- U18
- R1
- Le Pontet-OM (1-0)
C’est quoi cette histoire de flingue sorti lors d’un match des U18 de l’OM ?
En se déplaçant dans le Vaucluse, les U18 de l'Olympique de Marseille ne s'imaginaient sans doute pas que cette 14e journée de R1 serait interrompue après l'apparition d'un calibre aux abords de la main courante. Pourtant, c'est bel et bien ce qui s'est passé ce samedi au stade Montbord du Pontet. Retour sur le clean sheet le plus fou de l'histoire des U18 du Pontet.
Les joueurs d’Olivier Jannuzzi et Jacques Abardonado pensaient venir jouer un match comme les autres dans la banlieue d’Avignon. Mais après un peu plus d’une demi-heure de jeu, cette 14e journée de Régional 1, qui mettait aux prises les U18 de l’Union sportive Le Pontet à ceux de l’Olympique de Marseille, a été perturbée par un événement peu commun. « J’étais à hauteur du terrain, accoudé à la main courante, quand deux personnes se sont mises à une dizaine de mètres sur ma droite » , rembobine Arnaud*, présent au stade Montbord pour superviser un des joueurs de la rencontre. « Ces deux personnes discutaient, puis deux autres sont descendues de la tribune avant de se jeter sur un des individus présents en bas. Une bagarre éclate, puis je vois qu’une des personnes qui est descendue de la tribune a quelque chose dans la main. Et là, j’arrive facilement à reconnaître que c’est une arme. »
« Il a une arme, il a une arme »
Dans la tribune, certaines personnes s’aperçoivent elles aussi qu’une arme fait partie des débats. « Quand quelqu’un a commencé à crier : « Il a une arme, il a une arme », c’est là que tout le monde a paniqué. On a tous eu peur, et c’est là qu’on s’est dit : « On va rentrer les gamins, ne tentons pas le diable » » , se remémore Sabri Oueslati, le coach des U18 du Pontet. Sur la pelouse, le jeune arbitre de la rencontre, Clément Guimonneau, arrête le match, et renvoie joueurs et dirigeants aux vestiaires. Même combat dans les gradins, où chacun prend ses jambes à son cou par peur du drame. Sauf Arnaud, pris en étau aux pieds de la tribune : « De l’endroit où j’étais, soit je partais dans leur direction et on ne sait pas ce qu’il pouvait se passer, soit je partais de l’autre côté, mais c’était un cul-de-sac, rejoue-t-il. Le problème, c’est qu’ils se déplaçaient de mon côté, donc j’ai décidé de monter dans la tribune. La bagarre continuait en bas, la personne exhibait toujours son arme, mais il se faisait quand même un peu chambrer par le deuxième individu, qui n’avait pas peur qu’il tire. À ce moment-là, celui qui a l’arme s’apprête à monter dans la tribune, mais finalement, il décide de rebrousser chemin avec ses copains, et ils quittent le stade en courant. »
« Ils auraient pu se croiser à Auchan, ils se sont croisés au stade »
Arnaud décide alors à son tour de quitter le stade Montbord, juste avant de croiser la gendarmerie et la police municipale qui arrivent sur place. « Il y avait une vingtaine de gendarmes, on a eu une réunion avec eux, les arbitres et les délégués. Les gendarmes nous ont confirmé qu’il n’y avait aucune insécurité, que tout était géré, que la rencontre pouvait reprendre, mais qu’il y aurait quand même un escadron au cas où ils reviendraient sur place » , rejoue Sabri Oueslati. Après une vingtaine de minutes d’interruption, la rencontre reprend sans que l’homme armé et ses compères ne refassent surface. Lors du second acte, l’arbitre siffle un penalty généreux en faveur des joueurs de l’OM, qui le ratent et laissent filer les trois points qu’ils étaient venus chercher.
D’après le coach de l’équipe locale, l’interruption « n’a rien changé, c’était un match où il y avait du rythme, de l’intensité, mais un match correct où il n’y a pas eu de mauvais gestes. J’ai lu sur les réseaux des abrutis dire que c’était chaud sur le terrain et qu’il y avait des insultes, mais c’est faux. L’incident n’a rien à voir avec la rencontre, ils auraient pu se croiser à Auchan en faisant leurs courses, mais ils se sont croisés au stade. » Pour Sabri Oueslati comme pour Arnaud, difficile de connaître l’identité précise des spectateurs qui en sont venus aux mains. Mais une chose est sûre, personne ne les avait jamais vus au stade Montbord. Contactée par nos soins, la gendarmerie du Pontet n’a pas souhaité s’exprimer sur la question. Néanmoins, selon La Provence, « une procédure a été diligentée par les services de gendarmerie » , même si pour l’heure, « aucun individu n’a été interpellé » , et « la plupart des personnes présentes sur les lieux ont refusé d’être entendues » .
Par Maxime Renaudet
Tous propos recueillis par MR
* Le prénom a été modifié à sa demande