Cheveu, quel joueur arbore la pire coupe de cheveux ?
Étienne : Rudi Völler ? Chris Waddle ?Olivier : Pogba, franchement, c’est abusé.Étienne : La plus belle, c’était Valderrama.Olivier : L’autre jour, y avait Roma-Juventus, Antonio Conte a quand même une bonne coiffure de merde.
Vous êtes de Bordeaux, vous suivez encore ou c’est devenu trop moche ?
Olivier : Non, on aime plus le PSG, nous, maintenant…Étienne : Non, t’es fou ! Y a pas moyen le PSG.Olivier : Oui, bien sûr. De temps en temps, je regarde le classement…Damien : C’est la lose.Étienne : Et après, on va boire !Olivier : Je suis allé voir un Lille-Reims y a pas longtemps, ils ont perdu (1-2 NDLR). Mais le stade est hyper bien ! Bon, ce n’est pas la grosse ambiance… Mais on voyait bien. C’était bien éclairé quoi. La lumière est excellente.Damien : Mais à la télé, ça va plus vite.
Comment Bordeaux est passée d’une belle équipe à une très ennuyeuse en si peu de temps ?
Étienne : Bah, ils pensent qu’à l’argent.Damien : Ouais, c’est la boîte à M6.Étienne : Puis, ils ont changé de médecin… Comme Gourcuff, j’adorais ce joueur, c’est fou comme il a baissé.Olivier : Mais j’ai vu dans un article de chez vous qu’il écoutait de la musique un peu meilleure que le top 50, ça doit être à cause de ça.Étienne : Il ne se tapait pas la fille de de Villepin ?
Je ne sais pas… L’un des morceaux phares de votre prochain album s’appelle Polonia. Un hommage à Ludovic Obraniak ?
Olivier : Non.Étienne : Oui ! On l’aime.Damien : Par contre, on a un morceau qui s’appelle Stadium et on espère que ça deviendra un hymne de stade ! (Chantant d’une seule voix) : « Lan lan lan lan lan lan lan… »
Votre Bordeaux à vous, c’est plus celui de Chalana, de Giresse…
Étienne : Ouais, j’ai fait Cap Giresse ! J’avais une photo avec lui dans ma chambre.Damien : Moi aussi, j’ai fait Cap Giresse ! C’était sympa. T’as 8 ans et t’es entouré de mecs qui veulent faire footballeur professionnel. Donc après, j’ai fait du Judo.
Étienne : À la fin, ils m’avaient filé une médaille parce que mon père était pote avec le patron du machin, alors que j’étais incapable de faire deux jongles. Tout le monde a voulu me casser la gueule… J’étais défenseur.Olivier : Moi, j’étais ailier mais mon prof de CE2 m’avait un jour tiré à la gueule le plus fort possible et mes lunettes sont restées incrustées dans la tête. Mais on joue encore un peu, sur la plage.
Votre idée du football, c’est plus Claude Bez que les dirigeants d’aujourd’hui ?
David : C’était un peu le début du foot bizness quand même.Olivier : Le comptable qui reprend Bordeaux et qui en fait un club… de légende !Étienne : Il avait ce truc du Sud-Ouest. Quand on est arrivés à Paris en tant que Bordelais, où il y a une petite mafia bordelaise dans le milieu de la culture, on a été vite perçus comme ce genre de personnage à qui on ne peut pas trop faire confiance. On s’identifiait assez facilement à ce mec.Damien : Sans la moustache. Et ses histoires comme quoi il payait des putes qu’il faisait venir de Paris pour payer les arbitres en Coupe d’Europe, c’était fou.
Il existe encore des joueurs qu’on pourrait qualifier de « punk » ?
Olivier : Barthez, mais il joue plus.Étienne : Pas Dhorasoo en tout cas.Olivier : Surtout pas lui. Il faudrait un mec qui fait « n’imp’ » mais qui assure.
Les images du clip de Stadium sont tournées à Londres. Vous préférez le foot anglais ?
Étienne : On faisait une tournée avec les Black Lips, dans des pubs pourris où personne ne nous connaissait. Et on avait joué avec un groupe qui s’appelle A Place to Bury Strangers, qui est devenu un peu gros depuis. On nous avait dit de ne surtout pas leur prêter un ampli. On l’a fait, on n’aurait pas dû.Olivier : Mais je regarde des matchs anglais. Je mate les matchs anglais comme je regarde des « speed runnings » de jeux vidéo, je n’ai pas vraiment d’équipe.
Ce serait quoi votre meilleur souvenir en tant que supporters de Bordeaux ?
Étienne : C’est vieux mais le but de Giresse en finale de la Coupe de France contre Marseille. Où il lobe Joseph-Antoine Bell. C’est le plus beau but que j’aie jamais vu.Damien : Mon meilleur souvenir de foot, c’est être allé en boîte avec les joueurs de Boulogne. Ils venaient de perdre mais ils étaient quand même hyper contents d’être en boîte. Ils étaient en chemises blanches, pantalons blancs. La boîte s’appelle le Biboon’s ! Une bonne boîte de footballers. Olivier : Tu rentres assez facile, c’est gratuit, y a de l’ambiance. Et des bagarres, c’est assez cool.Étienne : Oh et j’ai vu Lilian Laslandes bourré en Ferrari place de la Victoire, c’était beau.Olivier : Lui pour le coup, c’est un bon punk.
La violence dans le foot, c’est à proscrire ou ça fait partie de sa beauté ?
Olivier : Cela peut faire des bons clips. Celui de Koudlam ! Étienne : On traçait pas mal à Paris à un bar qui s’appelle le Truskel. Bourré de hooligans, de skinheads, de fans du PSG. Un soir, on entre dans le bar avec un pote qui avait un pull blanc, il s’était pris une giclée de sang en plein dessus. Un mec avait pété un verre et y avait une bagarre de skinheads.Damien : C’était un endroit avec beaucoup de pop anglaise, et y avait ce mélange avec le foot.Étienne : Mais c’était au début, y a dix ans !
On associe peu musique indie ou punk en France avec le football. Pourquoi ?
Olivier : C’est en train de changer.Damien : Grâce à vous déjà.Olivier : Mais en Angleterre, dans n’importe quel rade, tu as de la bonne musique, du Pulp, des trucs comme ça. Des bars qui diffusent aussi du foot. Y a un truc plus populaire, la pop et le foot sont plus liés.Étienne : Puis les joueurs français n’ont jamais mis le rock ou de la indie-pop en avant. On en reste un peu à Ginola qui écoute Charles Aznavour.
Ça vous est arrivé de jouer ou parler football avec d’autres artistes ?
Olivier : Quand Bordeaux gagne le championnat en 2009, on faisait un festival à Beauvais avec plein de groupes bordelais comme les Magnetix. Le festival se passait devant une caserne de pompiers, et quand on a appris que Bordeaux avait gagné, on était ultra-bourrés, on a tellement hurlé que le camion de pompiers qui rentrait à la base a fait demi-tour.