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- Ce qu'il faut retenir de la 21e journée
Chelsea reprend sa marche en avant
Pas un florilège de buts (19) à se mettre sous la dent, mais seulement deux matchs nul. Une 21e journée de Premier League où Chelsea a enfin gagné en 2015 et Southampton encore tapé un gros. Sinon, du classique, avec un Alexis Sánchez bouillant et un Radamel Falcao maltraité.
L’équipe de la journée : Southampton
Après une triste série de cinq matchs sans succès entre fin novembre et mi-décembre (4 défaites et 1 nul), on pensait que Southampton allait sagement rentrer dans le rang. Mais les Saints, désormais sur la troisième marche du podium, ont prouvé ce week-end qu’ils n’avaient rien de trouble-fêtes éphémères en battant Manchester United (1-0). Une première à Old Trafford dans l’histoire de la Premier League (le dernier succès remontant à janvier 1988). Meilleure défense du Royaume avec notamment dix clean sheets au compteur, la formation de Ronald Koeman était venue jouer le match nul, mais elle a su profiter des largesses défensives mancuniennes grâce à Dušan Tadić. Briguer une place pour la Champions League ne fait donc désormais plus marrer personne. « On a fait le match qu’il fallait, on a montré beaucoup de caractère, on avait une bonne organisation tactique et on se bat les uns pour les autres, s’est réjoui au terme de la rencontre le Frenchy Morgan Schneiderlin, auteur d’une performance remarquable. On forme un groupe très soudé et c’est ce qui explique nos résultats. On sait que nous ne sommes pas United, Arsenal ou City, mais on a une mentalité à toute épreuve. »
Le joueur de la journée : Alexis Sánchez
Si les semaines se suivent et ne se ressemblent pas pour Arsenal avec des prestations abouties, puis d’autres insipides, Alexis Sánchez continue son marathon avec une aisance confondante. Élu Man of The Match face à Stoke City (3-0) dimanche, le bonhomme débarqué à Londres pour 40 millions d’euros a délivré un assist et claqué un doublé dont un superbe premier but. Ce qui lui a valu quelques compliments de la bouche de Tonton Arsène : « Sánchez, c’est une combinaison de talent et d’esprit de combat. C’est très rare et très difficile de trouver les deux dans la même personne, mais il a encore une fois aujourd’hui prouvé toutes ses qualités. » Avec 12 buts et 7 passes décisives depuis le début du championnat, le Chilien est impliqué dans 51,4 % des 37 pions inscrits par les Gunners cette saison. Preuve que contrairement aux allégations récentes de son ex-girlfriend Laia Grassi, le bonhomme est capable de tenir la distance. Du moins sur un terrain.
Le but de la journée : Andy Carroll
Dans la foulée d’un doublé et d’une passe décisive offerte contre Swansea le 7 décembre dernier, Andy Carroll s’était quelque peu laissé porter par l’euphorie ambiante, affirmant que West Ham pouvait disputer le titre. Depuis, les Hammers patinent, et l’ancienne grande tige de Liverpool restait muette depuis trois rencontres. De nouveau opposé aux Swans samedi, l’attaquant anglais est sorti de sa torpeur et a régalé. Et pas dans les airs pour une fois. Servi par Downing dans la surface, le féru de binouze a mystifié Federic Fernández avant de nettoyer la lucarne droite de Fabiański d’une frappe du gauche. Sublime, mais insuffisant toutefois. Les poulains de « Big Sam » n’ont plus connu la saveur du succès depuis quatre matchs. De quoi revoir certaines ambitions à la baisse…
La déclaration de la journée
C’est une lapalissade d’affirmer que Louis van Gaal est un homme fier, orgueilleux et qui n’admet jamais la remise en cause de son travail. Le manager de United l’a prouvé une énième fois à la suite du revers essuyé contre S’ton. Titillé par un journaliste sur le fait que les Red Devils comptent le même nombre de points que l’année dernière sous David Moyes au même stade de la saison (37 unités), le Pélican choisit les questions rhétoriques en guise de réponse devant son assistance : « Vous avez attendu toute cette saison pour me poser cette question ? Vous avez attendu toutes ces semaines pour me poser cette question ? Le jour où j’ai le même nombre de points que David Moyes ? D’accord… Ça veut dire que je n’ai pas amélioré l’équipe ? » Silence pesant et clap de fin de la conférence de presse.
L’analyse définitive du week-end
Des joueurs galvanisés, une cohésion retrouvée, des sourires de nouveau visibles. Depuis les arrivées respectives d’Alan Pardew et Tony Pulis, Crystal Palace et West Bromwich ont retrouvé un allant certain. D’abord vainqueurs de Dover en FA Cup (0-4, 4 janvier), les Eagles ont confirmé leurs belles dispositions ce samedi face à Tottenham (2-1), mettant ainsi un terme à une sale série de huit rencontres sans succès en Premier League. Même dynamique pour les compères de Stéphane Sessègnon qui, après s’être baladés contre Gateshead en Cup (7-0), ont renoué avec la victoire en venant à bout de Hull City (1-0) après quatre défaites et un nul. Toujours aussi exubérant, Pardew a fait plein de bisous au public de Selhust Park pour manifester sa joie. Pulis et sa casquette de pompier de service ont, eux, fait dans la sobriété. Mais les deux formations se donnent de l’air et prennent un peu de distance avec la zone rouge.
