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- Chelsea-Ajax (4-4)
Chelsea-Ajax : 4 partout, sagesse nulle part
Alors que l’Ajax menait 4-2 et se dirigeait vers un succès de prestige sur la pelouse de Chelsea, son destin a chaviré à la 68e minute. Deux rouges, suivis de deux buts en trois minutes qui ont fait basculer ce Chelsea-Ajax dans une autre dimension.
Il fallait se concentrer sur ces visages qui peuplaient Stamford Bridge, ce mardi soir. Les voir passer de la décomposition, voire même de sourires forcés, de gêne pour faire bonne figure, au moment où Donny van de Beek fusille Kepa à la 55e minute pour inscrire le quatrième but de l’Ajax. Le score est lourd (1-4) et la peur de prendre le métro londonien pour rentrer avec une valise à la maison prend de plus en plus forme. Et puis, vingt minutes plus tard, il fallait aussi voir ces trognes londoniennes plonger dans l’ivresse lorsque Reece James, dix-neuf piges, dompte Onana d’une jolie volée pour offrir à Chelsea un dernier quart d’heure où tout redevient possible. En fin de compte, non, les Blues n’ont pas réussi à totalement renverser des Hollandais joueurs jusqu’au bout (4-4). Mais ses supporters ne se sont pas trompés en applaudissant longuement au coup de sifflet final. Quoi de mieux que d’assister à un match d’anthologie, en même temps ?
L’Ajax et Ziyech au sommet
Il n’y a qu’a écouter Reece James, au sortir de ces 90 minutes folles, pour comprendre que ce Chelsea-Ajax était d’une autre nature que la plupart des rencontres jouées par les deux équipes cette saison : « C’était un match fou. Ils ont été difficiles à manœuvrer, heureusement que nous avons marqué pas mal de buts lorsqu’ils ont été réduits à neuf. » Car oui, pendant une bonne heure de jeu, les hommes de Lampard n’ont pas trouvé les clés pour manœuvrer le camtar hollandais comme ils l’avaient fait deux semaines plus tôt à Amsterdam. Oui, Jorginho a rapidement répondu sur penalty à un coup franc de Quincy Promes dévié par Tammy Abraham dans son propre but, mais dans le jeu, les hommes de Ten Hag se baladent. Emmenés avant tout par un Hakim Ziyech des grands soirs, qui s’est occupé de mettre trois claques à Chelsea avec deux passes décisives et un coup franc dont Kepa – buteur contre son camp à cause de sa joue – se souviendra longtemps.
Coup de Blues pour Ten Hag
Insuffisant, pourtant, et pour le coach de l’Ajax, le coupable est tout désigné : M. Rocchi, l’arbitre central. « Nous devrons l’accepter, mais la nuit va être longue pour moi. Vous avez l’impression que l’arbitrage a rendu un certain nombre de décisions dont vous pouvez douter. Tu joues Chelsea deux fois et à deux reprises, ça tourne mal d’une façon étrange. Il y a deux semaines, à domicile, c’était déjà comme ça. » Oui, prendre deux cartons rouges coup sur coup et un penalty dans la musette, c’est un coup en dessous de la ceinture qu’il est difficile d’assumer jusqu’au bout. Il aurait pu être encore plus dur, si la VAR n’avait pas gâché la joie d’un doublé synonyme de victoire qui aurait porté le nom de César Azpilicueta. Tout comme il aurait été encore plus fou de voir Álvarez tromper Kepa dans les derniers instants de la rencontre, illustration d’une équipe néerlandaise qui même avec deux gars en moins ne s’arrête jamais de jouer. Comme s’il fallait que ce Chelsea-Ajax se termine sur un match nul, afin que l’un ne soit pas (beaucoup) plus malheureux que l’autre. Afin que Chelsea, l’Ajax et Valence comptent le même nombre de points (7) à deux journées de la fin – Lille et son unique point regardant ça de très loin. Afin que l’équilibre naisse enfin d’un déséquilibre permanent durant quatre-vingt-dix minutes intense et que les fans des Blues ne sont pas près d’oublier.
Par Andrea Chazy