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- Juventus/Galatasaray (2-2)
C’est trop bête pour la Juve
Pour sa première à la tête de l'équipe turque, Mancini aurait pu l'emporter à Turin. Mais la Juve a renversé la vapeur avant de se faire rejoindre juste derrière. 2-2 et regrets dans les deux camps.
Juventus – Galatasaray: 2-2Buts : Vidal (sp 78e), Quagliarela (87e) ; Drogba (36e), Bulut (88e)
Roberto Mancini n’est l’entraîneur de Galatasaray que depuis quelques jours. Pour son premier match, dans son pays, il a reconduit le même schéma que son prédécesseur, avec Drogba en pointe, Sneijder en meneur de jeu, et le phénomène annoncé Bruma sur une aile. Un peu comme Omar Daf à Sochaux pour son premier match avec Sochaux, il s’est avant tout attelé à donner le sourire à son équipe, à lui dire qu’il y avait la place pour foutre le doute dans l’autre camp, chez une Juve à qui il n’en fallait pas beaucoup pour déjouer. Ça a failli aussi bien marcher que dans le Doubs. Mais, la faute à un coaching défaillant, la Juve est revenue au score à un quart d’heure de la fin avant de prendre l’avantage à la 86e. Piqué au vif, Umut Bulut égalisera à la 86e pour ne pas voir son coach partir en dépression. En même temps, n’est pas sorcier sénégalais qui veut. Puis en face, ce n’était pas Valenciennes…
Au bon souvenir de De Melo
Au coup d’envoi, la Juve se présente presque avec son équipe type de l’an dernier : Buffon dans les cages, la triplette Barzagli-Chiellini-Bonucci dans l’axe, Asamoah à gauche, Lichsteiner à droite, Pogba, Pirlo et Vidal au milieu et enfin Vučinić associé à Tévez devant. Carlitos a remplacé Giovinco, alors que l’attaque, un peu légère, avait été désignée comme le point faible numéro 1 l’an dernier au moment de se prendre le mur Bayern en quarts de finale. L’équipe de Conte, qui a partagé les points chez le plus faible du groupe pour l’ouverture, se présente donc dans les meilleures conditions dans son stade pour la réception d’un Galatasaray qui s’est quand même pris 6-1 chez lui contre le Real. Oui, mais, dès le début du match, on ne voit qu’un homme. Un ancien de la Juve, qui n’a pas vraiment réussi chez la Vieille Dame, Felipe Melo. Le Brésilien ratisse tout au milieu de terrain, alimentant même directement Drogba pour une première alerte au bout de 20 minutes de jeu. Pogba et sa maîtrise se résument à de longs ballons balancés devant n’importe comment pour l’Apache. À la 36e minute, sur une remise en retrait bien faible de Bonucci, Drogba est plus prompt que Buffon. L’Ivoirien oriente la balle, puis frappe dans le but vide. L’attaquant – annoncé un paquet de fois – lève les bras au ciel et met le club de Serie A dans la panade.
Quagliarella le supersub
Juste derrière, Tévez réplique par une frappe terrible de 25 mètres. Barre transversale. Quagliarella, qui a remplacé un Vučinić blessé par Chedjou, frappe dans le cuir qui traîne au point de penalty. Muslera détourne. Après la pause, c’est Vidal qui s’y met avec une reprise toute puissante sur une déviation de Pirlo, mais le cadre se dérobe de peu. Chacun y va de sa tentative perso : Pirlo essaie aussi de loin, Tévez profite d’une frappe trop croisée de Quagliarella pour dévier au dernier moment. Mais le gardien uruguayen est vigilant. À 20 minutes de la fin, Conte prend ses responsabilités et passe au 4-3-3, Llorente remplaçant Bonucci. Ça ne change rien pour Galatasaray. Si Drogba est totalement bouilli, le double-rideau défensif turc s’en sort sans mal, même si pour son premier ballon, le grand blond espagnol avec deux chaussures noires est servi dans la boîte et fout son coup de boule juste au-dessus. Mais à la 76e, Amrabat, un attaquant qui était entré à l’heure de jeu à la place de Riera, l’arrière gauche, commet l’irréparable dans sa surface sur Quagliarella. Une intervention au moins aussi bête que Nkoulou à Dortmund la veille, pour situer le niveau. En même temps, il est attaquant, pourquoi le faire jouer arrière gauche ? Bref, Vidal ne se fait pas prier pour casser la cage sur son péno. Et à la 86e, alors que le Juventus Stadium a repris espoir, c’est le Napolitain Quagliarella qui délivre le peuple bianconero d’une reprise dans la surface. Problème, dans la foulée, Drogba dévie de la tête à l’entrée de la surface et Bulut fusille une défense qui a oublié qu’elle ne jouait plus à 5. Le soufflé retombe et les deux équipes se quittent avec le sentiment d’être passées à côté de quelque chose.
par Romain Canuti