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Chelsea/City, vents contraires
Opposés ce dimanche lors du Community Shield, Chelsea et Manchester City abordent cette nouvelle saison de façon complètement différente. Alors que les Blues ont opté pour un gros virage sportif qui les amène dans l'inconnu, les champions en titre misent quant à eux sur la stabilité et comptent réutiliser ce qui a marché l'année passée.
Il ne s’agit que d’un match sans trop de saveur. Le Community Shield, s’il est pris au sérieux par ses participants, livre en général peu de vérités. Au moins a-t-il le mérite de lancer officiellement la saison anglaise et de permettre aux équipes qui le disputent de se jauger, de se tester et d’essayer.
Ce dimanche, ce sont Chelsea et Manchester City qui s’affrontent pour soulever une coupe qui n’en est pas vraiment une. Et si le match en lui-même pourrait donner un peu de plaisir aux spectateurs venus se brûler la tronche à Wembley (seule l’édition 2012 a eu lieu ailleurs, à Villa Park, sur les dix dernières années), l’intérêt se concentre sur autre chose. À savoir sur les vents contraires qui s’apprêtent à porter les deux clubs pour cet exercice 2018-2019.
Réinventer Chelsea
Chelsea, d’abord, et son nouveau souffle symbolisé par l’arrivée de Maurizio Sarri sur le banc londonien en lieu et place de son compatriote Antonio Conte. Si les deux hommes partagent la même nationalité, il en est tout autre concernant la philosophie de jeu. L’ancien technicien de Naples l’a montré en Italie : ses teams doivent respecter une certaine notion d’esthétisme et de valeurs offensives. Rien à voir avec les convictions de Conte. En embauchant Sarri alors que leur identité est marquée par la solidité d’un bloc bas depuis des années, les Blues prennent un énorme risque.
Mais qui vaut le coup, tant le champion d’Angleterre 2017 a pu frustrer ceux qui le regardaient. Surtout avec des joueurs comme Eden Hazard ou Cesc Fàbregas dans ses rangs. D’ailleurs, l’effectif bleu – à qui on promettait une grosse saignée avec des départs d’Hazard, de N’Golo Kanté ou Willian – est pour l’instant inchangé, et même renforcé par l’énorme Jorginho. Actuellement, seul Thibaut Courtois est quasiment certain de partir. Reste que le changement va s’avérer profond.
Revoir le même City
Tout le contraire de Manchester. Pourquoi se remaquiller vu la superbe gueule du cru 2017-2018 ? Le champions sortant, favori à sa propre succession, garde les mêmes missions en tête : collectionner les titres en faisant le show. Pour cela, les Citizens misent sur la stabilité et la continuité. Pep Guardiola, évidemment toujours là, peut compter sur un groupe qui a très peu changé (aucun joueur majeur n’est parti, Yaya Touré n’en étant pas un aux yeux du Catalan) et qui a accueilli Riyad Mahrez. Comme si ses éléments offensifs n’étaient déjà pas assez nombreux.
Les Sky Bluesont démontré tellement de belles choses sur les derniers mois qu’il parait inconcevable de les voir s’écrouler lors des prochains. Surtout que même si les internationaux ayant disputé la Coupe du Monde ne sont pas forcément prêts (Kevin de Bruyne et Raheem Sterling ne seront pas sur la pelouse contre Chelsea, qui n’a pas encore refait jouer Willian, Michy Batshuayi, Hazard, Courtois, Kanté, Olivier Giroud), City monte en puissance si l’on s’en tient aux matchs amicaux (défaites 1-0 face au Borussia Dortmund et 2-1 devant Liverpool, puis victoire 3-2 aux dépens du Bayern Munich). Suffisant pour démarrer pied au plancher ? Le mistral est en tout cas en leur faveur.
Par Florian Cadu