- Angleterre
- Premier League
- 10e journée
- West Ham/Chelsea (2-1)
Chelsea à l’West
Les Blues ne s'en sortent pas : West Ham leur a infligé leur cinquième défaite de la saison (2-1) grâce à un bon Dimitri Payet, la tronche de Carroll et les expulsions de Matić et Mourinho en première période. Les Hammers sont seconds, les Blues proches de la zone rouge.
M. Zárate (17′), A. Carroll (79′) pour West Ham , G. Cahill (56′) pour Chelsea.
Un ou deux centimètres, c’est quoi ? Même pas la taille du cure-dent de Laurent Blanc. Beaucoup moins que la longueur des cheveux de José Mourinho, qui se les est arrachés cet après-midi. Car deux centimètres, c’est aussi ce qui a manqué au ballon envoyé par la tête de Zouma pour franchir entièrement la ligne de but, selon la goal-line technology. Deux centimètres, c’est également la distance qu’a repérée l’arbitre assistant quand il a levé son drapeau pour signaler un hors-jeu (imaginaire ?) d’un Fàbregas buteur sur l’action. Finalement, deux centimètres, c’est ce qui a empêché Chelsea d’égaliser à deux reprises en première mi-temps. C’est surtout ce qui a mis en rogne le technicien portugais, incapable de se maîtriser et expulsé à la pause. Mais Mourinho a beau avoir le (sou)rire jaune, ce ne sont pas seulement ces deux centimètres qui ont manqué à son équipe pour obtenir un résultat. Au vu du niveau de jeu proposé par les Blues en première période et malgré la réaction en seconde, ces derniers méritent leur place dans le fin fond du classement. Les Hammers, solides, font pour leur part une bonne opération en chopant la place de dauphin avant le match d’Arsenal.
Payet in, Matić out
Pour ce duel entre le 15e du classement domicile de Premier League et le 15e du classement extérieur, Mourinho a, pour le deuxième match d’affilée, placé le Français Zouma au poste de latéral droit. Hazard et Matić retrouvent leur place dans le onze de départ, alors que West Ham s’avance avec un prometteur quatuor offensif Lanzini-Payet-Zárate-Sakho. Mais d’un côté comme de l’autre, on manque de précision lors des premières minutes, au contraire d’une intensité quant à elle bien présente. Les Blues semblent, une fois n’est pas coutume, intéressés par la possession du ballon. Pas de quoi effrayer Dimitri Payet, véritable leader technique de son équipe. Au quart d’heure de jeu, l’ancien Marseillais provoque un coup franc bien frappé qui sonne comme un avertissement pour Terry et ses potes. Sur le corner qui suit, la sentence est irrévocable : Zárate récupère la balle qui traîne dans la défense bleue, et l’envoie au fond des filets de Begović.
Les minutes passent, et le constat devient évident : malgré la maîtrise du ballon, Costa, Hazard et Fàbregas n’arrivent pas à créer le danger à l’approche du but d’Adrian. Seul Willian constitue une menace pour les Hammers, notamment sur coups de pied arrêtés. Une habitude cette saison. Les partenaires de Payet en profitent pour placer des contres fulgurants, en témoignent les cartons jaunes mérités d’Azpi et Matić. Un carton qui a son importance pour le deuxième nommé : après un but de Fàbregas refusé pour un hors–jeu loin d’être évident, le Serbe s’en prend un second pour une faute qu’il n’aurait sans doute jamais commise l’an dernier. Chelsea rentre au vestiaire en infériorité numérique avec son Special One lui aussi expulsé pour quelques gentils mots adressés au corps arbitral.
Carroll décisif
Pour rééquilibrer son milieu de terrain, ou éviter de prendre une raclée, au choix, le Mou, qui n’a plus rien du Happy One, choisit de faire entrer Mikel à la place de son meneur de jeu, Fàbregas. Autant dire que Chelsea mise sur sa masse musculaire pour revenir au score. Et contre toute attente, le plan fonctionne : dix minutes après la pause, Cahill reprend un corner obtenu et botté par Willian et remet les deux équipes à égalité. Sans s’alarmer, West Ham accapare le ballon et tente de faire le jeu. Malgré quelques accélérations de Payet, Chelsea fait preuve de caractère et d’expérience tactique. Alors Carroll fait son entrée à la place de Zárate, le buteur du jour, dans l’espoir de bouger le bloc londonien. Choix payant pour Bilić : à un quart d’heure du terme, le robuste attaquant prend le meilleur sur le petit Azpi et redonne l’avantage à sa team. Falcao a beau remplacer Ramires pour épauler Diego Costa, le score ne bougera plus. Avant de repenser aux places qualificatives de C1, Chelsea et son coach devront déjà hausser leur niveau et apprendre à contrôler leurs nerfs. Leur adversaire du jour, lui, a bien davantage la gueule d’un outsider aux premières places.
Par Florian Cadu