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Choupo-Moting, la doublure qui joue les premiers rôles
Moqué et parfois décrié lors de son passage à Paris, Éric Maxim Choupo-Moting a changé de dimension depuis son arrivée au Bayern. Le Camerounais ne fait plus rire personne, et le PSG pourrait bien en faire les frais.
Lorsqu’il quitte le Paris Saint-Germain à l’automne 2020, Éric Maxim Choupo-Moting ignore sans doute qu’il va recroiser ses anciens coéquipiers à peine six mois plus tard. Le temps d’une double confrontation en quarts de Ligue des champions, le Camerounais se retrouve propulsé à la pointe de l’attaque du Bayern, privée de Robert Lewandowski, forfait. Profitant de l’aubaine, le PSG file en demies et laisse les Bavarois à quai malgré les deux pions de l’ancien de Stoke City. Deux ans plus tard, le Polonais a plié les gaules pendant que Choupo-Moting s’est imposé dans le onze du Rekordmeister. Une présence que le bonhomme doit avant tout à ses performances.
Nkunku a marqué un but, mais Choupo-Moting l’a arrêté
S’il y a bien une image qui revient au moment d’évoquer le passage du natif d’Hambourg dans la capitale, c’est évidemment cette action face à Strasbourg plutôt que son pion face à l’Atalanta en quarts de C1. Lancé par Ángel Di María, Christopher Nkunku pique parfaitement la gonfle pour tromper Matz Sels, mais, de façon plutôt incompréhensible, Choupo-Moting vient ensuite stopper le cuir sur la ligne, tel un défenseur. Raillé après cette mésaventure, celui qui frôle le double mètre n’arrivera pas à se défaire de cette image d’éternelle doublure plutôt sympathique mais parfois maladroite.
Paris Saint Germain vs. Strasbourg
👕 Éric Maxim Choupo-Moting
📆 Ligue 1 2018/19 pic.twitter.com/XNE1CVojiR
— Big Chance Missed (@ChanceMissed) March 15, 2022
« Le développement de Choupo-Moting est formidable, mais peut-être un peu surprenant. Je pense que personne n’aurait deviné ça en 2020. Quand il est arrivé, il était considéré comme la doublure de Lewandowski », rembobine Maximilan Koch, en charge du suivi du Bayern pour l’Abendzeitung München.
Autant dire que lorsque le Polonais décide de se faire la malle pour rejoindre la Catalogne l’été dernier, personne n’imaginait que les Bavarois confieraient la pointe de leur attaque à l’ancien Parisien. « Lorsque Lewandowski est parti pour Barcelone, des doutes ont été émis quant à la capacité de Choupo-Moting à le remplacer, y compris au sein de l’équipe d’entraîneurs, pour qui Thomas Müller devait jouer en tant que numéro 9 », poursuit le journaliste. C’est d’ailleurs cette solution que retient Julian Nagelsmann pour commencer la saison. En plus de l’attaquant de 33 berges, Sadio Mané et Serge Gnabry viennent aussi gambader sur le front de l’attaque des Roten. Pendant ce temps, celui qui compte 73 sélections avec le Cameroun manque les cinq premières journées de Bundesliga à cause d’une blessure et se contente de 57 petites minutes sur le pré au cours des quatre suivantes.
Après l’heure, c’est Müller
Il profite finalement de la blessure de Müller pour intégrer le onze de départ des Munichois, le 16 octobre face à Fribourg. Un évènement que Choupo-Moting fête avec un caramel. Le premier d’une folle série qui le verra en planter neuf de plus en seulement huit rencontres disputées toutes compétitions confondues – toutes en tant que titulaire – avant de s’envoler pour le Mondial. Au passage, il s’offre deux buts de prestige face au Barça et à l’Inter en C1 où le Bayern survole sa poule. Suffisant pour récolter les louanges de Nagelsmann à la veille d’un déplacement sur la pelouse du Hertha le 5 novembre dernier : « Je suis très content des performances de Choupo. J’ai le sentiment qu’il se sent à l’aise dans l’équipe. C’est l’un de nos meilleurs joueurs en ce moment. » Après avoir concédé quatre nuls et une défaite lors des neuf premières journées de Bundesliga – sans Choupo dans le onze -, les Bavarois n’ont plus connu la défaite et ont partagé les points à seulement trois reprises sur les onze rencontres suivantes. Malgré le retour de Müller, le Camerounais en a commencé dix, la grippe venant le priver d’un déplacement à Wolfsburg le 5 février.
« Choupo-Moting a toujours été considéré comme un grand attaquant très technique par les dirigeants du Bayern, mais cette saison, il a vraiment franchi un cap. Il marque beaucoup de buts dans toutes les compétitions et est un élément très important de l’attaque du Bayern. Ses déplacements sont très intelligents, il fait de bonnes passes et participe au pressing intense du Bayern », abonde Maximilian Koch. Installé en numéro 9, l’ex du PSG apporte un profil différent mais sacrément complémentaire avec ses collègues du secteur offensif. Serge Gnabry, Kingsley Coman ou encore Leroy Sané, tous de sacrés dévoreurs d’espace, bénéficient ainsi des délicieuses déviations, toujours pleines de justesse, de Choupo. À l’image de celle délivrée à destination de l’ancien de Manchester City en Coupe face à Mayence.
Leroy Sané corse l'addition sur une superbe passe d'Eric Choupo-Moting !
Mayence 0️⃣-3️⃣ Bayern Munich#lequipeFOOT pic.twitter.com/S6fZKmOjVZ
— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) February 1, 2023
Jamal Musiala lui aussi s’en régale pour pouvoir évoluer face au jeu. À tel point que pour Koch, « Choupo-Moting est désormais le numéro un de l’attaque et il sera également titulaire lors des matchs contre le Paris Saint-Germain. » En fin de contrat en juin prochain, le buteur de 33 ans ne sait pas encore de quoi sera fait son avenir, plusieurs rumeurs évoquant toutefois une prolongation. Et quelle plus belle preuve d’engagement que de jouer un mauvais tour à son ex le jour de la Saint-Valentin ?
Par Florian Porta