- Ligue des champions
- 4e journée
- Groupe E
- Chelsea/Shakhtar (3-2)
Chelsea ne lâche jamais
Au terme d'un match enlevé et équilibré, Chelsea arrache une précieuse victoire 3-2 contre le Shakhtar Donetsk. C'est le jeune Victor Moses, tout juste entré en jeu, qui inscrit le but salvateur dans les dernières secondes du temps additionnel.
Chelsea – Shakhtar Donetsk : 3-2Buts : Torres (6e), Oscar (40e) et Moses (90e) pour Chelsea. Willian
(8e, 47e) pour le Shakhtar.
Et si le favori de ce match n’était pas, après tout, le Shakhtar Donetsk ? Mircea Lucescu, le coach de l’équipe, y croyait en tout cas dur comme fer avant la rencontre : « J’ai l’habitude de battre des équipes anglaises. En dehors du dernier match, j’avais déjà battu Liverpool quand j’entraînais Galatasaray. Puis avec le Shakhtar, j’ai battu Tottenham, Fulham et Arsenal en quelques années« . Un mélange de décontraction et de détermination, une pointe d’arrogance ; un homme sûr de son fait. Il faut dire que le Roumain et son armée brésilienne ont de quoi faire les kakous. Premièrement, ils ont littéralement baladé les Blues il y a deux semaines à Donetsk. Deuxièmement, la défense de Chelsea a encaissé 13 buts sur les six derniers matchs toutes compétitions confondues. Troisièmement, depuis le début de la saison, l’équipe joujou du milliardaire Rinat Akhmetov n’a tout simplement pas perdu le moindre match. Sur 20 rencontres, elle en a tout simplement gagné 19. Bon certes, le championnat ukrainien, ce n’est pas la Premier League, mais tout de même, une telle série force le respect. Di Matteo le sait, ses hommes devront faire le match parfait s’ils veulent prendre les trois points nécessaires pour se relancer dans ce groupe E particulièrement indécis.
L’inspiration d’Oscar
Conscients de l’énorme enjeu de la rencontre — Di Matteo parlait « du match le plus important depuis sa prise de fonction mis à part la finale contre le Bayern » —, les Blues sortent de la pelouse la bave aux lèvres. Sur une passe en retrait trop courte de Rakitskiy pour son gardien, Torres monte comme un dératé et contre le dégagement minable du gardien. 1-0, avec un brin de réussite. Il existe une très sérieuse théorie selon laquelle, depuis quelque temps, quand Chelsea marque, Chelsea prend inévitablement un but dans la foulée. Pour ne pas déroger à la règle, Ryan Bertand glisse devant Fernandinho. Le Brésilien peut tranquillement entrer dans la surface et centrer en retrait pour son compatriote Willian qui trompe Cech au point de penalty. Neuvième minute, un partout, il ne fallait pas être bloqué dans les embouteillages. Après ce début tout feu tout flamme, la rencontre retrouve un peu de sérénité. Comme prévu, les visiteurs sont plus tranchants que les locaux, ils harcèlent le porteur de ballon, enchaînent les grandes phases de possession et les fulgurances offensives. Alors que les premiers sifflets descendent des travées de Stamford Bridge, Hazard lance Mata dans la profondeur, Pyatov sort de sa surface et dégage le ballon de la tête. La balle retombe sur Oscar qui prend sa chance à 40 mètres : la balle s’élève, flotte dans les airs, lobe le gardien et finit dans les filets. Sublime. Deux à un, merci Pyatov, merci Oscar.
Le héros s’appelle Moses
Les protégés de Roman Abramovitch ayant marqué avant la mi-temps, ils se doivent — toujours selon la même théorie — d’en prendre un après la pause. A peine le coup d’envoi sifflé, Fernandinho décale Srna à droite, le latéral croate centre en retrait pour l’ineffable Willian qui remet les pendules à l’heure du gauche. Deux partout, tout est à refaire pour les Blues. Copie conforme de la première période, la seconde mi-temps commence par illustrer la supériorité technique et collective des pensionnaires de la Donbass Arena. Sur un corner mal repoussé par les coéquipiers d’Eden Hazard, Rakitskiy balance une lourde du gauche qui frappe le poteau de Cech. Pendant ce temps-là, John Terry fait du vélo d’appartement sur le bord du terrain, pépère. Tout doucement, Chelsea profite de la fatigue des Ukrainiens et reprend du poil de la bête. Hazard se montre davantage. A un quart d’heure de la fin, il lance Ramires dans la profondeur. A la lutte avec Srna dans la surface, l’ancien joueur de Benfica s’effondre. Monsieur Velasco Carballo ne bronche pas, discutable. Enfin réveillés, les Blues lancent l’assaut général en fin de partie mais ne parviennent pas à trouver la faille. Alors qu’il ne reste qu’une poignée de secondes à jouer, Chelsea obtient une balle de match sur corner. Victor Moses, 21 ans, entré en jeu quelques minutes auparavant, propulse le ballon dans les cages d’un coup de tête rageur. Magique ! Pendant ce temps-là, John Terry ne pédale plus, il saute de joie.
Par Pablo Garcia-Fons