- France
- Ligue 1
- 6e journée
- Marseille/Rennes (3-0)
Cet OM a de la gueule !
Emmené par André-Pierre Gignac, auteur d'un doublé, l'Olympique de Marseille a enchaîné une quatrième victoire de suite en Ligue 1 face à Rennes (3-0). Les Phocéens sont leaders du championnat.
A. Gignac (50′), A. Gignac (61′), Alessandrini (92′) pour Marseille
Il sort sous les ovations du stade Vélodrome. C’est peut-être la première fois depuis son arrivée au club en 2011, et c’est peut-être la preuve qu’il se passe quelque chose du côté de Marseille. On dispute la 84e minute d’un Marseille-Rennes plaisant et Jérémy Morel, auteur d’un gros match en défense centrale, cède sa place à Stéphane Sparagna. Comme tous ses partenaires, l’ancien Lorientais a montré ce soir la différence entre l’Olympique de Marseille et les autres équipes : le caractère. On pourrait parler de Bielsa le patron, de Gignac le héros ou encore de Mandanda et Nkoulou, les ressuscités. Mais ce samedi après-midi, on parlera surtout d’équipe. Un onze solidaire et convaincant qui, grâce à un doublé d’André-Pierre Gignac et une deuxième période réussie, a réalisé ce que Julien Lepers appelle un quatre-à-la-suite en ne prenant qu’un seul but. Mais ne comptez surtout pas sur Marcelo Bielsa pour balancer ses fiches en l’air.
Ntep et Thauvin, des choix foireux
Dans le même couloir, Paul-Georges Ntep et Florian Thauvin font face à deux adversaires qu’ils peuvent manger en un contre un. Le Rennais se farcit Dja Djédjé pendant que le Phocéen a l’immense honneur de papoter avec Cheikh Mbengué. Plus vifs et plus techniques que leurs vis-à-vis, les deux internationaux espoirs sont les deux hommes de cette première période. Ce sont eux qui créent et qui ratent, qui décident et qui se trompent. Parfaitement décalé sur son côté gauche par Toivonen en début de rencontre, PGN perd son face-à-face contre Mandanda. C’est le premier arrêt décisif du portier de l’Olympique de Marseille depuis l’inauguration du Mucem à Marseille, mais ce n’est pas le dernier mauvais choix de Ntep. Pas du genre à renvoyer l’ascenseur, le natif de Douala dynamite la défense phocéenne, repique dans l’axe du terrain, mais préfère envoyer une frappe moisie du droit plutôt que de lancer Toivonen, absolument seul sur le côté droit, dans la profondeur. Le Suédois dégaine ses yeux revolvers. Il a le regard qui tue. Comme Marcelo Bielsa, qui balancerait bien sa glacière à la tronche de Florian Thauvin. Capable de faire la différence balle au pied, l’ancien Bastiais multiplie les mauvaises décisions et surtout les coups de pied arrêtés médiocres. Quand ses passes ne sont pas trop longues, ses corners arrivent directement dans les bras de Benoît Costil. Pas vraiment une bonne nouvelle pour un OM qui peine à se créer des occasions et qui n’a inquiété le portier breton que sur une tête non-cadrée d’Ayew et une volée en pivot d’André-Pierre Gignac. Fébriles, les Phocéens frôlent la correctionnelle juste avant la pause sur un coup franc de Ntep. Mais Toivonen, auteur d’un coup de boule victorieux, est logiquement signalé en position de hors-jeu suite à une déviation de Diagne. Rennes a eu son temps fort.
L’autre Olympique de Marseille
L’avantage avec cet OM-là, c’est qu’il ne dort jamais plus de quarante-cinq minutes. Pas assez en mouvement lors du premier acte du propre aveu de Dimitri Payet, les Phocéens reviennent sur la pelouse du Vélodrome avec d’autres intentions. Rassurés par l’excellent boulot de la paire Morel-Nkoulou derrière et par le retour de Mandanda, les offensifs marseillais mettent la pression sur la défense rennaise. Émoussés physiquement, à l’image d’un Doucouré épatant en première période, les Bretons concèdent vite une occasion d’André-Pierre Gignac, mais sa frappe, qui fait suite à un bon boulot d’André Ayew, passe à côté du but de Costil. Le meilleur buteur de l’OM prend sa revanche quelques minutes plus tard suite au premier bon centre de Dja Djédjé, mal renvoyé par Costil. En bon numéro 9, APG hérite du ballon au second poteau et envoie un ciseau dans le but rennais. Largement au-dessus lors de ce second acte, tant physiquement que techniquement, les hommes de Bielsa récupèrent haut et profite du niveau affiché par Dimitri Payet pour se créer des occasions. Toujours bien placé suite à un centre venu de la gauche, Gignac, à l’entrée de la surface, refuse la volée directe façon Zizou contre Leverkusen, et catapulte une demi-volée parfaite dans le but d’un Costil impuissant. Trop sérieux pour exulter, mais trop bons pour souffrir, les Marseillais pêchent un peu physiquement en fin de rencontre, à l’image d’André Ayew, parfois brouillon et de Florian Thauvin, encore décevant ce soir. Si tout n’est pas encore parfait du côté de la Canebière, ce coup franc de Romain Alessandrini en toute fin de rencontre dans la lucarne de Costil l’est.
Par Swann Borsellino