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Ces jeunes pépites du championnat argentin
L’Argentine est toujours, devant le Brésil, le premier pays exportateur de footballeurs professionnels. Ocampos, Lamela et Ricky Alvarez, sont les derniers jeunes espoirs argentins à avoir quitté le pays pour l’Europe et une grosse valise de billets. Ceux-ci pourraient suivre prochainement.
Ricardo Centurión
19 ans, Racing Avellaneda, ailier. Il a découvert la Primera à la fin du dernier championnat, au mois de juin, après quelques démonstrations dans les catégories inférieures du club. Depuis sa première apparition contre l’Atlético Rafaela, il n’est plus sorti du onze. Ailier droit ou ailier gauche, il déborde, élimine avec une facilité déconcertante, rend fous les latéraux adverses. En quelques journées, il est devenu le danger numéro un du Racing de Luis Zubeldía. Dès la deuxième journée de l’Inicial, il a inscrit son premier but en première division, contre Argentinos Juniors. Puis est venue la semaine du Clásico d’Avellaneda, contre Independiente, qui a commencé avec une photo de lui un flingue à la main circulant sur internet, et terminé en massacre. Sur le terrain, il aligne ses vis-à-vis, fait exclure Morel Rodriguez, l’arrière latéral d’El Rojo, offre un caviar à Sand et sort ovationné par le Cilindro. Ça y est, l’Europe le guette. Grosse frayeur, la semaine dernière contre Colón, quand son genou a tourné et qu’il est sorti sur civière. Plus de peur que de mal, il est déjà sur le retour. Pour combien de temps ?
Sánchez Miño
22 ans, Boca Juniors, gaucher polyvalent. Premières apparitions fin 2010 avec la camiseta xeneize, puis une année 2011 un peu frustrante, avec peu de matchs à se mettre sous la dent, mais qu’il termine quand même avec un titre de champion. Mais depuis le début de l’année, c’est une toute autre histoire. Avec Boca engagé dans trois compétitions, Falcioni donne du temps de jeu à ses jeunes et Sánchez Miño en profite. Trois buts en Copa Libertadores, une grande aisance technique, un pied gauche ultra précis et un bon sens du jeu. Il tape rapidement à la porte du onze et fait valoir sa polyvalence. Depuis ses débuts avec Boca, il a joué arrière et milieu gauche, milieu relayeur et même meneur de jeu, à la place de son idole, Román Riquelme. Dernièrement, il s’est illustré en Copa Sudamericana, face à Independiente, avec un gros match et un superbe coup-franc enroulé, sous les yeux de Sabella. Naples et la Juventus sont les plus sérieux prétendants, mais Boca n’est pas vendeur. « Pas en-dessous de 20 millions de dollars » , du moins. Et pourquoi pas le couloir gauche de Monaco ?
Lucas Viatri
25 ans, Boca Juniors, attaquant. Lui n’est déjà plus un jeunot. Formé à l’école Maddonni, qui a détecté Riquelme, Tévez, Cambiasso, Sorin, Gago, entres autres friandises argentines, Viatri en est déjà à 29 pions depuis ses débuts avec Boca en 2008. Problème, il est apparu à l’époque Palermo et a dû se contenter d’être son remplaçant pendant plusieurs années, ce qui ne l’a pas empêché de laisser entrevoir son talent. Depuis le départ du Titan l’été dernier, il était le successeur désigné, endossant même le numéro 9 de l’idole de la Bombonera. Pas de chance, il se fait les ligaments croisés dans la foulée. Il revient fin mai, contre Racing, et n’a besoin que de quelques minutes pour inscrire le but de l’année, d’inspiration Bergkampéenne. Depuis, il montre ce qu’il sait faire : être efficace dans la surface de réparation, prendre tous les ballons de la tête, mais aussi redescendre jouer en remise quand il s’agit de poser le pied sur le ballon, avec lequel il est loin d’être maladroit. Probablement l’un des meilleurs rapports qualité-prix du championnat.
Manuel Lanzini
19 ans, River Plate, ailier ou meneur de jeu. Son père était footballeur, son frère l’est aussi. Mais le grand espoir de la famille, c’est lui. Supporter de River, il a fermé la porte à Boca plus petit. Petit justement (1m67) et maigrelet, « la Joyita » (la petite perle) fait la différence avec ses accélérations et son pied droit de haute précision. Ses centres et coups de pied arrêtés sont l’arme principale d’un River Plate pas folichon dans le jeu et devraient permettre à Trezeguet de retrouver le chemin des filets, si Almeyda l’installe durablement dans le onze de départ. Déjà deux fois buteur depuis le début du championnat, le numéro 10 du Millonario est de retour au club après une expérience d’un an au Brésil, au Fluminense. Ce qui lui manque : muscler son jeu, comme Robert. La suite devrait avoir lieu en Europe. Clause de départ, 15 millions d’euros. Ah quand même…
Par Léo Ruiz