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C’est quoi ce Naples-PSG entre deux journées de Ligue 1 ?
Ce n'est pas une première, mais c'est toujours surprenant. Un match amical en Italie après la reprise, c'est le retour au rythme Ligue des champions dès le retour des vacances. Un peu agressif comme rentrée : une sorte d'interro surprise d'algèbre en maillot-débardeur-tong. Pourtant, ce match amical, ce n'est pas une punition pour tout le monde. Bien au contraire.
Le PSG paie toujours ses dettes. Et il était temps pour lui d’honorer celle qu’il a envers Naples. En plus du règlement en trois fois sans frais de 28,9 millions d’euros, Nasser Al-Khelaïfi a promis d’offrir à Naples un match amical pour finaliser l’union de Lavezzi au PSG en 2012. À la base, il devait être organisé l’année dernière, le 30 juillet 2013, mais les dirigeants napolitains connaissent leur famille. Ils redoutent alors la réaction des supporters après le départ de Cavani. Ils laissent donc couler un peu d’eau sous les ponts. Ce qui nous ramène à aujourd’hui. Deux ans après l’arrivée d’El Pocho à Paris. Il faut maintenant célébrer ce transfert à 8 chiffres. Et comme souvent, c’est la famille du transféré qui décide de la réception. Comme le PSG est en Asie avant, ce sera le 11 août 2014 à San Paolo. Tant pis, si c’est trois jours après la reprise de la Ligue 1. La Serie A, elle, ne reprend que dans trois semaines. Ce n’est pas le problème des Napolitains : acheter Lavezzi, ça a un prix. Et pas que financier. Il faut aussi accepter les contraintes qui vont avec. Ou alors s’acquitter d’une pénalité de 1,5 million d’euros. Paris a préféré prendre l’avion.
D’une pierre deux coups
Mis à part son devoir conjugal, c’est quoi alors l’intérêt d’un tel match pour le PSG ? Pour Antoine Panicali qui travaille à KantarSport (l’entreprise qui calcule les retombées d’opérations commerciales du PSG), il n’y pas de bon ou de mauvais match amical : « Il y a celui qui prépare vraiment. En Autriche par exemple, les joueurs étaient dans un cadre sportif avec de très bonnes infrastructures. Là, ils ont vraiment pu se mettre en condition. Et il y a celui qui revêt un intérêt marketing. Pendant la tournée en Asie, ils ont pu se montrer auprès de nouveaux supporters et conquérir un nouveau marché. Tous les matchs amicaux ont un intérêt particulier. » Et finalement, le match amical contre Naples, c’est un peu des deux. C’est d’abord une vraie rencontre : « Même si les Italiens ne reprennent que plus tard et qu’ils ne sont toujours pas en grande forme, c’est la première grosse équipe qu’affronte le PSG cette année. Ça va leur permettre de se jauger. » Et c’est aussi un moyen de se montrer sur la scène européenne. Pour une fois, ce match amical arrive après la reprise et le réveil du supporter. Il devrait donc y avoir plus de public que d’habitude « puisqu’on offre aux supporters une rencontre de prestige. C’est un avant-goût du rythme de la Ligue des champions. »
Et au niveau des jambes ?
En fait, c’est surtout au niveau de la fraîcheur physique que la question de l’utilité se pose. Un match amical est censé préparer. Pas déjà puiser dans les réserves. Pierre-Yves Roquefère, préparateur physique, ne comprend pas l’intérêt d’un tel match : « Normalement, tout est prêt dès la reprise du championnat. Trop d’intensité dès le début, c’est un risque important de blessures. » Sauf pour les mondialistes et l’équipe B. À l’image d’un Thiago Silva un peu fébrile face à Reims, cette rencontre sans enjeu est finalement la bienvenue pour eux : « Il faut que le PSG retrouve ses automatismes de l’année dernière. Certains joueurs n’ont pas eu de préparation, les mondialistes vont donc pouvoir remonter en selle. Mais pas plus de 45 minutes. Sinon c’est dangereux. Et d’autres joueurs ne vont pas trop jouer cette année. C’est l’occasion de les impliquer dans le collectif. » Bref, ce match amical n’est pas idéalement planifié pour le PSG. Ce n’est pas le but. Ce match amical est organisé par et pour Naples. Laurent Blanc devra donc composer en fonction de tout ça : profiter d’un match de haut niveau pour se mesurer, faire jouer les remplaçants, faire revenir les mondialistes en douceur, sans pour autant froisser la famille napolitaine. En quelque sorte, un premier examen Blanc pour Laurent.
Par Ugo Bocchi