Vous avez raté Chelsea-Newcastle et vous n’auriez pas dû
Parce qu’on a rarement vu les Blues de Mourinho aussi méconnaissables. Sans doute plus encore que contre Tottenham (5-3) où la déroute découla avant tout d’erreurs individuelles. Durant les 45 premières minutes de son match contre Newcastle (2-0), Chelsea a subi collectivement la loi de son vis-à-vis à domicile. Une rareté à Stamford Bridge suffisante pour être soulignée. Rémy Cabella, totalement emprunté depuis son arrivée en Angleterre, a même retrouvé des jambes et souvent déstabilisé l’arrière-garde londonienne. Gouffran et Sissoko ont, eux, obligé Čech à s’employer plusieurs fois. Debout tout au long de la première période et mécontent de la prestation de ses ouailles, le Mou n’a eu de cesse de s’égosiller. Et a finalement été entendu juste avant la pause grâce à une fourberie de Willian conclue par Oscar. Ensuite, Newcastle a sombré et Chelsea a déroulé. Classic shit.
La polémique autour de la théière
Début décembre, Louis van Gaal s’était montré ferme quand il s’agissait d’expliquer la situation peu confortable de Radamel Falcao : « Je ne suis pas intéressé par le fait de savoir s’il est heureux ou non d’être sur le banc de touche. Il doit s’adapter à mes décisions. » Un peu plus d’un mois plus tard, le Néerlandais a, cette fois, fait plus fort en choisissant délibérément de ne pas inscrire son attaquant sur la feuille de match contre Southampton, lui préférant le jeune James Wilson. Une décision étrange et lourde de sens qui a soulevé le débat outre-Manche. Mais malgré la défaite, LvG n’a pas regretté son choix et s’est justifié : « Falcao n’est pas blessé, il n’est juste pas sélectionné dans l’équipe. J’ai décidé qu’il ne serait pas dans les 18 car je devais remplacer Shaw et Di María. » Cette saison, El Tigre totalise 3 buts en 604 minutes jouées en championnat. S’il manque toujours autant de rythme, il ne semble jouir que d’un faible crédit auprès de son entraîneur. Difficile, donc, dans ces conditions, de croire que United lèvera l’option d’achat de 55 millions d’euros au terme de la saison.
La stat inutile
300. En s’inclinant sur la pelouse de Crystal Palace ce week-end, Tottenham a enregistré sa 300e défaite depuis la création de la Premier League. Seul Everton a perdu plus (306). Une triste stat qui aura au moins le mérite d’amuser les supporters d’Arsenal.
What else ?
Liverpool s’est imposé à Sunderland grâce à Marković (1-0) et n’a plus perdu depuis 5 matchs. Les Reds n’ont perdu qu’une seule fois en Premier League quand Lucas Leiva a démarré comme titulaire. QPR est redevenu lanterne rouge du championnat après sa défaite contre Burneley (2-1). Pas franchement surprenant. Mangala étant toujours à côté de ses pompes, et les Toffees ne gagnant pas depuis plusieurs journées, City et Everton se sont quittés bons amis (1-1). Buteurs ce week-end, Harry Kane (8) et Charlie Austin (13) continuent de montrer qu’il existe encore des Anglais capables de bien jouer au ballon. En prenant en compte son premier passage à la tête de Chelsea 2004-2007, Mourinho n’a jamais perdu contre Newcastle à Stamford Bridge. Mathieu Debuchy s’est déboîté l’épaule, et c’était contre les bûcherons de Stoke City. Logique. Manchester United est la seule équipe à ne pas avoir cadré une frappe ce week-end. Gênant. Dušan Tadić s’est pris pour Hulk. Ou Balotelli. Ou Cristiano Ronaldo.
Il serbo Dušan #Tadić. Ero curioso di vederlo all’opera col #Southampton. Si sta dimostrando un ottimo giocatore. pic.twitter.com/qFTyyTUdcw
— PierpaoloVerri (@PierpaV) 11 Janvier 2015
Bafé Gomis n’était pas de la marche républicaine de dimanche. Mais il a eu une grosse pensée pour les victimes françaises depuis sa terre galloise.
Très beau geste de Bafétimbi Gomis qui, en soutient des victimes sort un drapeau français après un but. #FRANCE pic.twitter.com/sBmgW1gol4
— Maximilien Richonet (@MRichonet) 11 Janvier 2015
Par Romain Duchâteau