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C’est vraiment grave d’avoir un peu de bedaine ?
Que ce soit à la plage ou sur un terrain de foot, c’est la même dictature du ventre plat. Et le dernier à en avoir pâti, c’est Gonzalo Higuaín avec son nouveau maillot de la Juve. Mais est-ce vraiment si grave ?
Dimanche 7 août, même en Angleterre, à l’Olympic Park de Londres, le soleil tape fort. En cette pire journée d’été, c’est la reprise pour West Ham qui inaugure sa nouvelle enceinte contre la Juve. Le club turinois, quant à lui, inaugure ses nouveaux joueurs mais aussi et surtout, ses nouveaux maillots. Des tuniques un peu plus près du corps, un peu plus collantes, un peu plus « Roma 2000 » qu’à l’accoutumée. Durant la première période, pas grand-chose à signaler, si ce n’est deux buts pour la Vieille Dame, dont un de Mario Mandžukić, ce qui donne l’envie à Max Allegri de tester sa nouvelle recrue, Gonzalo Higuaín et ses 94 millions d’euros. Pas forcément à la ramasse, mais pas non plus tranchant, l’Argentin se fait surtout remarquer pour cette protubérance abdominale difficile à ne pas remarquer.
Napoli fans have already started making fun of Higuaín for being overweight by messing with his shirts in stores. pic.twitter.com/cYdbRBfKXz
— Football Funnys (@FootballFunnys) 10 août 2016
Et forcément, les fans napolitains s’en donnent à cœur joie. Sur Twitter, Facebook, tout internet, les vannes du genre « 94 millions d’euros, c’est 1 million par kilo ? » fusent de toutes parts. Bref, Gonzalo devient vite Gronzalo et une question se pose : est-ce vraiment si grave ? Ne peut-on être gros et bon à la fois ? Et ne serait-ce pas là une manière d’assumer et de combattre ce diktat du footballeur forcément svelte ? Ou bien est-ce juste involontaire et aurait-il simplement dû choisir la taille au-dessus pour cacher cette vilaine excroissance ?
Le pionnier William « Fatty » Foulke
Difficile à dire, même s’il semble que Pipita ne soit pas vraiment un révolutionnaire dans l’âme et donc que ça ressemble à quelques tartines de Nutella en trop et à un manque de rigueur estivale. Quoi qu’il en soit, Gonzalo n’est pas le premier à subir ce genre de moqueries. Le premier de l’histoire s’appelait William Foulke, assez rapidement surnommé « Fatty Foulke » . Il faut dire aussi que sur les quelques photos d’équipe que l’on retrouve aujourd’hui, le gardien anglais ne cherche pas vraiment à se mettre en valeur. Il prend autant de places que trois des ses coéquipiers et remonte son short jusqu’aux seins, ce qui ne fait, forcément, qu’empirer les choses.
William ‘fatty’ Foulke llegó a romper una portería al colgarse del larguero en un partido de la selección inglesa pic.twitter.com/uxG4vCfKDa
— Fútbol Fichajes ⚽ (@FutboolFlchajes) 4 juillet 2016
Après lui, d’autres ont également fait le choix du saucisson – Puskás, Gascoigne ou encore Ronaldo – tout en donnant le change sur le terrain. La preuve même qu’on peut donc profiter l’été, voire toute l’année, de barbecues, d’apéros et de siestes, d’avoir un peu de bide et pourtant de marquer l’histoire du foot. Ce n’est même pas totalement déconseillé. Marie, nutrionniste, conseille à Gonzalo de vivre sa vie comme il l’entend, en évitant avant tout n’importe quel excès. Que ce soit dans un sens, comme dans l’autre : « Bien sûr que c’est mieux d’avoir la ligne, de bien manger pour tenir la distance, pour sa propre santé, mais c’est parfois pire de faire le yo-yo trop souvent. Et puis le talent n’a pas de poids. »
1 million d’euro le but plutôt que le kilo ?
Après tout, c’est leur corps et ils en font ce qu’ils veulent, tant qu’ils font ce qu’on leur demande sur le terrain. Ils augmentent les risques d’entorses et autres blessures à la con et en subiront surtout les conséquences après leur carrière de footballeur. Pour avoir un peu de bide, il vaut donc mieux être gardien, ou demander à jouer au poste d’Andrea Pirlo, histoire de pas avoir à transpirer des bourrelets. Non, finalement, ce qui chagrine ou ce qui fait vraiment peur aux tifosi de la Juve, c’est d’avoir investi un 3/4 de Pogba sur un Gignac à ses débuts à l’OM, soit un homme qui a dû mal à avaler les kilomètres aussi bien que les steaks-frites.
Car un attaquant de pointe à la Juve, et dans un système de jeu aussi exigeant, se doit de pouvoir suivre la cadence en matière de pressing et de replacement défensif. Du coup, pour se rassurer les Turinois utilisent la méthode Coué et offre toute leur confiance à Pipita, malgré les kilos en trop. La preuve avec cette citation, signée Tuttosport : « Il va surtout prouver à ses détracteurs que la Juve a payé 1 million le but, et non pas le kilo, lors de cette saison. »
Par Ugro Bocchi