- Premier League
- Ce qu'il faut retenir de la 12e journée
Chelsea sombre, Vardy brille, Gunners et Citizens calent
Manchester City et Arsenal incapables de gagner, Leicester qui continue de se promener, Chelsea qui coule en silence. Un nouveau chouchou à Old Trafford et une histoire de déodorant. C'était la 12e journée de Premier League.
L’équipe de la journée : Leicester
Son équipe a beau cartonner tous les week-ends, Claudio Ranieri ne guérit pas sa « Guy Rouite » aiguë. Samedi, après une septième victoire de la saison face à Watford (2-1), le coach des Foxes a tenu à la jouer modeste et réaffirmer son objectif : atteindre la barre des 40 points. « Après ça, je ne sais pas jusqu’où on est capables d’aller » , a continué le tacticien italien. En attendant, Leicester s’est donc défait non sans mal de Watford pour gratter ses 23, 24 et 25e points de la saison. Et ainsi recoller aux basques d’Arsenal et Manchester City, incapables de gagner. Pour cela, les joueurs des East Midlands ont bénéficié des coups de pouce d’Heurelho Gomes, le portier de Watford. L’ancien dernier rempart du PSV et de Tottenham se troue d’abord sur l’ouverture du score de N’Golo Kanté, avant de découper Jamie Vardy dans la surface et de provoquer un penalty transformé par l’attaquant anglais. Non, Leicester n’est plus un simple tube de l’été ou de l’automne. Car l’hiver arrive, et la bande à Riyad Mahrez est toujours solidement accrochée au podium.
Le joueur de la journée : Jamie Vardy
Et s’il y en a un qui symbolise le génial début de saison de Leicester à lui seul, c’est bien Jamie Vardy. Il y a trois ans, le natif de Sheffield traînait ses protège-tibias sur les pelouses de Conference Premier, la cinquième division anglaise, avec Fleetwood Town. Aujourd’hui et depuis le début de la saison, Vardy marche sur la Premier League. 12 buts en 12 matchs s’il vous plaît. Le dernier, inscrit sur penalty face à Watford, renforce la troisième place des Foxes. L’attaquant est sur une folle série de neuf buts consécutifs. À une petite longueur du record de Ruud van Nistelrooy en la matière (10) qu’il tentera d’accrocher face à Newcastle après la trêve internationale. Entre-temps, Vardy a une grosse carte à jouer en sélection face à l’Espagne et la France.
Le but de la journée : Jesse Lingard
Un plat du pied enroulé peut en cacher un autre. Si celui de Manuel Lanzini inscrit pour West Ham face à Everton est un régal, celui de Jesse Lingard a l’avantage d’être aussi beau qu’important. Car il sort Manchester United d’un bourbier nommé West Bromwich. Avec Anthony Martial, les Red Devils se sont donc trouvé une autre hype : Jesse Lingard. Sans faire de bruit, l’Espoir anglais, formé au club, a sorti Memphis Depay du onze de départ et oblige le Néerlandais à mater ses très bonnes performances depuis le banc. Meilleur joueur de la victoire en Ligue des champions face au CSKA Moscou en milieu de semaine, Lingard a remis ça samedi après-midi face à WBA. Avec son premier but en professionnel donc. Un ballon mal dégagé dans l’axe, un contrôle assuré et une frappe délicieuse qui se loge dans le petit filet. Old Trafford vous remercie.
La décla de la journée
En galère à la pointe de l’attaque de Chelsea, Diego Costa sait au moins se montrer créatif pour faire parler de lui. Après les provocations verbales (les mots susurrés à l’oreille de Gabriel Paulista) et physiques (un coup de pied sur Martin Škrtel), l’international espagnol a dévoilé au Britannia Stadium un nouvel élément de sa panoplie : la blague de potache. À la manière de Timothé, 7 ans et demi et élève de CE1 à l’école primaire Pierre Larousse, Diego Costa a fait comprendre à Ryan Shawcross qu’il sentait fort des aisselles. Mais c’est Madame Shawcross qui s’est chargée de la réponse sur Twitter. Une photo de son homme, déodorant en main avec en légende : « Je me suis assurée que Ryan mette son déodorant ce soir. » Efficace.
