- PL
- Chelsea/Liverpool (0-1)
Chelsea replonge
Liverpool a créé la surprise à Stamford Bridge grâce à Raul Meireles. Torres, lors de sa première chez les Reds, avait scoré contre Chelsea. Aujourd'hui, pour ses débuts avec les Blues, il n'a rien fait. Le nouveau système d'Ancelotti non plus. La copie est à revoir. Tant pis pour Anelka ou Drogba, tant mieux pour Malouda.
Premier enseignement : Ancelotti a bien reconduit le système de jeu entrevu lors de la probante victoire des Blues à Sunderland en milieu de semaine. L’arrivée de Torres induit désormais un 4-4-2 avec l’Espagnol et Drogba au front, Anelka en numéro dix, et une ligne de trois milieux avec Obi Mikel la sentinelle, Lampard et Essien. Malouda passe à la trappe et Kalou, ce qui est moins surprenant, aussi. Deuxième enseignement : Carlo Ancelotti, sauf à laisser du temps à ce nouveau système tactique qui a fonctionné à l’extérieur, devrait rapidement changer son fusil d’épaule, au moins à domicile. Car il a clairement montré ses limites face à une équipe aussi regroupée que celle de Liverpool, positionnée en 5-4-1 en phase défensive (Skrtel, Carragher et Agger en défense centrale, Kelly et Johnson en latéraux).
Premièrement, les Blues n’ont jamais réussi à augmenter leur rythme de jeu, donnée indispensable pour espérer contourner ce genre de bloc, très discipliné qui plus est pour les Reds ce dimanche. Deuxièmement, la concentration dans l’axe offensif de Torres, Drogba et Anelka, plus reculé, a créé un certain déséquilibre sur les ailes, Bosingwa et A. Cole se montrant beaucoup trop discrets sur leurs débordements, Lampard et Essien délaissant clairement les ailes. On pouvait alors penser que Chelsea se serait appuyé sur le jeu en profondeur mais, si Anelka se situait plutôt bien entre les lignes (en première mi-temps surtout), il a eu beaucoup trop de déchets dans ses transmissions vers l’avant. Le constat est sans appel : première frappe cadrée des Blues à la 72è de Drogba, bien repoussée par Reina, que du hors-cadre sinon avec deux têtes d’Ivanovic sur corner (27è, 36è), une frappe écrasée d’Anelka (65è) et une initiative personnelle d’Essien puissante mais tout aussi imprécise (67è).
Liverpool, malgré son visage très défensif, une faible possession de balle et un positionnement un peu trop bas dans les vingt premières et dernières minutes, s’est quant à lui créé les situations les plus chaudes. Raul Meireles cadre la première frappe de la partie à la 32è et Maxi Rodriguez joue au “Challenge Téléfoot” une minute plus tard. Johnson voit son centre contré atterrir dans les pieds de Gerrard qui centre à son tour, à terre, au second poteau. L’Argentin est à un mètre du but vide mais pose son plat du pied sur la barre (33è). Gros nase. Et puis juste avant la pause, Cech et Ivanovic se battent pour le même centre, s’engueulent, mais sans dégâts apparents (46è). Oui, en apparence car l’ouverture du score viendra bien d’une nouvelle incompréhension entre le central serbe et le portier tchèque. A la 69è, Gerrard déborde Ashely Cole et centre pour Kuyt au premier poteau. Le Néerlandais, Ivanovic et Cech sont au point de chute mais se font des politesses et Raul Meireles, en second rideau, rabat la chique dans le but vide. (0-1, 69è). La fin de rencontre offrira encore quelques banderilles à Fabio Aurélio (81è, frappe à bout portant détournée par Cech) et la chance servira les Reds, l’arbitre passant sous silence une main de Lucas dans sa propre surface (80è) et une poussette de Johnson pleine surface dans le dos d’Ivanovic (91è).
Finalement, Liverpool a recruté au prix fort cet hiver, mais a gagné en alignant aucune de ses recrues (Suarez resté sur le banc et Carroll toujours blessé). Chelsea a recruté au prix fort cet hiver, a aligné ses achats sur le pré (Torres titulaire et David Luiz entré en fin de rencontre) mais a perdu. Fallait-il vraiment s’activer lors de ce mercato ? Pour l’instant, la réponse est non. Pour l’instant, seulement.
Ronan Boscher
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