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Charbonnier : « Montpellier veut recruter une pointure devant »
Profils similaires, même propension à se faire jeter des clubs de L1 dans lesquels ils sont passés, capacité à renaître dans un trou du cul de la France du foot, Gaëtan Charbonnier a tout pour être le nouvel Olivier Giroud. Que nenni, le néo-Montpelliérain a signé pour la grande famille de Loulou pour finir son apprentissage
Gaëtan, c’est officiel, tu es montpelliérain depuis cette semaine…C’est officiel, j’ai bien signé pour quatre ans ici.
Alors, pourquoi Montpellier ?C’est le projet qui m’a le plus plu. Le club est engagé sur de grandes compétitions. Et puis, c’est un projet qui me convient parfaitement, qu’on m’a proposé avec beaucoup d’envie, donc ça m’a conforté.
Qu’est-ce qui prime dans une telle décision ?L’aspect financier, ce n’est pas forcément le but recherché. Je me focalise vraiment sur le projet sportif et il est hyper intéressant ici. Après, les conditions de vie et le climat sont aussi là pour que tout se passe bien, donc j’en tiens aussi compte.
Comment l’affaire s’est-elle ficelée ?Le MHSC a pris contact avec mon agent. Je suis venu voir le match contre Lille en fin de saison dernière. J’en ai profité pour rencontrer Bruno Carotti (Ndlr : directeur sportif de Montpellier). Ça s’est fait de fil en aiguille. J’ai eu le coach au téléphone et, aujourd’hui, j’ai vu le président Nicollin. Ce sont des personnes entières, très simples et on sent le caractère familial du club.
Sais-tu dans quel registre ils vont t’utiliser ?Je ne suis pas le successeur d’Olivier Giroud, je suis là pour progresser et apporter ce que je peux. De toute façon, Montpellier veut recruter une pointure devant. Je ne sais pas qui, mais ils le veulent. Après, je ne vais pas me gêner. À moi de jouer ma carte.
Donc, dans un premier temps, tu seras plutôt dans un rôle de joker…Oui, on peut dire ça.
Qu’est-ce que Sochaux ou Bordeaux n’avaient pas ?Ce qui a fait pencher la balance, c’est tout simplement le fait que seule la proposition monptelliéraine est venue, pas les autres. À partir de là, le choix s’est fait naturellement.
La comparaison avec Olivier Giroud, passé lui aussi par la L2 pour parfaire son apprentissage, est facile. Tu as encore du chemin avant d’en faire autant…J’en suis conscient. Mais comme je l’ai dit, je ne signe pas pour être son successeur. Je suis moi-même. Surtout que ce qu’il a fait, c’est exceptionnel.
Tu es passé par la réserve du PSG en 2008-2009. Paul Le Guen t’a expliqué pourquoi il ne te donnait pas ta chance alors que d’autres, comme Yannick Boli, qui n’ont pas percé aujourd’hui l’ont eue ?C’est vrai que je n’ai pas eu ma chance, je me suis contenté de bancs en L1 ou en Coupe d’Europe. Je ne suis jamais entré. À cette époque-là, je n’avais peut-être pas les qualités pour être lancé. Si je ne suis pas entré, c’est qu’il y avait une raison. Mais Paul Le Guen ne m’a jamais dit pourquoi.
Pourtant tu avais fait une bonne saison avec la CFA…Oui, j’avais mis 13 buts en 27 matches. Et puis, ça fait énormément de bien et ça ouvre les yeux sur les qualités et l’abnégation nécessaires, quand on s’entraîne avec les pros. Comme lors de mon passage à Angers avec Jean-Louis Garcia, puis Stéphane Moulin.
Quand tu pars à Angers, le PSG essaye de les arnaquer en réclamant des indemnités de formation, alors que tu as été formé à Tours. Ensuite, tu ne joues presque pas en première partie de saison. Ça tient à quoi, une carrière qui prend forme, finalement ?Ça tient à peu de chose, mais quand on veut, on peut. Quand j’ai quelque chose en tête, je fais tout pour l’avoir. J’ai su prendre ma chance. Il y a eu plusieurs déclics. Notamment lorsque je me suis aperçu qu’il fallait que je sois plus rigoureux avec moi-même dans le travail au quotidien, que je sois plus sérieux pour m’adapter au rythme pro.
Tu n’es pas forcément un pur finisseur, si ?C’est vrai que je suis plutôt un neuf et demi qu’un vrai finisseur. C’est là que je me sens le mieux. Après, je peux jouer aussi en pointe. On jouait à deux attaquants à Angers, par exemple. Peu m’importe, je m’adapte.
Tu mets 12 buts cette saison. De la tête, en percutant ou grâce à ta frappe. Dans quels registres dois-tu taffer ?Dans le jeu dos au but ou dans l’impact physique, j’ai du boulot.
Qu’ambitionnes-tu à court ou moyen terme ?Avoir du temps de jeu en L1 et faire ma place. Mais il me faut travailler. J’ai une bonne année pour bosser et m’acclimater au niveau.
Propos recueillis par Arnaud Clement