- Angleterre
- Premier League
- 21e journée
- Chelsea/QPR (0-1)
Chelsea trop généreux avec QPR
La réception de la plus faible équipe de la League, et de loin, a fait dire à Rafael Benítez que c’était l’occasion de faire tourner son équipe. Grave erreur puisque QPR crée l'exploit à Stamford Bridge en l'emportant (1-0).
Chelsea – Queens Park Rangers : 0-1
But : S.Wright-Phillips (78e) pour QPR.
À force de jouer tous les trois jours, les Anglais démarrent assez rapidement la phase retour. Chelsea – Queens Park, ça a donc déjà été joué cette saison. C’était mi-septembre pour un 0-0 très Ligue 1. À l’époque, un constat s’imposait pour les deux équipes : Chelsea avait tout intérêt à jouer autrement que sur ses individualités pour rester en haut du classement. QPR, de son côté, pouvait espérer le maintien en jouant tous ses autres matchs à ce niveau. Trois mois et demi, rien n’a changé. Enfin si. Les hommes de Redknapp sont venus prendre les trois points en s’imposant 1-0.
L’étouffant milieu de QPR
Le match démarre avec le nouveau nouveau Chelsea. Rafael Benítez profite des matchs à grande fréquence pour faire marcher son turn-over. Ashley Cole, Mata, Ramires, Hazard, les mecs les plus techniques de leur secteur, sont sur le banc. Bon. En face, « Dirty Harry » tente un 4-3-3 hybride : un trio de laboureurs au milieu, Derry-Mbia-Granero, Taarabt et Hoilett en feu follets et Mackie devant. Ça sent le bricolage mais ça a le mérite de mettre parfaitement les Blues en échec chez eux. Ça joue bas, c’est extrêmement bien discipliné et c’est surtout bien tonique. En revanche, très vite, ça fait le deuil des ambitions de braquage : le véloce Hoilett doit laisser sa place au bout d’une poignée de minutes à Shaun Wright-Phillips, qui est peut-être moins en jambes que son père adoptif. Reste les envolées de Taarabt, toujours un régal technique, mais totalement incomprises de ses partenaires. En première période, les seules moitiés d’occasion que Chelsea se procure sont le fruit d’étourderies de Mbia au milieu. Sans réel danger toutefois.
Le courage d’Adel Taarabt
Les Blues essaient alors d’emporter le morceau au début de la seconde période. Par un homme notamment, leur meneur de jeu Oscar. Le jeune Brésilien régale de gestes techniques et de passes impossibles dans les petits périmètres. Mais le nouveau numéro 11 doit composer avec un Moses très maladroit et un Torres qui cherche avant tout à cadrer. Benítez décide alors de ne plus jouer au con. Il fait entrer Hazard et Mata à la place de pâles copies que sont Marin et Moses. Mais QPR commence à envisager sérieusement de tenir ce point. Taarabt court pour deux au pressing devant. Il fait un travail de fou, et SWP va lui renvoyer l’ascenseur en ouvrant le score d’une frappe de loin à un quart d’heure de la fin à la surprise générale. Surtout à celle des fans de Chelsea, qui l’ont vu être inefficace pendant trois saisons chez eux (dix buts en trois ans, toutes compétitions confondues). Il a beau jouer à celui qui ne célèbre pas son but, Abramovitch, qui avait dépensé 30 millions d’euros pour lui en 2005, a sûrement envie de l’étrangler. Le Russe se contentera peut-être de passer ses mains autour du cou de Benítez. Parce que son changement tardif de Lampard par Ramires alors qu’Oscar finit le match en boitant le prouve : le résultat de ce match, c’est avant tout des choix douteux de sa part.
Par Romain Canuti