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Chelsea, se reconstruire sans l’Europe

Par Nicolas Jucha
Chelsea, se reconstruire sans l’Europe

Laminé à la maison par Manchester City, Chelsea est à sept longueurs de Southampton, septième du classement en Premier League. Autant dire que les Blues ne verront pas l'Europe la saison prochaine. Atout ou inconvénient pour le club, alors qu'Antonio Conte entamera la reconstruction après l'Euro ?

Stamford Bridge, samedi. À 20 minutes du terme, Chelsea est mené 2-0 par Manchester City, on se dit que les Blues ont touché le fond. Mais non, le Brésilien Fernandinho s’enfonce dans la surface et se fait percuter par Thibaut Courtois. Penalty et exclusion du gardien belge, l’une des rares satisfactions du club londonien cette saison. Impitoyable, Sergio Agüero plante la troisième banderille et douche les derniers semblants d’espoirs des fans de Chelsea d’accrocher un strapontin européen à la fin de la saison. L’avenir va s’écrire sous la houlette d’Antonio Conte, qui a signé pour trois saisons, et se fera au moins un an sans compétition européenne. Une situation comparable à une relégation pour tout club qui n’a pas l’envergure de Chelsea, et que les grands noms du continent vivent rarement.

Joue-la pas comme Manchester

Exemple le plus récent, le Manchester United de 2013-2014 est a priori le modèle de reconstruction à ne pas suivre pour les Londoniens. Sir Alex Ferguson parti à la retraite, les Red Devils connaissent une saison de galères sous les ordres de David Moyes, le successeur choisi par la légende locale, mais qui ne termine pas la saison indemne. Septième au classement final sous l’intérim de Ryan Giggs, MU s’avance la saison suivante avec Louis van Gaal et un effectif profondément remanié : exit Patrice Évra, Rio Ferdinand, Nemanja Vidić, Danny Welbeck ou encore Shinji Kagawa, welcome Ángel Di María, Ander Herrera, Luke Shaw, Marcos Rojo, Daley Blind ou encore Radamel Falcao. L’absence de compétition européenne ne permet pas au Pélican de redonner son lustre d’antan à MU, qui tâtonne toute la saison et n’obtient sa place en Ligue des champions qu’à la faveur de l’irrégularité encore plus prononcée de Tottenham et Liverpool. Cette saison encore, les moyens mis à disposition de Louis van Gaal ne suffisent pas au Néerlandais pour refaire de Manchester United la place forte qu’elle était sous Sir Alex Ferguson. Tout le contraire de ce qu’ont su produire le Real Madrid ou le Bayern Munich dans des situations comparables.

Bayern Munich et Real Madrid, exemples à suivre

Le club allemand vit son cauchemar en 1991-1992. Trois entraîneurs se succèdent : Jupp Heynckes jusqu’au 8 octobre, Soren Lerby d’octobre à mars, puis Erich Ribbeck qui termine l’exercice. Le grand club bavarois échoue à une piteuse 10e place malgré sa flopée d’internationaux, et sait qu’il faut désormais reconstruire des bases solides. À l’été, le Bayern ouvre un nouveau cycle avec les arrivées de Thomas Helmer (Borussia), Mehmet Scholl (Karlsruhe) ou encore Lothar Matthäus (Inter) qui vient rendre service à son ancien club. Dans le sens des départs, Brian Laudrup et Stefan Effenberg vont à la Fiorentina, Markus Babbel part à Hambourg, Thomas Strunz à Stuttgart, et Harald Schumacher raccroche. Si le Bayern concède le titre au Werder Brême in extremis, la dynamique de succès est réellement relancée : champion l’année suivante, le Bayern enquille une demi-finale de Ligue des champions en 1995, puis une victoire en Coupe de l’UEFA 1996. Ou comment se réinventer après une saison noire.

Une épreuve que le Real Madrid a lui aussi surmontée avec brio en 1996. Sixième de la Liga, les Merengues décident d’investir l’équivalent de 30 millions d’euros – une fortune à l’époque – pour renforcer leur effectif. Pedrag Mijatović (Valencia), Davor Šuker (Séville), Clarence Seedorf (Sampdoria), Roberto Carlos (Inter), Secretario (Porto), Illgner (Cologne), Panucci (Milan AC) et Ze Roberto (Portuguesa) arrivent pour épauler le joyau Raúl. Si le Brésilien Ronaldo impressionne pour le Barça avec 34 pions, le Real Madrid profite à plein de son non-engagement européen pour souffler le titre en championnat d’Espagne dès mai 1997. Un an plus tard, c’est la Ligue des champions qui tombe dans l’escarcelle madrilène. Cela valait le coup de s’abstenir une saison.

Un nouveau cycle, idéal pour Conte ?

Du côté de Chelsea, on signerait volontiers pour que la saison prochaine sans Europe soit synonyme de reconstruction brillante et rapide. Avec José Mourinho, la chute a été aussi brutale que prévisible, si l’on en croit l’adage qui stipule que les équipes du Portugais atteignent leur apogée lors de la seconde saison, mais explosent au-delà. Pour les observateurs outre-Manche, les Blues doivent désormais se reconstruire un projet de jeu. Harry Redknapp, dans sa chronique pour le Telegraph, s’est dit persuadé que l’Italien était le profil idoine pour relancer la machine londonienne, car strict et exigeant. L’absence de compétition européenne dans le calendrier des Blues devrait faciliter la mise en place d’un esprit commando et de séances d’entraînement plus musclées pour reconditionner certains, comme Eden Hazard. Le Belge, en manque d’efficacité cette année, mais homme fort de la saison 2014-2015, symbolise à lui seul le fiasco de Chelsea. Il pourrait d’ailleurs faire ses valises et permettre ainsi à Conte de « signer au moins trois joueurs » selon Harry Rekdnapp, pour qui le renouveau des Blues passera par du sang neuf dans l’effectif. Parmi les victimes potentielles d’une révolution Conte, Cesc Fàbregas se trouve en première ligne, tant un changement de système de jeu est à prévoir. À moins que l’Espagnol ne parvienne à s’adapter dans un rôle comparable à ce que produisait Andrea Pirlo à la Juventus. Mais plus que de faire le ménage dans son onze, Antonio Conte devra rapidement se trouver un vrai leader, ce qui, de l’avis des observateurs, a manqué au Chelsea 2015-2016. Or, sur ce point-là, l’absence de Ligue des champions devrait compliquer la tâche du technicien italien dans la recherche d’un joueur de classe mondiale.

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