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C’est quoi un bon calendrier ?
En mai, quand les différentes ligues dévoilent leur calendrier, un débat anime les discussions de supporters. Bon calendrier pour certains, mauvais pour d'autres... Mais au fait, c’est quoi un bon calendrier ? Voici la réponse de joueurs, entraîneurs et supporters.
Que l’on se dise bien, il n’y a pas de calendrier parfait. Surtout sur une saison, où toutes les équipes s’affrontent, dix mois durant. Mais l’ordre des choses peut beaucoup aider, ou a contrario handicaper certaines écuries, notamment dans la dernière ligne droite, quand le sprint pour les places d’honneur ou le maintien commence. Mais alors que l’on pourrait penser que se préserver une fin de parcours dégagée est intéressant pour les formations, il semblerait que la réalité soit bien différente. « Le seul mauvais calendrier est celui qui te fait enchaîner contre deux, trois gros dès le début » , annonce Luka Elsner, l’entraîneur du NK Domžale, en Slovénie. « Les points se prennent sur la durée, mais avec trois défaites pour commencer, tu te retrouves dans une situation précaire et c’est délicat de ressortir d’une telle série négative » poursuit celui dont la formation défiera West Ham en Ligue Europa. Un début de saison favorable serait-il la clé pour gagner sur la durée ?
« Premiers matchs, moteurs d’une saison »
Tarek Jaziri confirme. « Les premiers matchs sont le moteur d’une saison. Si on commence bien, derrière, ça déroule plus facilement. Le calendrier parfait, c’est le plus de matchs à domicile possible, contre des équipes à notre portée » , avoue le joueur de Fréjus-St Raphaël. Mais certains joueurs n’ont pas de préférence. C’est le cas du défenseur de Lorient Zargo Touré. « Ça m’est égal, on joue de toute façon contre tout le monde. » Même s’il y a un enchaînement Paris-Lyon-Monaco-Marseille ? Car l’homogénéité peut également avoir son importance. « Même avec trois gros matchs en un mois, ce n’est pas grave. Chaque rencontre est différente, on peut se libérer et se jauger face au top niveau. Et ça libère le calendrier pour une autre période » , assume Enoch Adu, milieu à Malmö. Mais au final, c’est Serge Nyuiadzi, ancien international U17, qui résume le mieux le souhait de tout footballeur : « Jouer toutes les équipes quand elles sont dans leur mauvaise passe. » Étant triple champion de Lituanie, il doit savoir de quoi il parle.
Villas ou neige, ça compte
Pour les supporters, les préoccupations sont bien différentes. « On espère des matchs dans le sud en été. Si ça coïncide avec des lieux de vacances, c’est parfait. On regarde tout de suite quand sont les matchs en Corse. On aime bien y louer des villas pour passer quelques jours » , avoue Kentin, membre du SFC nancéien. Mais pour les ultras, c’est un chassé-croisé qui s’opère. Du côté niçois, on préfère « éviter de jouer à Nancy, Metz et autres villes du Nord en plein hiver sous la neige et par -5°C » , rigole Kevin. Chez les dirigeants, les motivations peuvent être différentes. Notamment avec l’objectif de recevoir un gros à une date bien précise. Pour célébrer un événement particulier ou s’assurer des matchs à guichets fermés pendant une éventuelle période creuse. Et au final, c’est eux qui ont le plus de poids sur le calendrier grâce au système de vœux attribués pour chaque club au moment de l’élaboration de l’agenda.
Les gros au début, les promus à la fin
Mais la logique est bien plus subtile. Certaines grosses écuries ont généralement du mal à débuter la saison. Adaptation aux nouveaux venus, impatience de l’automne européen, voire omniprésence médiatique dans certains dossiers chauds du mercato sont autant de justifications possibles à cette situation. Au contraire, les équipes déjà engagées sur les tableaux européens pourraient arriver dans une forme bien meilleure grâce à une préparation plus poussée. Les promus sont également à éviter au début. Ils poursuivent souvent leur dynamique favorable par un début de saison canon. Mieux vaut donc les affronter quand leur dynamique arrive en bout de souffle. Mais quoi qu’il arrive, la vérité ne tombera qu’après 38 journées. Que les hostilités commencent !
Par Nicolas Kohlhuber