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C’est quoi le souci avec la Motte ?
Sous contrat avec le PSG jusqu’au 30 juin, Thiago Motta devait prolonger dans la capitale. Après un accord oral, deux propositions écrites, le stylo n’a pas rencontré le papier. En gros, le clan Motta parle d’un manque de respect de la part d’Antero Henrique, le directeur sportif du club, et, depuis, le joueur se mure dans le silence. Du côté du PSG, il semblerait qu’une page se tourne.
Le mercato est une partie de poker à ciel ouvert. Avec Jean-Paul Martoni au milieu. Tout le monde bluffe. À ce jeu, les agents de footballeur sont des joueurs hors pair. Thiago Motta, 35 piges en août, est représenté depuis un moment par Alessandro Canovi. Récemment, l’agent avançait que tout était en passe de se régler pour la prolongation d’un an de son poulain, Thiago Motta, au PSG. Sous contrat jusqu’au 30 juin, le gaucher souhaitait poursuivre l’aventure une saison sur le terrain et, ensuite, se recycler en tant qu’entraîneur au sein du club, sans doute chez les U19. De l’accord oral à la paperasse, il y a souvent quelque chose qui change. Et visiblement, jeudi soir, tout avait changé à en croire le clan du joueur. « À 90 %, c’est fini, l’aventure de Thiago au PSG va s’achever le 30 juin, date de la fin de son contrat actuel. Il s’est passé des choses incroyables dans ce dossier » , lâchait son agent dans les colonnes de L’Équipe. Difficile de savoir ce qui a vraiment cloché et choqué, puisque depuis jeudi une seule partie s’exprime sur le dossier et toutes les histoires ont deux versions. Certains y voient un souci financier, d’autres un projet de reconversion moins évident que la promesse orale faite par Nasser Al-Khelaïfi au joueur en mai. Après tout, il n’est pas si facile de confier une équipe de U19 à un joueur sans diplôme, inexpérimenté à ce niveau et dont les présences aux bords des terrains des équipes de jeunes du club se comptent sur une main depuis son arrivée en janvier 2012.
La tactique du gendarme ?
Et si, au fond, l’idée d’Antero Henrique, nouveau patron de la direction sportive, était de tout simplement tourner la page. Tourner la page d’un homme qui, selon Laurent Blanc, représentait l’ADN du club. La Motte, c’est 203 matchs au PSG, onze buts, quinze passes et un pourcentage de passes réussies au-delà de la moyenne humaine. Mais c’est surtout un joueur qui va sur ses 35 ans, aux émoluments conséquents et qui n’est pas le plus chaleureux pour accueillir les nouveaux, surtout quand ils jouent à son poste. Alors que le PSG cherche un successeur à Motta depuis trois ans – sans succès –, il semblerait que l’arrivée de Henrique ait changé la donne. De une, le club explore des pistes sérieuses sur le poste (Fabinho, Seri, Thiago Maia), de deux le Portugais Henrique semble vouloir et pouvoir se démarquer de l’ancienne direction sportive (la quoi ?). En gros, on remet le club au-dessus des joueurs, de leurs désirs financiers et des coups de bluff de leurs agents. Le club dicte le tempo, la marche à suivre, la politique maison et ne dit plus amen aux moindres éternuements d’agent. « Sacrifier » Motta, c’est une manière de marquer son territoire, peut-être. Une manière brusque et violente de reprendre la main et de rebâtir avec des joueurs plus jeunes, sans doute plus réceptifs aux méthodes d’Emery. Et si, au fond, le renouveau du PSG passait aussi par des choix forts comme celui de ne plus continuer avec Thiago Motta, un des vice-capitaines et dernier symbole de la colonne vertébrale de Leonardo. Et comme dans le même temps, Nasser ne prend pas la parole, cela donne du poids à l’idée que celui qui ne dit mot consent. On donne l’impression de laisser partir Thiago Motta pour réaffirmer son autorité ? C’est envisageable, même si, avec l’Italien, on n’est jamais à l’abri d’une dernière prolongation qui sortirait de derrière les fagots. Car, et c’est la magie d’un marché des transferts qui n’est qu’un vulgaire business, la vérité de juin n’est pas celle de juillet. Seule certitude, ce matin, Thiago Motta, comme Maxwell, ne sont plus des joueurs du PSG. Mais demain, c’est loin.
Par Mathieu Faure