- International
- CAN 2015
- Groupe D
- Côte d'Ivoire/Cameroun (1-0)
C’est l’éléphant le plus fort !
Concentrés et opportunistes, les Ivoiriens ont disposé de Camerounais maladroits, au terme d'un match âpre et disputé (1-0). Auteur d'un but splendide, Max-Alain Gradel a libéré la bande à Hervé Renard, qui file en quart de finale.
Côte d’Ivoire – Cameroun (1–0)
M. Gradel (36′) pour Côte d’Ivoire
On attendait le duel pour enfin savoir qui du lion ou de l’éléphant était le plus fort. Implacable, la loi du monde animal a tranché. Au terme d’un féroce combat de 90 minutes, disputé dans la moiteur de Malabo, les pachydermes ivoiriens ont embroché les lions camerounais pour rejoindre avec la manière les quarts de finale de la CAN, inaugurant ainsi leur nouveau statut de rois de la savane. Mais rien ne fut simple pour les protégés d’Hervé Renard, qui ont longtemps douté face au puissant carnivore, qui ne s’est jamais avoué vaincu. En raison de la situation particulière du groupe, avec toutes les équipes à égalité au coup d’envoi, il aura fallu attendre le coup de sifflet final pour s’avouer l’âpre vérité : le lion indomptable a été dompté, et s’en retourne à Yaoundé sans la moindre victoire empochée.
L’éléphant engrange
Comme dans tout combat entre poids lourds, on commence par s’observer. Mais très vite, la carrure et l’intelligence de l’éléphant vont payer. La tactique est simple : quand il se sent menacé, le mastodonte n’hésite pas à montrer les muscles, quitte à charger. Sur un centre de Serge Aurier, Wilfried Bony se signale le premier, mais se heurte à Ondoa (6e). Sous pression, le gardien camerounais repousse une nouvelle tête de Serge Aurier (19e) avant de se faire trouer par une frappe de pachyderme du Stéphanois Max-Alain Gradel. Déjà buteur contre le Mali, l’homme providentiel libère tout un pays d’une magnifique inspiration qui finit dans le petit filet (36e). Brisé, le roi de la savane se retrouve sur le flanc, virtuellement éliminé. Sûr de sa force et conscient de son avantage, l’éléphant écarte ses grandes oreilles et se pavane : ce petit lion a trop vite cru pouvoir le croquer. Solide sur ses appuis, protégé des morsures par sa peau épaisse, la suite ne sera qu’une formalité pour lui.
Le lion vendange
Seulement, on ne devient pas roi des animaux par hasard. Généreux dans l’effort, les Camerounais ont des arguments à faire valoir, et sont assez courageux pour ne pas abandonner. Armé de ses griffes émoussées, c’est tout d’abord Edgar Salli qui sonne la révolte. Par deux fois seul face à Gbohouo, l’attaquant fait miroiter l’égalisation, mais il tarde d’abord à frapper (38e) avant d’envoyer une mine au-dessus (45e). La maladresse des hommes de Volker Finke, tous crocs dehors, s’intensifie encore dans une seconde période animée. Mais ni Vincent Aboubakar (52e, 81e) ni Clinton N’Jié (69e), entré en cours de jeu, ne trouveront la faille face à ce gros morceau bien regroupé, qui joue les contres et fait tourner la montre. Petit à petit, l’idée fait son nid : le Cameroun ne va pas marquer. Pas assez tranchant, visiblement émoussé, le lion blessé rend finalement les armes sous les risées. Ce soir, il a pu mesurer à quel point la défense de l’éléphant était bien affûtée.
Par Christophe Gleizes