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Chelsea dompte Arsenal

Par Maxime Brigand
Chelsea dompte Arsenal

Facilement aux commandes après vingt minutes de jeu, Chelsea aura finalement dû attendre la 81e minute de son rendez-vous avec Arsenal pour conclure l'affaire (3-2) grâce à un énième éclair d'Eden Hazard. Confirmation : il faudra être patient.

Chelsea 3-2 Arsenal

Buts : Pedro (9e), Morata (20e) et Alonso (81e) pour Chelsea // Mkhitaryan (37e) et Iwobi (41e) pour Arsenal

Le couvercle a sauté d’un coup, expulsé par la pression et des systèmes de sécurité en vrac. Stamford Bridge s’y était préparé et il faut croire que c’est aussi comme ça que démarrent les révolutions. Un après-midi d’août, un coach en polo bleu d’un côté, un autre au costume trempé de l’autre : un Chelsea-Arsenal qui a disjoncté de partout, transformant une baston de début de saison en rendez-vous entre chasseurs de primes, du genre à vouloir toucher la prime finale pour avancer rapidement, quitte à se tacher le froc de sauce et de sang. C’est donc ainsi que l’on a retrouvé Unai Emery en Buffalo Bill, une semaine après une leçon reçue à la maison face à Manchester City (0-2), pour un premier voyage anglais à propos duquel il a jugé bon de sortir Ramsey du onze pour injecter Alex Iwobi tout en laissant Lucas Torreira sur le banc au coup d’envoi. Là aussi qu’on a vu Maurizio Sarri, les poings dans le cambouis, s’avancer pour sa première à domicile avec la même équipe qui était allée s’imposer à Huddersfield samedi dernier (soit sans Hazard, sans Giroud et sans Kovačić pour débuter). Et là, surtout, qu’on a assisté à ce qu’on était venu chercher : un bordel, un vrai, qui s’est bouclé avec Chelsea en vainqueur logique (3-2).

Le plaisir éphémère et les poignards

Sarri avait prévenu il y a déjà plusieurs jours que « les performances passent pour le moment avant les résultats » . Ce qu’on a vu : un Chelsea d’abord conquérant, brutal, incisif au pressing, aidé par des Gunners timides et qui ont laissé les Blues construire librement, laissant Pedro ouvrir logiquement le score (1-0, 9e) et Morata facilement enfoncer le clou onze minutes plus tard (2-0, 20e) au milieu d’une défense rouge facilement déchirable. Une image face à ce scénario : Maurizio Sarri explose trois secondes et se replonge instantanément dans ses notes, le plaisir en football ne restant qu’un truc éphémère et l’Italien cherchant avant tout à régler les problèmes défensifs des siens.

Puis, alors qu’Arsenal semblait à mille lieues de là et que ses supporters se mettaient à rire de l’affaire, on a vu Chelsea se pétrifier, Marcos Alonso confirmer qu’il lui reste encore du boulot dans l’apprentissage de son nouveau rôle de latéral dans une défense à quatre têtes et donc la nouvelle bande à Emery revenir en douceur. Comment ? Par des ratés monumentaux, Aubameyang croquant deux occasions en or en première période (19e, 44e), Mkhitaryan (32e) et Iwobi (45e) l’imitant, mais surtout par deux coups de poignard : un lancé par le pied gauche du second à l’entrée de la surface (2-1, 37e) et l’autre attrapé aux six mètres par le troisième (2-2, 41e).

Une vieille recette pour conclure

Et le sens des choses, dans tout ça ? Inexistant, cette rencontre tenant le fil de la seconde période comme un combat entre machines sans certitude défensive et dont la seule volonté aura été de fracasser l’adversaire plus que de le contenir. Malgré tout, Chelsea a dépassé dans le style, les entrées de Kovačić et Hazard permettant à Sarri de remettre un peu plus encore de variété dans le jeu de ses gars. Au rayon des coups, David Luiz a bougé Čech sur coup franc (73e), Kepa a dû intervenir devant Lacazette quelques minutes plus tard (76e), mais c’est surtout Kanté qui aura eu une balle parfaite de 3-2 de la tête (79e). Finalement, c’est une vieille recette qui a régalé le Bridge : à neuf minutes de la fin, Hazard a récupéré un ballon perdu bêtement par Lacazette et a laissé Marcos Alonso conclure (3-2, 81e). Suffisant pour valider une deuxième victoire consécutive, malgré quelques dernières flèches tirées par Giroud et Hazard, et coucher pour de bon Arsenal. Encourageant pour la suite, surtout.


(4-3-3) : Kepa – Azpilicueta, Rüdiger, D. Luiz, Alonso – Kanté, Jorginho, Barkley (Kovačić, 60e) – Willian (Hazard, 61e), Morata (Giroud, 75e), Pedro. Entraîneur : Maurizio Sarri. (4-2-3-1) : Čech – Bellerín, Papastathopoulos, Mustafi, Monreal ; Guendouzi, Xhaka (Torreira, 46e) – Mkhitaryan, Özil (Ramsey, 68e), Iwobi (Lacazette, 75e) – Aubameyang. Entraîneur : Unai Emery.

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