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C’est quoi encore cette histoire de clash à l’OM ?
Défiant l'autorité de son coach, Morgan Amalfitano se serait attrapé avec Marcelo Bielsa lors de l'entraînement de jeudi après-midi, à Marseille. Le club a même lancé une procédure disciplinaire contre le joueur.
Cela faisait longtemps. Après les histoires entre les dirigeants de l’OM et la mairie de Marseille pour les négociations du loyer du Vélodrome, après la première rencontre plutôt étrange entre Marcelo Bielsa et les journalistes du coin, « le club le plus populaire de France » s’offre un nouvel épisode à la Une. Un clash supposé entre Morgan Amalfitano et son entraîneur. À croire que les atermoiements du mercato (l’OM se vide de son secteur défensif pour empiler les milieux créateurs) ne suffisaient déjà pas pour préparer la deuxième journée de championnat contre Montpellier, dimanche.
Amalfitano le têtu
Ce jeudi, en fin d’après-midi, Marcelo Bielsa a renvoyé tous ses joueurs au vestiaire très rapidement. La raison est simple : après l’échauffement d’usage, le technicien argentin a aperçu sur le terrain la bouille de Morgan Amalfitano. Le joueur avait pourtant été prévenu par SMS qu’il ne devait pas venir s’entraîner. La semaine dernière, c’est par le même mode de communication qu’il avait d’ailleurs appris qu’il ne serait pas du déplacement à Bastia. Pour l’ancien joueur de Lorient, qui n’a visiblement jamais eu d’explications sur son temps de jeu, c’est la notification de trop. Le joueur a donc décidé de se pointer quand même à l’entraînement. Mais son attitude, qui pourrait être interprétée comme une féroce envie de ne pas baisser les bras et d’encaisser tranquillou un salaire, n’a pas été au goût du technicien, qui n’aime pas que l’on remette en cause son autorité. Certains feront remarquer qu’Amalfitano n’en est pas à son coup d’essai. Ce côté effronté, têtu, il l’a déjà montré sur le terrain ou face à certains journalistes.
L’an dernier déjà, n’entrant plus trop dans les plans de sa direction, il était parti en prêt en fin de mercato à West Bromwich Albion, après avoir été écarté pour le déplacement de la troisième journée à Valenciennes. Une fois en Angleterre, il avait vidé son sac dans So Foot sur « la méthode marseillaise » : « Ils cherchaient à me faire dérailler, pendant les mercatos, ils faisaient véhiculer des informations qui les arrangeaient dans la presse, que j’étais partant, que j’avais trouvé un accord avec tel club… » Visiblement, « ils » ont utilisé la même technique cette saison. Pour un résultat plus probant puisque l’on parle désormais de « clash » avec son entraîneur. Dans la foulée, le site officiel, qui n’avait pas fait une seule mention, même vague, des différends entre Deschamps et Anigo pendant deux ans, a publié un communiqué pour dire que le club était solidaire de son entraîneur et qu’Amalfitano serait convoqué dans les plus brefs délais pour une sanction disciplinaire. À croire que tout avait déjà été rédigé et qu’il ne manquait plus qu’à appuyer sur « valider » .
Un coup digne de House of Cards
Mais, si ça se trouve, le comportement d’Amalfitano est tout sauf un coup de sang. Avec son acte, le joueur met tout simplement un coup de projecteur sur l’étage de la direction de la Commanderie, où l’on regarde peut-être un peu trop House of Cards. Qui décide ? Qui ne veut réellement pas de lui ? Veut-on le faire partir à cause de son salaire ? La recrue Barrada avait, par exemple, des émoluments nettement supérieurs au Qatar. N’a-t-il pas le niveau pour cet OM ? En cinq matchs de préparation, il a eu moins de temps de jeu que le jeune Sparagna. Mais il a mis un but, une passe décisive, et provoqué un penalty. Surtout, à la fin de la saison dernière, Amalfitano était décrit partout dans la presse comme le joueur prêté que Bielsa voulait absolument revoir sous la tunique olympienne. Difficile pour la source des médias à l’intérieur du club d’expliquer qu’ « El Loco » ne veut plus en entendre parler quelques semaines plus tard. D’autant que ce même entraîneur a expliqué en conférence de presse qu’il ne s’occupe pas du recrutement, car c’est « au club de gérer les actifs » . Pour convaincre Cheyrou d’aller s’entraîner avec la réserve, Vincent Labrune a envoyé son bras droit, Philippe Pérez. Avec Amalfitano, il va falloir se mouiller un peu plus. Et assumer.
Romain Canuti