Chelsea calme Lille

Chelsea 2-0 Lille

Buts : Havertz (8^e) et Pulisic (63^e) pour Chelsea

Gagner là où seul Manchester City l’a fait cette saison, marquer là où aucune équipe en Ligue des champions n’y est parvenue : telle était la mission impossible qui était donnée à Lille ce mardi soir à Londres sur la pelouse de Chelsea. Et si l’incertitude pousse toujours à y croire, parfois, elle ne suffit pas à changer le cours d’une histoire. Comme attendu, et même sans briller, Chelsea s’est montré plus fort que Lille pour faire un grand pas vers les quarts de finale de la Ligue des champions. La preuve, une nouvelle fois, que cette compétition ne tolère jamais l’à-peu-près.

Havertz douche Lille

Au moment de pénétrer dans la tanière du loup, les Dogues ont rapidement une vue d’ensemble de ce qui les attend. Avant même le kick-off, Ben Chilwell, Mason Mount et Reece James viennent présenter la Coupe du monde des clubs à un public londonien en tenue de gala. Comme pour rappeler, une dernière fois avant le début de la joute, l’immense défi qui attend les hommes de Jocelyn Gourvennec. Pourtant venus avec un milieu renforcé, avec Amadou Onana devant Benjamin André et Xeka, les Lillois prennent des vagues dès l’entame : en l’espace de huit minutes, Kai Havertz se permet d’abord le luxe de gâcher un caviar de César Azpilicueta à deux mètres du but avant de voir Leo Jardim sortir le grand jeu face à lui. Mais l’Allemand est têtu et sa troisième tentative fait mouche. Sur le corner qui suit l’arrêt du portier lillois, Havertz catapulte la sphère dans les filets nordistes un peu trop facilement (1-0, 8^e). Stamford Bridge rugit, ses administrés redoublent d’intensité au moment d’adresser leurs chambreurs « Who are you ? » aux 1500 supporters lillois venus à Londres en quête d’un exploit.

À défaut de transfigurer totalement le LOSC, ce but voit les Lillois remporter de plus en plus de duels au fil des minutes. Ce qui a le don d’agacer Thomas Tuchel, même si Marcos Alonso manque en bonne position de faire le break peu après le quart d’heure de jeu. Si Tuchel est si grognon, c’est aussi parce que Renato Sanches marche sur l’eau. Le Portugais donne le ton et fait même passer quelques frayeurs, comme sur ce centre tir enlevé par Rüdiger qui n’est pas loin de lober Edouard Mendy. Avant la pause, Sanches brosse un enroulé hors cadre en guise d’ultime sommation. Les « Allez le LOSC ! » qui couvrent les maigres applaudissements du Bridge en disent long, et surtout que le champion de France n’est pas totalement hors du coup.

Pulisic met la deuxième couche

Le second round confirme la tendance entrevue en fin de premier acte : Chelsea n’est pas dans un grand soir, paraît émoussé, mais reste solide. Tel un prédateur, le club anglais attend que le LOSC se découvre pour mordre à la nuque. Sur une première perte de balle de José Fonte dans le rond central, Kai Havertz n’est pas assez tranchant pour renfiler ce costume. Lille est averti, mais va quand même se faire prendre à ce petit jeu : sur une récupération de l’infatigable Thiago Silva, N’Golo Kanté remonte tout le terrain pour servir Christian Pulisic qui ajuste Jardim (2-0, 63^e).

Cruel, car c’est sans forcer que Chelsea fait le break. Gourvennec décide de repasser en 4-4-2 en lançant Burak Yılmaz. Mais rien n’y fait : Lille ne parvient pas à semer le désordre. Malgré les entrées d’Hatem Ben Arfa et d’Edon Zhegrova, les Nordistes doivent déposer les armes. À la 87^e minute, au moment où les premiers supporters de Chelsea quittent Stamford Bridge convaincus que leur équipe sera – avant même la manche retour le 16 mars prochain à Pierre-Mauroy – toujours en course au mois d’avril pour défendre son titre. Il faudra un miracle pour leur donner tort.

Chelsea (5-2-3) : Mendy – Azpilicueta, Christensen, Thiago Silva, Rüdiger, Alonso (Sarr, 80^e) – Kanté, Kovačić (Loftus-Cheek, 51^e) – Ziyech (Saúl Ñíguez, 60^e), Havertz, Pulisic (Werner, 80^e). Entraîneur : Thomas Tuchel.

Lille (5-4-1) : Leo Jardim – Tiago Djaló (Gudmunsson, 76^e), Botman, Fonte, Celik – André, Xeka, Onana (Yılmaz, 65^e), Bamba, Renato Sanches (Ben Arfa, 81^e) – David (Zhegrova, 81^e). Entraîneur : Jocelyn Gourvennec.