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Châteauroux : un sursis, mais après ?
Repêché au dernier moment suite à la non-montée de Luzenac, Châteauroux espérait ne pas revivre une nouvelle saison galère. Et pour l'instant, c'est mal parti, avec une place de lanterne rouge avant le match de ce vendredi contre Arles-Avignon (20h). Le club « so 90's », estampillé 2e division, est peut-être lentement en train de s'éteindre. Et mine de rien, ça fait un petit quelque chose…
Il est toujours là. Personne ne sait vraiment ce qu’il fait, si ce n’est faire partie du décor. Le gars assis à la même place, chaque soir, dans le bar du coin de la rue. Un bon gars, avec lequel on a discuté quelques fois, mais dont on a oublié le nom et dont on ne se soucie pas vraiment. Sauf quand on apprend qu’il n’est plus là. Cet homme que l’on connaît tous, ce pourrait être Châteauroux. Le club qui est là depuis un bail, si longtemps, qu’on a fini par l’oublier. Depuis 1994-1995, la Berrichonne fréquente la 2e division, excepté une saison dans l’élite (1997-1998). Une longévité très rare dans une L2 où rester, c’est mourir lentement. Et la « Berri » a bien cru y passer cet été. Dix-huitièmes la saison dernière, les Castelroussins pensaient être bons pour repartir en National. Mais c’était sans compter sur l’intervention des instances du foot français et leur inflexibilité dans le dossier Luzenac, empêchant la montée du club ariégeois. Repêché – trop ? – rapidement, Châteauroux n’a pas fanfaronné, limitant sa communication à ce sujet. Le club a préféré faire profil bas et essayer d’enrayer une spirale négative depuis un bon moment.
Le même rythme que la saison dernière
Pour mettre en place le renouveau du club, les dirigeants n’ont pas pris de risques. Avec Pascal Gastien, ancien joueur de la maison (1993-1997) et un des meilleurs techniciens de Ligue 2, Châteauroux a tapé dans la fourchette haute. « C’est un club qui doit s’installer durablement dans le haut du tableau de Ligue 2, à mon avis. Et puis, après, peut-être viser un peu plus haut. Donc c’est ce qui m’a plu » , confiait l’ancien entraîneur de Niort à son arrivée, avant même de savoir que le club serait repêché. Des ambitions pas vraiment confirmées depuis. Dans ses standards de la saison dernière, la « Berri » lutte déjà pour ne pas être décrochée. Dernier du championnat avec sept points et une seule victoire en neuf journées, les signaux sont déjà au rouge, avec en point d’orgue une rouste reçue à domicile contre Nancy (5-2), avec un quadruplé de Mana Dembelé, formé à… Châteauroux. Bref, avant le déplacement sur le terrain d’Arles-Avignon, dix-neuvième, le club de l’Indre a la tête de l’équipe dont l’issue de la saison sera tragique.
Du vieux, des jeunes et un ancien de Liverpool
Sur le papier, le recrutement semblait pourtant malin. Du « vieux » (Bonnart, Thil, Roudet), du jeune à potentiel (Zola, Houtondji) et un ancien de Liverpool à la relance (Plessis). De l’atypique, du typique de Ligue 2, le cocktail souvent réussi dans ce championnat. Mais le mix ne prend pas. Il le faudra pourtant, pour que le sursis accordé par miracle cet été ne soit pas vain. Et pour que ce bon gars que l’on croise tous les jours, qui a le visage de Vincent Fernandez, Matthieu Verschuère ou Teddy Bertin, reste à sa place. Les coudes sur le comptoir.
Par Axel Bougis