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- Yoann Gourcuff
Ces footballeurs poules aux œufs d’or…
Cet été, Bordeaux va tenter de rapatrier Yoann Gourcuff, en fin de contrat à Lyon, afin de revivre les belles heures de 2009. Une affaire qui, si elle se concrétise, fera de l'OL le dindon bien grassouillet de la farce avec une indemnité de 22 millions plus 4 de bonus en 2010 pour un départ gratuit cinq ans plus tard. Retour sur d'autres exemples de joueurs qui ont rempli les caisses de leur club avant de revenir gentiment pour une bouchée de pain quelques saisons plus tard.
Lucho González
Porto Marseille Porto
La meilleure recette pour vendre un joueur au prix fort, le FC Porto la connaît sur le bout des doigts : lâcher le bonhomme en pleine force de l’âge et après plusieurs saisons pleines truffées de titres et de matchs au plus haut niveau en Ligue des champions. Le meilleur exemple ? Lucho González, surnommé El Comandante par les supporters des Dragons, affiche à l’été 2009 le profil idéal : meneur de jeu, 28 ans, international argentin, look atypique et surtout neuf saisons pleines dont quatre en Liga Sagres.
Véritable star au Portugal, le milieu offensif devient – pour 18 millions d’euros plus 6 de bonus éventuels – le cadeau de bienvenue de Robert Louis-Dreyfus à son nouvel entraîneur Didier Deschamps. Et tragiquement son cadeau d’adieu aussi. Après une première saison magique qui voit Marseille remporter son premier championnat depuis 1992, Lucho González perd progressivement de son influence dans le jeu marseillais lors de la saison 2010-2011, avant d’être totalement déstabilisé par un home jacking au mois de mars. Moins d’un an plus tard, il quitte l’OM en plein mercato d’hiver pour retourner à Porto, gratuitement ou presque. Car si les Dragons ne versent pas un centime pour rapatrier le joueur de 31 ans, ils effacent tout de même de l’ardoise marseillaise les deux millions restant à régler sur le transfert de 2009… Une belle affaire à 24 millions en faveur des Portugais, quand même…
Sergei Rebrov
Dinamo Kiev Tottenham Dinamo Kiev
Avant de devenir l’entraîneur du Dinamo Kiev, Sergei Rebrov en a été l’un des fers de lance avec Andreyi Shevchenko à la fin des années 90. Les demi-finales épiques contre le Bayern Munich en 1999 ? Il y était, et tournait à l’époque entre 20 et 30 buts à la saison. De quoi pousser Tottenham à claquer 15 millions d’euros, une petite fortune à l’époque, pour le faire jouer en Premier League à l’été 2000. Il faut dire que l’international ukrainien sort d’une saison à 10 pions en Ligue des champions, ce qui laisse augurer une adaptation « finger in the nose » à Londres.
Mais George Graham, coach qui l’a recruté, se fait virer dès mars 2001. Du coup, l’intégration de Rebrov se passe mal sous les ordres de Glenn Hoddle. Après une première saison à 9 buts, il ne plante qu’un pion la suivante, avant d’être prêté deux fois de suite à Fenerbahçe pour se refaire, puis en fin de contrat à Tottenham, il s’engage un an à West Ham en 2004, club alors en Championship. Le bilan est sans appel : un but en 27 apparitions. À 31 ans, libre de tout engagement, il retourne au Dinamo Kiev pour zéro euro et y plante 13 buts lors de l’exercice 2005-2006. Une opération positive à 15 millions pour les Ukrainiens.
Ricardo Quaresma
Porto Inter Milan Porto
Porto est décidément un exemple à suivre. À l’été 2004, les Dragons sortent d’une saison magique avec le doublé championnat-Ligue des champions. L’entraîneur triomphant José Mourinho cédé à Chelsea, le club portugais se doit également de lâcher son maître à jouer Deco au Barça. Mais au bon prix : 15 millions d’euros plus les droits de Ricardo Quaresma, talentueux ailier droit de 21 ans qui sort d’une saison difficile en Catalogne. Quatre brillantes années plus tard, c’est l’Inter Milan de… José Mourinho qui vient le chercher pour près de 20 millions d’euros.
Bis repetita pour le « Ronaldo du pauvre » : il ne s’impose pas à l’étage supérieur, se fait lâcher par le Special One qui le prête à Chelsea. Échec qui oblige le joueur à se refaire une santé en Turquie avec le Beşiktaş pendant deux ans, puis à se résigner à glaner des pétro-dollars à Dubaï en 2013. À l’hiver 2014, Porto récupère un joueur qui vient tout juste de résilier son contrat avec Al Ahly. Une recrue qui, à 31 ans, continue de briller pour les Dragons aujourd’hui et assure 20 millions de plus pour la balance commerciale du FC Porto…
Robbie Keane
Tottenham Liverpool Tottenham
Les Anglais sont dits dépensiers, mais parfois ils savent faire des affaires, à condition de pigeonner des compatriotes. Comme Tottenham avec Robbie Keane. Recruté à l’été 2002 pour un peu plus de 10 millions d’euros, l’Irlandais devient en six saisons l’une des idoles de White Hart Lane, si bien que Liverpool ne tient plus et balance 23 millions d’euros sur la table à l’été 2008. Six mois plus tard, l’attaquant a raté son adaptation et, dès février 2009, il retourne à l’envoyeur contre 14 millions et 5 potentiels de bonus. Une plus-value modeste, mais qui a eu le mérite d’être rapide.
Duncan Ferguson
Everton Newcastle Everton
Joueur emblématique d’Everton depuis 4 saisons, Duncan Ferguson est vendu à l’insu de son coach Walter Smith pour 11 millions d’euros en novembre 1998. Visiblement triste de quitter Goodison Park pour St-James Park, l’international écossais écrit un message d’adieu de deux pages dans le magazine du club. Alors qu’il ne s’agit que d’un au revoir.
L’avant-centre multiplie les pépins physiques et joue peu pour les Magpies, si bien que ces derniers décident de s’en débarrasser dès l’été 2000. Qui vient aux nouvelles ? Les Blues d’Everton, qui raflent l’affaire pour 6 millions, quasiment moitié moins que la somme reçue deux ans plus tôt. Moins spectaculaire que le FC Porto, mais pas mal pour des Anglais.
Le contre-exemple : Nicolas Anelka
PSG
Hiver 1997, Nicolas Anelka commence à briller sous les couleurs du PSG, mais décide de quitter son club formateur pour Arsenal. Indemnité de transfert ? 750 000 euros à peine. À l’été 1999, les Gunners réussissent une plus-value de 30 millions d’euros en le vendant au Real Madrid, où sa saison sera un échec malgré une victoire en Ligue des champions et à l’Euro 2000 avec la France. Heureusement pour la Casa Blanca, Paris a alors un projet ambitieux : construire l’équipe du futur autour de jeunes talents français (Dalmat, Luccin, Mendy…). Et décide accessoirement de claquer 30 millions pour faire d’Anelka sa tête de gondole. 30 millions pour faire jouer celui qu’il a formé, mais bradé un peu plus de trois ans auparavant…
Par Nicolas Jucha