- Ligue 1
- J26
- PSG-Monaco (0-2)
C’est triste, un PSG sans Marco Verratti
Sans son maître à jouer italien, brillant au Camp Nou mardi soir, le PSG a été tout simplement méconnaissable contre Monaco, ce dimanche au Parc. Plus que tout autre joueur parisien, le petit hibou a le don de faire ressentir son absence. Et sans lui, face à des Monégasques extrêmement disciplinés, Paris n'a tout simplement pas été capable de créer quoi que ce soit.
Il n’y avait qu’une seule différence entre le Paris Saint-Germain qui a éclaté le Barça chez lui mardi soir, en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions, et celui qu’alignait Mauricio Pochettino ce dimanche, pour le retour aux affaires courantes contre Monaco. Une seule. Marco Verratti out, vraisemblablement par précaution après une douleur au mollet ressentie contre Barcelone, Ander Herrera in. L’Espagnol devait officier dans le même rôle que l’Italien : un huit haut, hyperactif dans les appels offensifs comme dans les courses défensives, capable de jouer un peu trois postes à la fois. Oui, mais voilà : tout bon footballeur que soit l’ancien Mancunien, n’est pas Marco Verratti qui veut. Et l’illusion aura duré cinq minutes, le temps pour Paris de prendre le premier but du match et pour Ander Herrera de complètement s’effacer, et avec lui tous les espoirs de voir une animation offensive parisienne digne de ce nom.
Paris tout nu, Paris tout nul
La première période du PSG a parfaitement illustré à quel point Verratti, l’un des rares Parisiens avec les capacités techniques d’exceller sous la pression et de créer des occasions là où tout semble bouché, a manqué à cette équipe déjà privée de Neymar. Dans un rôle auquel il n’est pas habitué, avec la pression de devoir remonter le score dès la 6e minute, Herrera a semblé complètement perdu sur le terrain, courant un peu partout, mais touchant beaucoup moins de ballons (53 sur tout le match) que Paredes (112) et Gueye (81). Pas évident pour organiser quoi que ce soit devant, surtout face à un bloc monégasque extrêmement bien discipliné et qui a complètement muselé l’attaque parisienne. Disasi, Aguilar et Diop ont abattu un boulot monstrueux, dans la protection de leur surface comme dans le pressing haut, pour empêcher notamment Kylian Mbappé de menacer la cage de Benjamin Lecomte. Résultat dans les statistiques : trois tirs parisiens en première période, zéro cadré, avec un Icardi (1 tir) et un Mbappé (0) inexistants.
L’absence d’un véritable maestro au milieu de terrain, plus que l’incapacité qu’elle a entraînée à fissurer le bloc monégasque, a surtout donné l’impression d’une possession (75% sur l’ensemble de la partie) complètement stérile. Paris a fait tourner le ballon pendant 90 minutes, l’a passé presque quatre fois plus que son adversaire du soir (794 passes à 260), mais sans jamais donner l’impression de pouvoir créer du danger. Le meilleur visage parisien, finalement, a été celui affiché lorsque Mauricio Pochettino a finalement fait entrer, consécutivement, Marco Verratti et Rafinha (55e) puis Julian Draxler (73e). Même sans cadrer, se heurtant toujours à la discipline d’une défense monégasque qui a plié sans jamais rompre pendant 90 minutes, Paris a au moins eu le mérite de frapper à partir de l’entrée de l’Italien (7 tirs en deuxième période), de créer des situations, de trouver des décalages, de bousculer un peu cet inamovible Rocher rouge et blanc. Insuffisant, mais mieux que rien. Plus qu’un PSG avec et sans Mbappé, sans doute plus qu’un PSG avec et sans Neymar, ce match aura peut-être été la preuve qu’il existe surtout un PSG avec et sans Marco Verratti. Ce dimanche soir en tout cas, son absence a plus pesé sur le jeu parisien que les onze joueurs alignés sur la pelouse.
Par Alexandre Aflalo, au Parc des Princes