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- Valence/Chelsea
Chelsea prend l’accent latin
Depuis l'arrivée de Villas Boas, Chelsea se détache peu à peu de sa recette ancestrale et opte pour un style de jeu plus continental, symbolisé par le duo Torres-Mata devant. Nouveau test ce soir à Mestalla, face à Valence.
Andre Villas-Boas a beau avoir les traits du nouveau José Mourinho (même élégance, même succès précoce, même parcours), Chelsea est bel et bien en train de tourner une page entamée il y a 7 ans lors de l’arrivée du Special One dans la capitale anglaise. Oui, les Blues sont en train de changer d’ère, et il ne reste plus grand chose des fondations bâties par le Mou. Dernier symbole en date : la sortie de Lampard à la mi-temps de la fessée reçues à Old Trafford il y a dix jours, suivi de la non titularisation de l’Anglais lors de la réception de Swansea samedi dernier. Inimaginable il y a encore quelque mois. AVB a néanmoins tenu à calmer le jeu, en précisant qu’il comptait bel et bien sur l’historique box to box : « Frank n’a rien à prouver au monde du football. Il fait entièrement partie de mon projet ici. Il n’y a rien d’inquiétant dans sa situation. C’est du management au jour le jour » . En gros, Lamps n’est pas banni, il est juste victime de sa méforme (passagère?).
L’ex-entraîneur de Porto serait donc un adepte de la révolution en douceur. Bien vu : tout chambouler à son arrivée lui aurait vraisemblablement causé pas mal de soucis de vestiaires, notamment de la part des historiques, déjà présents sous l’ère Mourinho. Voilà vraisemblablement pourquoi le capitaine John Terry, lui aussi fragilisé depuis son non-match au Théâtre des Rêves, n’a toujours pas fait les frais de son début de saison chaotique. Il n’empêche, autrefois réputée pour son impact physique, l’équipe de Chelsea est bel et bien en train de prendre un virage plus latin. De nouveau en pleine possession de ses moyens physiques – ce qui demande tout de même confirmation -, Fernando Torres est revenu en grâce après une période d’adaptation interminable et devrait cantonner relativement souvent Didier Drogba et ses 33 ans bien tassés à un rôle de joker. Ramires s’est de son côté vu confier les clefs du milieu. Après une première année irrégulière, le Brésilien a retrouvé le niveau qui était le sien au Benfica. Quant au rôle d’impact player, il semble revenir au nouvel arrivant Raul Meireles, du moins pendant l’absence d’Essien. Devant, Mata s’impose de plus en plus comme un titulaire indiscutable du dispositif offensif des vice-champions d’Angleterre, et tant pis pour Malouda. On a effectivement connu un Chelsea plus britannique.
Ce nouvel accent, les Blues vont pouvoir le tester dès ce soir, sur la pelouse de Valence. Un adversaire coriace, mais idéal pour se jauger après la claque reçue face aux Red Devils. Joueurs et en confiance, les Chés sont l’auteur d’un début de saison encourageant, qui aurait pu être parfait s’il n’y avait eu cette défaite sur la pelouse de Séville samedi. La récente venue du Barça l’a prouvé : venir s’imposer à Mestalla ne sera pas donné à tout le monde. Surtout si Soldado confirme pendant neuf mois son insolente réussite estivale. Se mesurer à un attaquant en forme, c’est justement ce dont avait besoin John Terry pour se remettre dans le bain.
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