- Coupe de France
- 8es
- Toulouse-Versailles
C’est quoi cette histoire d’éclairage à Versailles ?
Apparemment, Louis XIV est à l'origine de la localisation du huitième de finale de Coupe de France opposant Versailles (N2) à Toulouse (L2). Le match aurait été déplacé des Yvelines à la Haute-Garonne soi-disant parce qu'il ne faut pas de lumière dans la chambre du Roi au château de Versailles, à quelques encablures du stade. La réalité est un peu différente.
Aux alentours de 15h30, le 2 janvier, la dinde ou le chapon à peine englouti, les Versaillais exultent lorsque Thomas Léonard siffle la fin du seizième de finale de Coupe de France les opposant à la Roche-sur-Yon. Logique : pour la première fois de son histoire, le club des Yvelines atteint le stade des huitièmes. Surtout que la formation de National 2 l’a fait avec la manière en balayant 4-0 les Vendéens, pensionnaires de N3. Un succès qui reflète les ambitions nouvelles d’un club récemment restructuré et aux moyens quintuplés par rapport aux dernières saisons. Pour s’inviter en quarts de finale, le FC Versailles devra se défaire de Toulouse, candidat à la montée en Ligue 1. Le Petit Poucet (avec Bergerac) de la compétition aurait même dû recevoir le Téfécé dans son sympathique stade Montbauron, qui ne peut guère accueillir plus de 7500 âmes. Mais vendredi dernier, le club annonçait « avec une grande déception, notamment pour nos fervents supporters » que finalement la rencontre « se déroulera le samedi 29 janvier au Stadium de Toulouse ».
Les problèmes de lumière du Roi Soleil
La raison ? « Le stade Montbauron ne répond pas aux normes de la compétition notamment en l’absence d’éclairage », détaillent les Versaillais. Étant programmé à 16h30, le match se jouera en bonne partie une fois la nuit tombée. Sans lumière, la fête est moins folle. Pourquoi l’enceinte locale est-elle dépourvue d’éclairage ? A alors circulé cette information du Parisien comme quoi « aucune source de lumière ne doit être visible de la chambre du Roi, et ce, dans un rayon de 5 kilomètres ». La chambre du Roi étant celle de Louis XIV au sein du château de Versailles. Malheureusement, l’aura du monarque a beau être importante en France, et surtout à Versailles, ses caprices de lumière n’ont rien à voir avec cette délocalisation.
« Le château de Versailles étant un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, il bénéficie de ce qu’on appelle une protection visuelle. À la fois côté jardin et côté ville. Les nouvelles constructions doivent répondre, dans un périmètre de cinq kilomètres, à un respect visuel. C’est-à-dire qu’il ne peut y avoir dans ce rayon-là une barre d’immeuble qui dépasse, des grues, etc. qui dénatureraient la protection des abords du château de Versailles », nous explique-t-on du côté de l’un des lieux les plus visités du territoire. Ce qui pose donc vraiment problème, ce n’est pas l’éclairage en lui-même, « sinon il n’y aurait pas d’éclairage nocturne dans les avenues à côté du château, ni d’illuminations de Noël », mais bien la construction d’éventuels lampadaires. Ceux-ci devraient être définitifs s’ils venaient à être installés, mais « dépasseraient puisque le stade est en hauteur et est en vis-à-vis direct du château. Les constructions seraient visibles, même en pleine journée. » En même temps, ce n’est pas le Roi Soleil qui va se plaindre de la luminosité.
Ce n’est pas encore la vie de château
Pour remédier à ce problème, le club versaillais a bien sûr tenté de négocier avec la FFF pour tout de même accueillir les Toulousains. En déplaçant l’horaire par exemple, en jouant en début d’après-midi comme face à La Roche-sur-Yon en seizièmes. Mais la fédération et les diffuseurs tiennent à leurs horaires, et ce match doit commencer à 16h30. Point barre. Ils ont bien essayé de délocaliser la rencontre plus près, comme à Créteil ou à Bondoufle, mais « le club a rencontré de nombreuses difficultés d’organisation et de gestion d’une telle rencontre ». Récemment nommé directeur général de l’équipe, Jean-Luc Arribart en a déjà marre de cette polémique royalo-lumineuse et « souhaite surtout qu’on arrête de parler de la Coupe de France et qu’on se reconcentre à fond sur le championnat, notre objectif numéro 1 ». Le plus triste dans tout ça, c’est que tant qu’il joue dans cette enceinte, le FC Versailles est condamné à ne jouer que de jour pour ne pas rester dans l’obscurité.
Par Léo Tourbe
Tous propos recueillis par LT.