Made sure @Ryanshawy put his deodorant on this evening 🙈🙈🙈 pic.twitter.com/AyJfMi6BmG
— Kath Shawcross (@kathbuckley) 7 Novembre 2015
Vous avez manqué Newcastle-Bournemouth , vous n’auriez pas dû
C’est par un hold-up qu’a débuté cette douzième journée de championnat. Celui de Newcastle au Vitality Stadium de Bournemouth. Dans ce duel de très mal classés, les Cherries doivent encore se demander comment ils ont fait pour laisser les Magpies repartir dans le Nord de l’Angleterre avec les trois points dans la soute. La réponse se trouve sûrement dans les gants de Rob Elliott. Car le suppléant de Tim Krul dans les bois de Newcastle a sorti le match de sa carrière face au promu. Les hommes de Steve McClaren se sont fait rouler dessus par l’attaque de Bournemouth (70% de possession de balle, 15 frappes au but, 16 corners), mais en sortent miraculeusement vainqueurs. Grâce à Rob Elliot et ses parades salvatrices donc, mais aussi au pointu d’Ayoze Pérez sur l’unique tir de Newcastle de la rencontre. Avec cette première victoire à l’extérieur, les Magpies sortent de la zone de relégation et y plongent Bournemouth.
L’analyse définitive : même en jouant bien, Chelsea ne sait plus gagner
Quand ça ne veut pas, ça ne veut vraiment pas. Samedi, Chelsea a probablement produit son meilleur match de la saison face à Stoke. Et pourtant, les Blues sont encore une fois repartis bredouilles du Britannia Stadium. La septième défaite de la saison pour les hommes de José Mourinho, suspendu et contraint de mater le match depuis l’hôtel de son équipe, le troisième revers de rang en championnat. Cette fois-ci, Chelsea n’a pas donné l’impression de laisser tomber son coach ou de manquer d’envie. Au contraire, les Londoniens y ont mis de la détermination, de l’engagement et ont même retrouvé un semblant de jeu collectif par moment. Comme un symbole, Eden Hazard, fantomatique depuis un moment, a retrouvé ses jambes et par la même occasion les clés de l’attaque des Blues. En vain donc. Dans un match qu’ils ont dominé, les Blues ont été incapables de gratter le point du nul. Et c’est peut-être cela le plus inquiétant.
La polémique autour de la théière : Rémi Garde peut-il sauver Aston Villa ?
Rémi Garde a prévenu dès son arrivée, il n’est pas magicien. Pourtant, il faudra bien l’intervention d’une force supérieure pour sauver Aston Villa de la relégation (bon dernier avec 5 points sur 36 possibles). Une force qui a déjà permis à l’ancien entraîneur de l’OL d’accrocher un 0-0 inespéré, mais porteur d’espoirs face à Manchester City. Avec une équipe Ligue 1-isée (les Jordan – Ayew, Veretout, Amavi -, Carlos Sánchez, Idrissa Gueye), les Villans signent leur premier clean-sheet de la saison, grâce à la maladresse des attaquants citizens et la baraka de Brad Guzan. Si Garde s’est trouvé un taulier en défense en la personne de Micah Richards, il aura surtout besoin d’un buteur. Orphelins de Christian Benteke, les pensionnaires de Villa Park n’ont pas cadré une seule de leurs trois frappes dimanche et pointent à l’avant-dernière place au classement des attaques. Depuis la création de la Premier League, seul Crystal Palace a réussi à se maintenir avec si peu de points lors des douze premières journées.
La stat inutile : 7
7 sur 7. Romelu Lukaku a inscrit sept buts en autant de rencontres face à West Ham sous le maillot d’Everton (cinq en Premier League, deux en FA Cup). Vous reprendrez bien un peu de Hammers ?
What else ?
En panne d’inspiration, Arsenal s’est fait bousculer pendant une bonne partie du North London Derby face à Tottenham. Menés, les Gunners s’en sont remis au pied gauche de Mesut Özil et à leur force de caractère pour égaliser. Force de caractère, oui. Les hommes de Wenger ratent tout de même l’occasion de prendre la première place.
Jürgen Klopp a goûté sa première défaite avec Liverpool. À Anfield, les Reds sont tombés face à Crystal Palace et Scott Dann, auteur du but victorieux en fin de match (1-2). Le tout sous les yeux de Steven Gerrard.
Dimitri Payet n’a pas marqué, ni réalisé de passe décisive, et West Ham partage les points avec Everton. Mais surtout, Dimitri Payet s’est blessé, pour un trimestre selon le fils du patron. Ce qui arrange bien Didier Deschamps qui n’aura pas à s’expliquer sur sa non-sélection.
Jordy Clasie a réussi 88% de ses passes face à Sunderland et guidé Southampton vers la victoire (1-0).
La dernière fois que Chelsea a perdu sept de ses douze premiers matchs de championnat, c’était lors de la saison 1978-1979. Cette saison-là, les Blues ont été relégués. Imaginez maintenant le Mou en Championship, lors de déplacements le vendredi soir à Brentford ou Ipswich.
Résultats et classement de Premier LeaguePar Thomas Porlon