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Chauffe Marcell !
À seulement 33 ans, l’ancien international Marcell Jansen a été élu président du Hambourg SV. Et ce mercredi, il assistera à son premier match en tant que tel face à Sandhausen.
Hambourg contre Sandhausen, c’est historiquement un Goliath contre un David, une rencontre classique de Pokal, tant le premier semblait inimaginable en deuxième division, et le second dans l’élite. Et pourtant, en 2019, c’est une affiche de l’antichambre de la Bundesliga, avec d’un côté, un Dino leader à la lutte avec le FC Cologne et de l’autre, une petite bourgade du Bade-Wurtemberg qui se bagarre pour ne pas descendre en D3. Ce mercredi soir, les deux formations s’affronteront sous le regard d’un ancien de la maison hambourgeoise : Marcell Jansen. Et pour cause, l’ancien latéral gauche a été élu président du HSV pendant la trêve hivernale. Une sacrée performance quand on sait que celui qui a porté le maillot de la Nationalmannschaft à 45 reprises n’est âgé que de 33 ans et qu’il a mis fin à sa carrière professionnelle il y a tout juste quatre ans.
ℹ Marcell Jansen ist soeben bei der heutigen Mitgliederversammlung zum neuen Präsidenten des HSV e.V. gewählt worden #nurderHSV pic.twitter.com/wnU9iNdRLI
— Hamburger SV (@HSV) 19 janvier 2019
Joueur, fan, boss
En 2015, Marcell Jansen – 29 ans donc – perdait du temps de jeu et avait préféré raccrocher les crampons, plutôt que de répondre aux sirènes de l’étranger. Everton et Benfica était prêts à dégainer le carnet de chèques pour le défenseur encore capable de se montrer quelques saisons. Sauf qu’entre-temps, celui qui a participé au Mondial 2006 a décidé qu’il était tout à fait honorable de mettre fin à une carrière en n’ayant joué que dans trois clubs (Mönchengladbach, le Bayern et Hambourg). Rudi Völler avait alors réagi en l’accusant de « ne pas aimer le football » , mais la justification de Jansen allait vite lui prouver le contraire : « Ces dernières années, j’ai été émotionnellement très attaché à Hambourg. Je vais continuer à y vivre et à aimer ce club.[…]Je ne pourrais pas embrasser un autre écusson à présent. Ce ne serait pas bien. Je suis devenu trop fan pour cela » , se justifiait-il dans les colonnes de Bild.
Et il tient parole. Marcell Jansen investit ses sous dans des start-ups actives dans le domaine de la santé, dans un restaurant, une pâtisserie et dans un magasin bio. Puis il intègre le conseil de surveillance du HSV, ce qui lui permet de mettre son nez dans les affaires du club, de découvrir qu’il accuse un déficit de 85 millions d’euros et de finir par se laisser convaincre de se présenter à la présidence.
Pas impressionné
Le 19 janvier, le voici donc élu pour trois ans, grâce à 799 des 1322 voix des membres appelés aux urnes. Le triomphe est incontestable et vient récompenser la fidélité d’un homme envers le club de sa ville d’adoption. Jamais en 132 ans d’existence, le HSV n’avait fait confiance à un candidat aussi jeune. Pour l’anecdote, Jansen et ses 33 ans ne détiennent pas le record absolu en la matière. C’est le boss du football professionnel allemand, Reinhard Rauball qui, à 32 ans, était élu pour le premier de ses trois mandats à la tête du Borussia Dortmund. « Ce n’était pas et ce n’est toujours pas la voie habituelle. Mais je ne crois pas qu’avoir été élu à 32 ans était quelque chose de dommageable » , témoignait-il après l’élection de Marcell Jansen.
Mais ce dernier est déjà prêt à partir au combat. Pour assainir les finances du HSV et le rétablir à la seule place que chacun à Hambourg considère légitime : la Bundesliga. « Notre association a besoin d’une culture de la performance. Cela ne suffit pas de vivre dans notre jolie ville, il nous faut également le succès. » À voir si le message passera chez les actionnaires. En attendant, les joueurs lui apporteront un premier élément de réponse ce mercredi face à Sandhausen.
Par Julien Duez