- C3
- 8es
- Arsenal-Rennes (3-0)
« Cette expérience nous aidera dans nos carrières »
L'un a touché le poteau de Petr Čech en seconde période, l'autre se sera majoritairement dépouillé dans le vide : M'Baye Niang et Benjamin Bourigeaud réagissent à l'élimination du Stade rennais à l'Emirates, jeudi soir.
Quel est le sentiment qui domine après ce match ? M’Baye Niang : Évidemment, on avait à cœur de venir faire un résultat ici, mais on retrouvait aussi face à nous une équipe d’Arsenal qui a mis énormément de pression et qui a joué ses chances à fond. De notre côté, on a également eu de bonnes opportunités, mais bon… Il faut rester positif, je pense que c’est un match qui nous servira pour la suite et que c’est une expérience qui nous aidera dans nos carrières.
Il nous reste encore le championnat, la Coupe de France, et je suis persuadé qu’un match comme ce soir peut nous aider pour aller le plus loin possible. Benjamin Bourigeaud : Ce soir, c’est difficile. On voulait faire un résultat, mais, malheureusement, on est tombés sur une grosse équipe d’Arsenal. On n’a eu que très peu d’occasions, même si notre prestation était meilleure en seconde période. La première a été compliquée, avec cette entame de match à laquelle on s’était préparée. On aurait aimé faire autre chose que ce que l’on a fait aujourd’hui, mais il faut relativiser. Il y a eu le scénario du match aller qui nous a fait espérer et on y a cru jusqu’au bout.
Le début de rencontre a été assez catastrophique…MN : Pas catastrophique, non. Arsenal est une équipe difficile à prendre à domicile, on l’a vu dimanche contre Manchester United. On était préparés à ça, mais les choses se sont déroulées autrement.
Ismaïla Sarr a été méconnaissable. Comment expliquez-vous vos difficultés à passer sur les côtés et à mettre en difficulté cette équipe par vos qualités, notamment sur le côté droit, qui sont assez impressionnantes ces derniers matchs ?MN : Je pense que les défenseurs d’Arsenal ont été très bons, pas forcément qu’Ismaïla a été méconnaissable. Ce n’est pas parce que l’on n’a pas vu l’Ismaïla du match contre Caen qu’il faut dire qu’il a été mauvais. Il faut aussi saluer l’adversaire qui a le droit de faire des grands matchs. Après, voilà, Isma est encore un jeune joueur et il a une grande carrière devant lui. Je suis persuadé que c’est un match qui le fera grandir. Maintenant, il faut passer à autre chose. On a un match dans deux-trois jours, il faut se remettre la tête à l’endroit et garder le positif.
Il y a forcément des regrets au vu du match aller.BB : Bien sûr, mais, en même temps, nous sommes fiers de notre parcours. Ce n’était pas donné, il a fallu aller chercher les choses tous ensemble.
Je pense qu’on sort plus forts de cette aventure parce qu’on est sortis des poules difficilement, qu’on a réussi à sortir le Bétis difficilement avec un scénario incroyable à l’aller et au retour. On a réussi à battre Arsenal chez nous, je pense que ce n’est pas donné non plus et, malheureusement, la marche du retour était peut-être un peu trop haute. En tout cas, ils ont été beaucoup plus forts que nous.
L’arbitrage de ce soir vous a-t-il agacés ?MN : Je ne suis pas d’avis de me cacher derrière l’arbitrage. L’arbitre, c’est un alibi. On peut être d’accord ou pas avec ses décisions, mais, aujourd’hui, il faut féliciter l’adversaire. Ils ont mérité leur qualification. Après, certains diront que l’arbitre a fait des erreurs, mais je ne suis pas là pour l’incriminer. C’est un être humain comme nous, il a le droit de faire des erreurs.
Qu’est-ce qui a fait la différence entre eux et vous ?Difficile à expliquer, quand il n’y a rien qui va pour toi, que tu es dans un mauvais jour, que tu n’arrives pas à dérouler ton jeu comme tu l’avais imaginé et travaillé à l’entraînement pour contrer cette équipe d’Arsenal. En plus, on a été rapidement douchés à froid avec ces deux buts… Mais voilà, c’est la vie, dans le football il y a toujours un gagnant et un perdant. Aujourd’hui, c’est nous qui sommes perdants.
Que retenez-vous de cette épopée européenne ?MN : La joie que l’on a pu donner au peuple rennais et la joie qu’on s’est donnée à nous aussi. Ce parcours nous a procuré d’énormes émotions. Encore ce soir, ils ont été nombreux à venir nous supporter malgré la défaite. C’est pour ça qu’il faut garder les côtés positifs et continuer de jouer à fond les matchs qu’il nous reste : pour continuer à créer des émotions.BB : Je tiens aussi à remercier les supporters, ils nous ont aidés à nous surpasser tout au long de cette aventure. Le nombre de kilomètres qu’ils ont parcouru pour nous soutenir, le nombre d’heures qu’ils ont passé devant le stade pour avoir des billets… Franchement, chapeau à eux. Même si on aurait aimé aller plus loin, je pense qu’ils sont fiers de nous et nous, il faut qu’on soit fiers de ce qu’on a fait. L’aventure européenne s’arrête, mais il reste une fin de saison qui est très importante pour nous si on veut aller décrocher quelque chose, un trophée, parce qu’on joue encore en Coupe de France. Si on se met tous le cul par terre, on peut réussir de grandes choses.
Propos recueillis par Julien Duez, à l'Emirates Stadium