peut-être laisser Larguet ramener le calme. Après, Sampaoli ici, ça peut faire des étincelles.

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Propos recueillis par Adrien Hémard

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