- Angleterre
- Premier League
- 37e journée
- Chelsea/Norwich (0-0)
Chelsea laisse filer le titre, Norwich condamné
Un match, mais deux perdants. Oui c'est possible, ce Chelsea-Norwich de fin d'après-midi l'a prouvé. En concédant un nul vierge cet après-midi sur sa pelouse, Chelsea a non seulement abandonné ses derniers espoirs de titre, mais aussi condamné Norwich à la descente. Un triste épilogue pour un triste match.
Une victoire sinon rien. Pour conserver ses chances de titre pour Chelsea, ses espoirs de maintien pour Norwich. 3 points pour y croire, 3 points pour l’espoir surtout. Un espoir infime auquel les deux équipes ne croyaient en fait plus vraiment dès le coup d’envoi. La faute à Sunderland. Ces mêmes Black Cats qui faisaient tomber le record d’invincibilité du Mou à Stamford Bridge il y a quinze jours et qui se sont payé United hier. En quinze jours et trois matchs, les hommes de Gustavo Poyet ont donc pris plaisir à plomber la fin de saison de deux équipes aux desseins bien différents, mais au bourreau commun. Équipé de son vilain survêt’ du dimanche après-midi, José Mourinho ne voyait manifestement pas les choses bien différemment. D’abord bougon et mauvais joueur, le Portugais offrait à Stambord Bridge la pire version de son Chelsea. Celle dénuée de la fantaisie d’Hazard et des boucles de David Luiz. 45 minutes de perdues pour Mourinho, 45 minutes de trop. Ce soir, Chelsea est en vacance, Norwich aussi.
On est libre d’avoir des idées
Visiblement boudeur et pas encore tout à fait remis de l’élimination en Ligue des champions, José Mourinho avait décidé, pour sa dernière sortie à domicile, de priver Stamford Bridge de ses vedettes. Sans Torres, Eto’o, David Luiz, mais aussi et surtout sans Eden Hazard. Pour la première fois depuis le 06 octobre dernier, le maître artificier des Londoniens était volontairement laissé sur la touche. Sans doute victime de ses propos insultants sur la pauvreté du jeu des Blues tenus en semaine, le Diable rouge a donc assisté comme tout le monde au très maigre spectacle dénué de toute frénésie proposée par ses partenaires. Un débordement un peu sympa d’Ashley Cole, une tête de Terry sur corner, un presque bon ballon de Demba Ba pour Schürrle, un bel enroulé de l’Allemand sur le poteau et un jus de pomme pour Mourinho. Bref, un premier acte qui ressemblait surtout à une purge sans nom et sans saveur. Une purge qui fatigue et endort le commun des mortels, mais qui allait faire réagir l’ami Mourinho.
On est aussi libre d’en changer
Parce que oui, un Mourinho qui s’agite et change ses batteries à la mi-temps, c’est un Mourinho qui avoue avoir fauté. Au moins en partie. Conscient de la piètre qualité du spectacle proposé en première mi-temps, le Portugais fait entrer David Luiz et Eden Hazard. Il ne faudra pas deux minutes pour que l’évidence qualitative se transforme en vérité chiffrée. Inhabituellement positionné sur le côté droit, Hazard travaille Whittaker et trouve David Luiz. Si la frappe du Brésilien échoue sur la transversale, le signal envoyé par la doublette revancharde sonne comme un bel avertissement. Pourtant, et même si les accélérations d’Hazard équilibrent enfin le jeu des Blues, le jeune Belge se trouve toutefois bien incapable de fluidifier complètement une circulation de balle toujours beaucoup trop compartimentée. Patients certes, les Blues n’offrent cependant pas la moindre garantie de sécurité. Un Snodgrass un brin plus inspiré aurait même pu crucifier un Schwarzer endormi. Il n’en sera finalement rien. Chelsea ne méritait certainement pas de perdre, mais gagner avec cet improbable duo Ba-Torres aurait, en fait, été un scandale.
Par Martin Grimberghs