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Chelsea-Liverpool : Kepa, pas cap
Entré juste avant la séance de tirs au but pour faire gagner Chelsea en finale de League Cup, Kepa Arrizabalaga a réalisé tout le contraire : aucun arrêt sur les onze frappes de Liverpool et un raté, le seul de la liste, qui offre le titre aux Reds. Dur à avaler pour Thomas Tuchel et pour Édouard Mendy, qui avait auparavant sorti une nouvelle prestation démentielle pendant deux heures.
Plus les tireurs s’enchaînaient, plus les probabilités augmentaient. Plus les ballons touchaient les filets, plus la sentence approchait. Plus le score gonflait, plus les spectateurs y pensaient. Et plus ses gants fouettaient le vide, plus il y songeait. Entré juste avant les tirs au but, Kepa Arrizabalaga avait une mission dans cette finale totalement dingue de League Cup : faire pencher la séance en faveur de Chelsea, en stoppant une ou des tentatives de Liverpool.
Mais une fois que les onze Redsles ont réussies – Caoimhín Kelleher compris, dont la minasse ne surprendra personne -, au même titre que les dix Blues, la pression est devenue trop forte… et la frappe du gardien est montée très haut dans le ciel au lieu de conquérir la cible, offrant le titre à l’adversaire. Dur, très dur comme ultime spectacle au terme d’un scénario déjà trop fou.
Et Mendy, alors ?
Dans la logique, le pari (finalement perdant) de Thomas Tuchel se tenait. Niveau penaltys, Kepa n’est en effet pas n’importe qui. Cette saison, l’Hispanique a ainsi arrêté trois pénos depuis septembre (un contre Plymouth en seizièmes de finale de FA Cup, un autre en huitièmes de Coupe de la Ligue contre Southampton et un dernier contre Aston Villa en seizièmes de la même compétition). Sans compter qu’en finale de Supercoupe d’Europe, en août, la même stratégie avait fonctionné à merveille. La tentation était donc trop forte, et l’entraîneur y a succombé, sachant également que l’Espagnol avait disputé les cinq tours précédents (pour trois clean sheets, et deux séances de tirs au but gagnées donc).
Sauf que dans le concret, le contexte aurait pu ou dû freiner l’Allemand. Car lors de cette opposition dominicale sans but validé très intense et riche en occasions, un homme s’est encore distingué de brillante manière avant son remplacement : Édouard Mendy, impassable et auteur de six arrêts. Dont une double parade mémorable, en première période. De quoi dégouter les joueurs de Liverpool, et leur faire perdre confiance au moment fatidique de la séance. Surtout que le Sénégalais sort d’une finale de Coupe d’Afrique des nations remportée… aux tirs au but, étant même couronné portier de la compétition.
Aucun regret pour Tuchel, plus pour son gardien remplaçant
Mendy, aussi impeccable dans ses cages que dans le comportement, a donc accepté la – mauvaise – décision de son technicien sans aucune réaction néfaste pour le collectif bleu. Personne ne pourra jamais savoir, de toute façon, si les Redsse seraient autant appliqués ou si Chelsea aurait soulevé le trophée avec son dernier rempart titulaire restant sur la pelouse jusqu’au bout. Mais les faits, cruels, sont là. Conséquence : Kepa risque d’avoir du mal à trouver le sommeil et sa légitimité, déjà pas au beau fixe, va forcément être encore davantage remise en question.
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« J’ai de la peine pour lui, mais je ne lui fais bien sûr aucun reproche, a essayé de le consoler Tuchel, face à la presse. J’avais pris cette décision parce qu’il s’entraîne avec nous tous les jours, et les joueurs savent comme il est bon dans cet exercice. Il joue un rôle important dans la façon dont on a tiré nos tirs au but, ils étaient excellents aujourd’hui. C’est dur pour lui d’être le seul à rater, mais on ne lui fait aucun reproche. Ça a été un match génial pendant 120 minutes, et il aurait pu basculer des deux côtés. Il faut un peu de chance pour l’emporter, mais on ne peut avoir aucun regret. » Son petit protégé, lui, en gardera forcément un.
Par Florian Manceau