- Ligue 1
- J3
- PSG-Toulouse (4-0)
Choupo-Moting colle une fessée au Téfécé
Incroyable, mais vrai : Paris s'impose 4-0 au Parc devant Toulouse grâce à un doublé de Choupo-Moting, exceptionnel de justesse. Côté moins, s'il était sur le terrain, c'est que Cavani avait été obligé d'en sortir sur blessure, comme Diallo et Mbappé. On ne peut pas tout avoir...
Paris Saint-Germain 4-0 Toulouse FC
Buts : Choupo-Moting (50e, 75e), Marquinhos (83e) et Gonçalves (55e, CSC) pour Paris
À vrai dire, la possibilité de voir ça de notre vivant était rangé à la même table que la présence d’extra-terrestres dans la Zone 51 et celle de Nessie dans le Loch Ness. Zéro. Et puis sans prévenir, au détour d’un soir où le bonhomme n’était même pas sur la feuille de match au coup d’envoi, Choupo-Moting a marqué un doublé avec le PSG. Un premier, magnifique. Puis un deuxième. Deux buts, quoi. Et le PSG s’est tranquillement imposé contre le Téfécé, en perdant au passage trois éléments sur blessure. Bon Dieu, les certitudes…
Breaking Bad
Peu de choses sont aussi ennuyeuses qu’un avant-match de Ligue 1. Le protocole est huilé comme un moteur de Mercedes : toujours les mêmes mignardises au buffet, donc toujours les mêmes choix, toujours les mêmes trognes, donc toujours les mêmes bonjours. Et puis parfois, comme ce dimanche, survient l’inattendu de ce dont les groupes de supporters sont au courant depuis plusieurs semaines : une banderole. Ici, une belle d’entrée, alors qu’Idrissa Gueye pose son premier pied sur la pelouse du Parc : « Arrêtés, homophobie : le championnat de la démagogie a repris lui aussi » . Et alors que la tribune Auteuil entonne dans la foulée « La Ligue, la Ligue, on t’enc*** ! » , histoire de bien appuyer le message, voilà déjà le premier gros arrêt de Reynet sur une frappe en angle fermé de Mbappé (4e).
On a la bande-son, manque le scénario : comme le retour de Breaking Bad sur Netflix, le PSG s’amuse à triturer les méninges de ses suiveurs. Première étape après treize minutes, Cavani out, Choupo-Moting in. Le bougre fait d’ailleurs un match étonnamment bon, multipliant les déviations intelligentes et les prises de balle sûres : surprenant. Ainsi, si Sylla parvient à faire s’allonger Areola (14e), puis Gradel à le solliciter réellement au bout d’une contre-attaque (38e), c’est bien Paris qui malaxe la pâte. Entre un coup du foulard et deux talonnades, Mbappé trouve le temps de bleuir le tibia de Reynet (20e), avant que Di María ne s’occupe de sa tête, touchant le second poteau sur un corner direct acrobatique (40e). 0-0 à la pause, ce qui laisse le temps de tourner la tête vers Auteuil : « Roxana, tu nages à contre-courant. » Enfilez vos maillots, on revient.
Choupo show
On parlait d’inattendu ? Ce qui s’est passé à l’entame de la seconde période de ce PSG-Toulouse tient du surréalisme. Moins d’une minute après avoir obligé Reynet à se détendre sur une frappe qui filait sous la barre, Choupo-Moting récupère la balle en pleine surface et forêt de jambes, élimine cinq joueurs d’un seul mouvement de pivot et ouvre le score du gauche avec l’aide du poteau (1-0, 50e). Si c’est Messi, il fait le tour du monde. Celui de Paris suffira pour cette fois, d’autant que le coup sur la caboche fait vriller les neurones de Gonçalves, qui dévie dans son propre but une remise de Sarabia au troisième poteau (2-0, 54e). Pire, pour sa première en Ligue 1, il provoque un penalty en trébuchant devant le même Sarabia, que Reynet sort habilement au plus grand bonheur de Pantxi Sirieix, planqué au cœur de la tribune presse (69e).
Côté Toulouse, pour être tout à fait honnête, peu de choses à se mettre sous la dent. Leya Iseka, entré en cours de jeu, manque de reprendre un bon centre venu de la droite (63e), alors que Mbappé rejoint Cavani et Diallo sur le banc des blessés du soir. Paris domine son sujet comme Hubert Reeves ses tables de multiplication, et Choupo-Moting, définitivement sous champignons, inscrit son premier doublé parisien sur un caviar de Bernat (3-0, 75e). Marquinhos parachève le résultat de la tête pour son 250e match sous le maillot parisien (4-0, 84e) quelques secondes après que Reynet a sorti la parade de l’année devant Choupo. C’est le moment d’y repenser, Alain Casanova avait prévenu en avant-match : « C’est le pire moment pour les affronter. » Pas faux, Paris reprend sa marche en avant. En Auteuil, la dernière banderole sera celle-là : « Stop à l’ultraphobie » . On avait envie d’ajouter : « … Et oui au monstre du Loch Ness » .
PSG (4-3-3) : Areola – Bernat, Marquinhos, Diallo (Silva, 40e), Dagba – Verratti, Sarabia, Gueye – Di María, Mbappé (Zagre, 65e), Cavani (Choupo-Moting, 13e). Entraîneur : Thomas Tuchel.
Toulouse : Reynet – Amian Adou, Moreira, Sylla, Gonçalves (Said, 71e) – Diakité, Sangaré, Vainqueur (Dossevi, 60e) – Makengo, Gradel, Koulouris (Leya Iseka, 60e). Entraîneur : Alain Casanova.
Résultats et classement de Ligue 1Par Théo Denmat, au Parc des Princes