- Supercoupe d’Italie
- Demies
- Inter-Atalanta
Charles De Ketelaere, sensation forte
Après un passage raté à l’AC Milan, Charles De Ketelaere s’épanouit sous le maillot de l’Atalanta. Sous les ordres de Gian Piero Gasperini, le Belge de 23 ans a retrouvé son football et la confiance, même s’il peine encore à s’imposer en sélection.
Plus de 35 millions d’euros, c’est la somme que Paolo Maldini, directeur sportif de l’AC Milan à cette époque, avait réussi à négocier avec le Club Bruges pour s’offrir les services de Charles De Ketelaere. La jeune promesse sortait alors d’une saison pleine, avec notamment une prestation XXL contre le PSG en Ligue des champions, et la Belgique pensait avoir trouvé son nouveau petit prince. Rien ne s’est passé comme prévu pour le milieu offensif longiligne en Lombardie, malgré la confiance de son entraîneur Stefano Pioli : 35 matchs, 0 but, 1 passe décisive.
« Quand on arrive dans un nouvel endroit, il y a beaucoup à faire. Il faut s’adapter au pays, au système de jeu, à la langue, expliquait-il pour livrer quelques circonstances atténuantes. Mais bien sûr, si ça n’a pas marché à Milan, c’est aussi en partie de ma faute. Ce n’était pas la saison à laquelle je m’attendais, mais je ne le regrette pas. » La pluie du matin n’arrête pas le pèlerin et CDK a retrouvé son football à une cinquantaine de kilomètres de Milan, à Bergame, où il avait été prêté une saison avant que l’Atalanta ne se décide à lever l’option d’achat de 22 millions d’euros cet été. Quelle belle idée.
Gasperini, l’homme de la renaissance
Il y a des joyaux dans le football, mais il faut savoir les polir. Gian Pierro Gasperini en a découvert un sous le nom de Charles De Ketelaere. Dès son arrivée, le technicien italien a su tirer le meilleur de son joueur et faire de lui un élément clé dans la campagne européenne qui s’est achevée par un succès en finale de Ligue Europa face au Bayer Leverkusen. « Charles est un joueur talentueux avec une grande marge de progression. Son intégration rapide et ses performances sur le terrain sont impressionnantes », se réjouissait son coéquipier Rafael Toloi au micro de SportItalia. Du haut de ses 192 centimètres, le natif de Bruges a rappelé qu’il était un joueur polyvalent et créatif, deux qualités dont a besoin le Gasp’ dans son schéma tactique.
De Ketelaere sait faire beaucoup de choses à beaucoup d’endroits sur le terrain : un coup meneur de jeu, un autre faux 9 ou même buteur. « Je peux jouer dans toutes les positions offensives », confirmait le joueur de 23 ans quand on lui demandait sa position préférée. À cela, on peut ajouter son influence dans le jeu : des actions décisives, une capacité à créer des occasions et un volume de jeu qui lui permet d’enchaîner les matchs. Il est devenu un titulaire indiscutable chez les Orobici, où ses performances ne passent pas inaperçues, comme le faisait savoir Antonio Cassano dans le podcast Viva el Futbol, considérant CDK comme « l’un des meilleurs joueurs de Serie A et peut-être du monde. S’il continue comme ça, il jouera bientôt dans un top club et visera le Ballon d’or. » Il a des objectifs très concrets avec la Dea, qui rêve d’un Scudetto et qui aimerait s’offrir la Supercoupe d’Italie, dont elle jouera la demi-finale contre l’Inter ce jeudi soir.
<iframe loading="lazy" title="Charles De Ketelaere is ON FIRE 🔥" width="500" height="281" src="https://www.youtube.com/embed/ujSpLk1icGY?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" referrerpolicy="strict-origin-when-cross-origin" allowfullscreen></iframe>
Un statut de diablotin en sélection
On parle d’un homme qui aura marqué 2024 de son empreinte, avec 20 buts et 16 passes décisives. Le Diable rouge est à l’aise en bleu et noir, mais c’est lorsqu’il retourne en sélection que les doutes reviennent sur la table. Bien que son profil d’attaquant de soutien soit alléchant, il ne s’est pas encore trouvé une place avec la Belgique, étant très peu utilisé par Domenico Tedesco. Entre deux absences pour cause de blessure au début et à la fin de l’année civile, De Ketelaere n’a joué que six matchs avec la Belgique et a dû se contenter de toutes petites miettes pendant l’Euro, avec une seule apparition, contre la France en huitièmes de finale, le temps de quelques minutes seulement.
Ses performances en club ne lui ont pas conféré un nouveau statut, il reste un joueur de rotation et ne parvient pas à s’imposer comme le visage du futur, celui de l’après-génération dorée, celui qui doit devenir un leader technique et un cadre du vestiaire alors que Romelu Lukaku et Kevin De Bruyne sont sur la fin. « Je suis prêt à me montrer et à faire de mon mieux. J’espère que j’aurai ma chance. Il y aura plus de place pour jouer et j’espère pouvoir m’exprimer », assurait-il récemment. Chaque chose en son temps : De Ketelaere fêtera ses 24 ans le 10 mars prochain et la Belgique a le temps de se rendre compte qu’elle dispose d’un talent pur.
Par Hugo Geraldo