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ACTU MERCATO

C’est quoi un recrutement Ligue des champions ?

Par Nicolas Jucha
6 minutes
C’est quoi un recrutement Ligue des champions ?

Arriver en Ligue des champions, c'est beau. Y rester, c'est fort. Et comme tous les clubs n'ont pas la même force de frappe financière, le « recrutement Ligue des champions » ne veut pas forcément dire la même chose qu'on soit un émir arabe ou un ch'ti lensois.

Mode « ancien nouveau riche » : Monaco

On a longtemps cru que Monaco allait devenir le Chelsea français. Sauf qu’avec le fair-play financier ainsi qu’un divorce douloureux, Dmitri Rybolovlev a revue sa copie. Son ASM ne pourra pas maintenir sa politique de recrutement de stars, il faut plutôt copier le FC Porto et sa capacité à réaliser des plus-values. D’où les départs de James Rodríguez (Real Madrid), Radamel Falcao (Manchester United) ou encore Éric Abidal (Olympiakos) au moment d’aborder la Ligue des champions. Une saignée qui n’a pas forcément été synonyme de manque d’ambition, les Monégasques ayant atteint les quarts de finale avec pour seules recrues les jeunots Tiémoué Bakayoko (Rennes), Bernardo Silva (Benfica) et Wallace (Braga). Grâce à sa 3e place en Ligue 1, l’ASM pourrait même remettre le couvert, à condition de passer les deux tours de barrages qui l’attendent.

Mode « nouveaux riches » : Chelsea, Manchester City et Paris

Quand on a beaucoup d’argent, voir son club de football décrocher une place en Ligue des champions est un moment de grande jouissance. Roman Abramovitch a lancé la mode à l’été 2003 à Chelsea. Ses Blues qualifiés au bénéfice d’une 4e place en Premier League – obtenue avant le rachat -, le milliardaire russe se lâche : Claude Makelele et Geremi (Real Madrid), Adrian Mutu (Parme), Hernán Crespo (Inter Milan), Joe Cole (West Ham), Damien Duff (Blackburn), Wayne Bridge (Southampton) ou encore Juan Sebastián Verón (Manchester United) débarquent à Stamford Bridge. Le résultat n’est pas forcément conforme aux attentes du big boss – 2e de Premier League, demi-finaliste de la C1 contre Monaco -, mais constitue la première pierre du solide édifice londonien aujourd’hui.

Huit saisons plus tard, Manchester City a adopté une politique comparable grâce à la générosité d’Abu Dhabi en recrutant Samir Nasri et Gaël Clichy (Arsenal), Kun Agüero (Atlético Madrid) ou encore Stefan Savić (Partizan). Avec pour conséquence un titre de champion d’Angleterre, mais un fiasco européen, les Citizens étant reversés en Ligue Europa, où le Sporting Portugal les sort sans gloire. L’année suivante, fort d’une première saison d’investissements qataris, le PSG a quant à lui découvert la C1 avec sa campagne de recrutement la plus spectaculaire : Ezequiel Lavezzi (Naples), Thiago Silva (Milan), Zlatan Ibrahimović (Milan), Marco Verratti (Pescara) et Gregory van der Wiel (Ajax). Pour remporter son premier titre et échouer en quart de finale de la Ligue des champions contre le FC Barcelone. Chelsea ayant mis neuf ans pour atteindre le Graal, on peut imaginer que Manchester City sera mûr en 2020 et Paris un an plus tard.

Mode « c’est une affaire personnelle » : Jean-Michel Aulas

Cette saison, Lyon retrouve la Ligue des champions. Une situation dont Jean-Michel Aulas a visiblement envie de profiter pour rappeler le statut de son club. Dans son viseur : Vincent Labrune, le président de l’OM. Hasard ou pas, JMA a pour le moment axé son recrutement de manière à perturber l’été marseillais. D’abord en chopant Jérémy Morel, en fin de contrat, puis en étant assez proche de faire la même chose pour André-Pierre Gignac. Depuis ? L’OL vient de ferrer Claudio Beauvue, cible marseillaise en attaque, et Jean-Michel Aulas ne cesse de crier son amour pour Nicolas Nkoulou. Comme si ce n’était pas assez, le président lyonnais assure désormais que si Anthony Lopes ne prolonge pas son contrat, « il y a un garçon qui est excellent à Marseille, c’est leur gardien » .

Mode « je veux faire plaisir à mon coach » : Robert Louis-Dreyfus

À l’été 2009, Robert Louis-Dreyfus vit ses dernières heures, et il vient de recruter un tout nouvel entraîneur, Didier Deschamps. Et il veut lui offrir de quoi briller en Ligue des champions : Gaby Heinze (Real Madrid), Lucho González (Porto), Souleymane Diawara (Bordeaux), Édouard Cissé (Beşiktaş) ou encore Stéphane M’Bia (Rennes) débarquent pour apporter expérience, technique et impact physique. L’OM ne passera pas les poules en C1, mais s’adjugera le championnat de France, lançant par là même une dynamique positive dans la plus grosse compétition européenne (huitième de finale en 2011, quart de finale en 2012).

