- Espagne
- Liga
- 16e journée
- Atlético Madrid/Valence (3-0)
Cet Atlético a une belle gueule de champion
Trop fort pour Valence, l’Atlético de Madrid d’un bestial Diego Costa n’a pas fait dans le détail. Une victoire 3-0 glânée en seconde mi-temps qui permet aux Colchoneros de coller aux basques du FC Barcelone. L’Atlético de Madrid est désormais ouvertement candidat au titre.
Atlético de Madrid – Valence CF : 3-0Buts : Diego Costa (59e, 81e) et Raúl Garcia (64e) pour l’Atlético.
Diego Costa, sa gueule de méchant et son talent de salaud ont tout du champion. Ça tombe bien, ses camarades et son chef de meute l’ont tout autant. C’est, en substance, la leçon principale de cette victoire des Colchoneros sur Valence. Il aura pourtant fallu de la patience au Vicente Calderón pour entrapercevoir ce large succès. Totalement à côté de la plaque lors d’une première mi-temps insipide, les hommes de Simeone ont montré un tout autre visage lors de la seconde. Plus agressifs, plus tranchants, ils en ont collé trois à des Chés dépassés. Diego Costa, lui, en a profité pour inscrire ses seizième et dix-septième cachous de la saison, et ainsi rejoindre Cristiano Ronaldo dans la course au Pichichi. Tranquille. Cette victoire leur permet d’en finir avec un contentieux vieux de 2010, année de leur dernière victoire face au Valence CF. Mieux, ces trois nouveaux points les font recoller au leader barcelonais – les deux équipes ont le même goal average (+34). Et creusent un peu plus l’écart avec le voisin du Real Madrid. Bref, après 16 journées de championnat, cet Atlético de Madrid est un candidat déclaré au titre. Un candidat qui a peut-être même gagné le statut de favori. Champagne.
Guerre du milieu et guerre des mots
Plein, ou presque, le Vicente Caldéron est le théâtre d’un choc dominical qui sent bon l’Espagne ouvrière. Face à l’Atlético de Madrid et sa légion de soldats simeonesques, le Valence CF de Djukic lutte pour se sortir de la middle-class de Liga. Deux profils qui promettent un combat de tous les instants. Bingo, ce premier acte débute sur des bases très brouillonnes. Bien en place, les Chés font déjouer les Matelassiers. Gênés, les Madrilènes paraissent tendus. À l’instar d’un Simeone remis en place par M. Borbalán, c’est tout un Atlético qui titube. Malgré quelques rushs du bestial Diego Costa, les offensives sont toutes annihilées. Pas de jaloux néanmoins, puisque les Valenciens restent tout aussi quelconques. Et y ajoutent, eux, deux biscottes prématurées (12e, 15e). Bref, cette grosse bataille au milieu de terrain ressemble à une partie d’échec des plus musclées. Chiffre à l’appui, cet ennui se traduit par une première frappe de Villa à la 38e minute. Une frappe forcément dévissée qui s’envole dans les mains des Ultras du Frente Atlético. Plus dans la vocifération que l’encouragement, les aficionados matelassiers sont à l’image de leurs poulains : décevants. Une impression renforcée par l’ultime action de ce premier acte : un accrochage verbal entre Diego Costa et Parejo qui vaudra aux deux un avertissement. Aux vestiaires !
Diego la bête, Raúl la surprise
La seconde mi-temps est celle du changement. Pas d’acteur, mais de script. Ainsi, il ne faut que quelques minutes à Diego Costa pour tenter une frappe digne de ce nom. Bien captée par Diego Alvés. Après une dizaine de minutes, les plans de bataille sont plus clairs. L’Atlético, à la baguette, va faire le siège d’un Valence très bas, misant tout sur le contre. C’est pourtant une situation inverse qui va amener l’ouverture du score des Colchoneros. Suite à un corner valencien, Diego Costa, parti comme un grand depuis la ligne médiane, enchaîne crochets et frappe vicieuse. On fire depuis le début de saison, la Bête du Calderón va ensuite laisser la vedette à la surprise du chef. Entré quelques secondes auparavant, Raúl Garcia est à la réception d’un ballon mal dégagé. Excentré, dans la surface, il fusille un Diego Alvés esseulé. En cinq minutes, l’Atlético a retrouvé son identité et fait valoir le gouffre qui le sépare de Valence. Tout en gestion, les ouailles du Cholo se permettent même de chambrer. Suite à un penalty provoqué seul, Diego Costa trouve les gants de son ex-compatriote et portier ché. Pas grave. Car à dix minutes du terme, rebelote : séché dans la surface, il envoie son penalty sous la barre valencienne. Et s’affirme, s’il le fallait encore, comme l’étendard d’un Atlético prêt à viser la première place cette saison.
Par Robin Delorme, au Vicente Calderón