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Charlie Austin, des chantiers aux terrains de Premier League

Par Maxime Brigand
Charlie Austin, des chantiers aux terrains de Premier League

Parti de rien dans le Sud de l'Angleterre où il était un simple maçon en 2008, Charlie Austin découvre cette saison la Premier League avec les Queens Park Rangers. Buteur insatiable, la trajectoire du gamin de Hungerford impressionne et ne semble pas en passe de s'arrêter.

L’histoire a tout d’un bon Dickens : une ascension sociale fulgurante, des rebondissements incroyables et une fin déroutante. Attaquant des Queens Park Rangers depuis août 2013, Charlie Austin a connu une trajectoire rêvée que l’on pourrait croire inspirée de celle d’Adil Rami, agent municipal à Fréjus avant de rejoindre Lille à 21 ans.

Les chantiers d’un vagabond

Décembre 2008, Lymington. L’horloge du chantier indique aux employés de l’entreprise Austin Brickworks que le temps de travail touche à sa fin. Il est 18h00, le soleil se couche sur la ville du Sud de l’Angleterre, et le jeune Charlie Austin alors âgé de 19 ans vient de terminer sa journée de maçon. Ce job, le jeune gamin l’exerce dans l’entreprise familiale fondée par le père. À son départ du chantier, Austin, alors buteur vedette de l’équipe locale de Poole, prend le premier bateau pour rejoindre Brading, situé sur l’île faisant face à son lieu de travail. Ses coéquipiers l’attendent pour un match au sommet pour le compte de la Wessex Premier League, le championnat régional du Hampshire. Ce Brading-Poole se terminera par une victoire facile des visiteurs (4-2). Charlie Austin inscrivait ce soir-là un triplé.

Une soirée normale en somme pour Charlie Austin. Le football, le travail et les voyages interminables. L’attaquant de Poole Town vit encore chez ses parents à Bournemouth. Il se lève tous les matins à 5h30 pour une journée de près de dix heures de maçonnerie. Le football l’aide alors à joindre les deux bouts. Chaque semaine, son club lui verse 100£, ce qui complète son salaire mensuel de maçon. À ce moment précis, le rêve de devenir professionnel semble s’être déjà éteint pour la star du coin. Viré de la Reading Academy pour sa petite taille à l’âge de 15 ans, Charlie Austin vagabonde dans les clubs de la région. De Newbury à Hungerford, les buts s’enchaînent, mais le gamin est convaincu d’avoir laissé passer sa chance.

Poole Town termine alors cette saison 2008-2009 avec le titre de champion du Hampshire. Charlie Austin inscrit 46 buts au cours des 46 rencontres de championnat et attire l’attention. Steve Cuss, l’entraîneur de l’AFC Bournemouth, se manifestera le premier, mais c’est finalement Danny Wilson, coach de Swindon Town, qui lui ouvrira la voie du professionalisme. Charlie Austin déclarera cet été à Jack Pitt-Brooke, journaliste à l’Independant, que « cette saison-là fut exceptionnelle, mais pour moi, le plus important restait le travail. Je me levais le matin, j’étais heureux de bosser tous les jours. Je touchais mon salaire le vendredi, je jouais le samedi, je dépensais mon argent avec les gars le samedi soir et le dimanche, on se reposait devant les matchs des grands. Et la semaine recommencait. »

Buts, drogues et gros sous

Et à Swindon, le choc est terrible. Pas pour Austin, mais pour les observateurs. C’est une véritable bombe qui déboule dans le monde professionnel, en League One (D3). Dès sa première saison, Charlie Austin inscrit 20 buts en championnat et découvre des ambiances décuplées. À Poole, 200 locaux s’amassaient chaque week-end dans les tribunes. Désormais c’est 10 000 personnes qui scandent son nom à chacune de ses sorties. En mai 2010, Swindon disputera même une finale d’accession à la Championship contre Milwall à Wembley. Les Robins, surnom des coéquipiers de Charlie Austin, s’inclinent (0-1) et l’attaquant passe à côté de sa finale. Il rate même la balle d’égalisation à un quart d’heure de la fin.

Mais une fois encore, la réputation d’Austin ne cesse de grandir. Il quitte alors Swindon en janvier 2011 pour rejoindre Burnley alors en Championship. Les premiers mois sont compliqués, l’adaptation est rude, mais Charlie Austin empile encore une fois les buts. Il inscrit 17 buts en 26 rencontres sur la fin de saison et aiguise une autre partie de lui : son personnage. Buteur exhubérant, joueur au comportement assez fou, le gamin du Sud se découvre dans le Nord une aptitude pour les fêtes du samedi soir et devient une star en ville. Mais le 13 octobre 2012, alors qu’il revient rendre visite à sa famille à Swindon, il est mis en cause dans une embrouille en boîte de nuit. Il sera reconnu coupable de coups au visage du jeune Sam Webb, 20 ans, et devra payer une lourde amende. La rixe s’explique en réalité par une image. Sam Webb et de nombreux de ses amis décrivent avoir vu Charlie Austin la tête au-dessus de la cuvette en train de sniffer des médicaments… Repéré, Austin aurait souhaité régler le compte au jeune homme. Mais l’histoire raconte aujourd’hui que les supporters de Swindon Town n’ont toujours pas accepté le départ de Charlie Austin, qu’ils accusent d’être parti comme un voleur du club, et que cette affaire pourrait n’être qu’une simple invention.

« Lorsque Austin faisait ses débuts, Kranjčar disputait la Coupe du monde… »

Toujours est-il que, sur le terrain, le talent ne faiblit pas et c’est à ce moment précis que les affaires sérieuses vont vraiment commencer. Hull City, alors en Premier League, tente de l’arracher à Burnley, mais c’est finalement Harry Redknapp qui gagnera la bataille et fera signer le joueur à QPR lors de l’été 2013. Lors de la présentation du nouveau buteur maison, Redknapp fera même un parallèle significatif : « Lorsque Charlie Austin faisait ses débuts à Kintbury Rangers, Niko Kranjčar disputait la Coupe du monde… » Cette déclaration reste à ce jour la meilleure représentation de l’ascension fulgurante de Charlie Austin pour accèder à son rêve : la Premier League, obtenue après la montée avec les Queens Park Rangers en mai dernier.

Ah la Premier League… Inaccessible il y a quelques années, le rêve du gosse Austin vient de devenir réalité cette saison à Loftus Road, pour la première journée de championnat, face à Hull City (0-1). Nouveau compère de Loïc Rémy devant, Charlie Austin a déjà cassé des barrières pour changer de vie. Le maçon est devenu footballeur professionnel et certains à Poole pensent même que le joueur peut devenir international. Alors que l’exemple de Rickie Lambert est souvent avancé, un petit groupe de fans de son club de départ a parié 150£ à 50 contre 1 que Austin sera un jour aligné chez les Three Lions. Impossible, vraiment ?

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