Mode « je change tout » : Marseille, Paris

A priori, si votre équipe se qualifie pour la Ligue des champions, on peut en déduire que votre effectif a donné satisfaction. Ce n’est pas forcément ce qu’a pensé Alain Perrin à l’été 2003. Alors qu’il vient de qualifier l’OM en C1 avec un effectif qu’il n’a pas façonné lui-même, le technicien décide de tout chambouler pour briller sur la scène européenne : exit Frank Lebœuf (Al-Sadd), Salomon Olembe, Cyril Chapuis et Lamine Sakho (Leeds) ainsi qu’Ibrahima Bakayoko (Osasuna) et Piotr Swierczewski (rupture du contrat), Perrin s’offre neuf nouveaux joueurs. Parmi eux, quelques futures réussites comme Didier Drogba (Guingamp), Steve Marlet (Fulham) ou Habid Beye (Strasbourg), mais aussi des couacs avec les Tchèques Rudolf Skácel et Štěpán Vachoušek (Slavia Prague), Philippe Christanval (Barcelone) ou l’Égyptien Hassan Mido (Ajax). Un recrutement foireux qui envoie Perrin à l’ANPE avant la fin de l’année civile, mais qui permettra à José Anigo d’atteindre la finale de la Ligue Europa après avoir sorti Liverpool, l’Inter Milan et Newcastle.

L’été suivant, c’est Vahid Halilhodžić, de manière un peu moins volontaire, qui vit une situation analogue : une liquidation de l’héritage de Luis Fernandez (Cardetti, Hugo Leal, André Luiz Heinze) et quelques départs non contrôlés (Fiorèse et Déhu à Marseille), le Bosniaque est contraint d’acheter massivement. Arrivent onze nouveaux joueurs, dont Danijel Ljuboja (Strasbourg), José-Karl Pierre-Fanfan (Monaco), Sylvain Armand et Mario Yepes (Nantes) ou encore Charles-Édouard Coridon (Lens), qui mettra l’un des plus beaux buts de l’histoire de la Ligue des champions contre Porto. Ce qui n’empêchera pas les Parisiens de sortir de la C1 la queue entre les jambes après un triplé d’Andrei Semak au Parc des Princes, et de voir Halilhodžić remercié et remplacé par Laurent Fournier au mois de février.

Mode « je suis en LDC, mais je me fais piller » : Lens

Plus de 15 ans en arrière, la problématique était déjà la même pour les clubs français les moins fortunés : Ligue des champions ou pas, il faut vendre pour survivre. Ce qui n’est pas évident quand on s’apprête à disputer la plus difficile des compétitions du continent. En 1998, le tout frais champion de France Lens doit donc se résoudre à voir partir Anto Drobnjak (Gamba Osaka), Jean-Guy Wallemme (Coventry) et Stéphane Ziani (La Corogne), trois de ses piliers. Éric Sikora (Liverpool) et Marc-Vivien Foé (Manchester United) sont également proches de la sortie, mais la famille du premier n’est pas trop tentée par le Nord de l’Angleterre, quand une vilaine fracture du second refroidit les Red Devils. En contrepartie, le Racing fait avec les moyens du bord : Pascal Nouma (Strasbourg), Daniel Moreira (Guingamp), Alex Nyarko (Karlshrue), Cyril Rool ou encore Stéphane Dalmat (Châteauroux). Pas de quoi faire trembler l’Europe.

Mode « je suis en Ligue des champions et je veux y rester » : Lyon

La première rencontre de Lyon avec la Ligue des champions n’a pas été des plus heureuses : deux défaites en tour préliminaire face aux Slovènes du Maribor Branik à l’été 1999. Et pourtant, Jean-Michel Aulas avait fait le nécessaire pour préparer ses ouailles : Sonny Anderson (Barcelone), Pierre Laigle (Sampdoria) ou encore Tony Vairelles (Lens) avaient signé dans le Rhône histoire d’apporter talent et expérience. Mais pour l’OL, le recrutement Ligue des champions a été une affaire de temps et, surtout, une construction patiente, à l’image du chemin parcouru avant de découvrir la reine des compétitions européennes. Le premier quart de finale européen de Lyon attendra 2004, mais entre-temps, le club aura su se renforcer par petites doses chaque année pour assurer sa suprématie nationale et se construire une vraie équipe pour la C1. Et si le vrai recrutement « Ligue des champions » ne se faisait pas sur une saison, mais plusieurs ?

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Chez les entraîneurs, des nerfs à manager
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