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- Chelsea-Liverpool (0-0)
N'Golo Kanté, toujours debout
Pour sa première titularisation depuis sept mois, face à Liverpool (0-0), le Français a livré une prestation digne de ses grandes années. Et si les problèmes étaient enfin derrière lui ?
« Rien ne s’est passé depuis tout ce temps, et je n’ai rien à ajouter. Je suis assez discret et concentré sur Chelsea, où je suis très heureux, avec le désir de revenir sur le terrain. Je reprends petit à petit » : mi-mars, alors que France Football étalait dans une enquête les six dernières années de cauchemars extrasportifs de N’Golo Kanté, gangrenées par les guerres d’agent créées autour de lui et les épreuves auxquelles il a fait face (à base de calibre braqué sur son genou en 2017 et de rupture totale avec son fief de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine, aujourd’hui) et que l’on attendait son retour de blessure, le joueur assurait que tout allait bien. Trois semaines plus tard, face à Liverpool à l’occasion de sa première titularisation depuis sept mois (soit 233 jours), le milieu de 32 ans a effectivement livré une prestation fidèle à lui-même, qui nous ferait presque croire que la carrière du champion du monde 2018 n’a jamais connu de turbulences.
N'golo Kante's game by numbers vs Liverpool:
100% tackles made (3/3) 92% passing accuracy 41 touches 8x possession won 5 duels won 3 chances created
Was everywhere on his return. 🏃♂️ pic.twitter.com/HhTI1fnKyq
— Squawka Live (@Squawka_Live) April 4, 2023
Brassard et impact
N’Golo Kanté disputait seulement face aux Reds son quatrième match de la saison (et son deuxième en 2023 après ses 33 minutes contre Villa trois jours plus tôt), lui qui avait déjà manqué un certain nombre de représentations en 2021-2022. So what ? Face à une équipe de la Mersey remaniée, et alors que le coach intérimaire Bruno Saltor lui avait confié le brassard (en l’absence de Thiago Silva et César Azpilicueta), le petit bonhomme a gobé, harcelé, gambadé, piqué, slalomé, pendant les 69 minutes auxquelles il a eu droit, avec notamment une première demi-heure dantesque. Chelsea se cherchant encore une animation offensive et un avant-centre, Kai Havertz s’est régalé tout au long de la partie des courses, des interceptions et des services du Français, notamment brillant en contre (3 passes clés). « Il a un impact énorme pour les garçons, et pour les supporters aussi, a commenté son coach au coup de sifflet final. Il rend les joueurs autour de lui encore meilleurs. » Bref : on a retrouvé le Kanté de 2016, 2017, 2018 ou 2021, celui qui marchait sur l’Angleterre, l’Europe ou le monde avec un sourire aux lèvres, un corps en titane et un coffre illimité.
N'Golo Kante's last three Chelsea home games have been under three different managers 🤯 pic.twitter.com/GzsYc4czR3
— Match of the Day (@BBCMOTD) April 4, 2023
Ces quatre dernières saisons, l’ancien Fox a dû déclarer forfait pour pas loin de 80 matchs avec Chelsea. Cette fois-ci, c’étaient les ischio-jambiers, dont il a été opéré le 18 octobre dernier au prix d’un Mondial avec l’équipe de France manqué. Des Bleus dont il s’est forcément éloigné, à l’instar de Paul Pogba, pendant qu’Adrien Rabiot ou Aurélien Tchouaméni posaient les bases d’une prise de pouvoir dans l’entre-jeu tricolore, au Qatar. La suite ? Le contexte actuel instable et chaotique chez les Blues n’est pas le meilleur possible pour un joueur qui cherche à retrouver ses sensations et son football : sur ses trois seuls matchs à Stamford Bridge de la saison, en août, mars et avril, NG a d’ailleurs connu un entraîneur différent à chaque fois (Thomas Tuchel, Graham Potter puis Bruno). Mais il n’aura pas vraiment le temps de cogiter, puisque après Wolverhampton samedi, Chelsea ira se frotter au Real Madrid, à Santiago-Bernabéu, dans une semaine en quarts de finale de Ligue des champions. Et Tchouaméni pourrait regretter d’avoir imaginé mettre Kanté à la retraite.
Par Jérémie Baron