- Europe – D2 anglaise, allemande, espagnole et italienne
Ces fameux clubs à la dérive…
Le point commun entre Millwall en Angleterre, Sankt Pauli en Allemagne, Osasuna en Espagne et Brescia en Italie ? Ces clubs qui pèsent dans leurs pays respectifs se retrouvent actuellement tous les quatre relégables en D2. Les temps sont durs pour certains mythes du football…
Millwall, 22e de Championship
Cela fait un moment déjà que Millwall vit essentiellement de son passé et d’une réputation en trompe-l’œil. L’ancienne terreur de la D1 anglaise de la fin des années 80, plus connue pour les « exploits » de ses supporters hooligans que pour ses résultats sportifs, connaît actuellement une difficile, mais pas surprenante saison. Elle est dans la lignée des deux précédentes, terminées déjà dans le bas de classement. La tendance était plus à une relégation en League One qu’à des ambitions de remontée en élite, et cette impression s’est confirmée depuis la fin de l’année 2014 avec une bonne grosse dégringolade au classement et une actuelle place dans la zone rouge. Depuis deux premières journées encourageantes, les Lions ne sont plus parvenus à enchaîner deux victoires de suite et se retrouvent avec un retard conséquent, alors qu’il ne reste que deux journées à disputer : quatre points de retard et une différence de buts défavorable par rapport au premier non-relégable, Rotherham (qui compte un match en retard à jouer en plus). Le changement d’entraîneur en mars n’a pas servi à grand-chose : Millwall ne fait plus peur, même pas à domicile où le New Den, remplaçant de la terrifiante enceinte qui a fait flipper le foot anglais d’avant Bosman et la Premier League, n’est généralement plein qu’à moitié lors des matchs à domicile pour dépasser péniblement les 10 000 spectateurs de moyenne. Soit pas tellement plus qu’au stade de l’Aube… Le mythe, quel mythe ?
Sankt Pauli, 16e de 2. Bundesliga
Si le Hambourg SV tire franchement la gueule en dernière position de la Bundesliga, ce n’est pas la fête non plus pour les rivaux anar’ prolo de la ville, qui se battent pour rester à l’étage en dessous. La lutte pour le maintien est très serrée en cette fin de saison et Sankt Pauli occupe actuellement une place de barragiste, en antépénultième position. Logique pour la pire défense du championnat, capable en quatre jours d’intervalle de cogner 4-0 Düsseldorf, puis de prendre un 0-3 contre Karlsruhe. Il reste cinq matchs encore à jouer, dont trois déplacements. La dernière victoire 1-0 vendredi dernier dans leur antre du Millerntor a fait du bien aux Pirates, au niveau comptable et dans les têtes. En attendant de voir de quoi l’avenir sera fait, ce club à part reste fidèle à ses principes. Ces derniers jours, plutôt que de se concentrer sur son opération maintien, il s’est signalé en réalisant une collecte de fonds pour Sea Watch, une ONG venant au secours des réfugiés de la Méditerranée.
Osasuna, 20e de Liga Adelante
Ouh, la méchante dégringolade d’Osasuna… Reléguée de Liga la saison dernière, la formation de Pampelune est actuellement dans la zone rouge avec deux points de retard sur le premier non-relégable. Il reste encore huit journées, donc rien n’est perdu, mais la tendance n’incite vraiment pas à l’optimisme. Après une bonne passe fin 2014-début 2015, Osasuna n’a plus enregistré une seule victoire depuis fin janvier : douze matchs de rang sans succès, dont neuf défaites ! Le match de ce week-end à domicile contre Albacete est un gros test pour voir si l’équipe est encore en capacité de rebondir. Problème : les soucis ne sont pas que sportifs pour ce club, ex-valeur montante de la Liga il y a encore peu (finale de Coupe en 2005, 4e du championnat 2006, demi-finaliste de C3 en 2007). En mars, trois anciens dirigeants dont l’ex-président ont été arrêtés sur dénonciation. D’après le délateur, un ancien du club lui aussi, on aurait piqué dans la caisse pour financer une vaine tentative d’arranger certains matchs de la fin de saison dernière afin d’essayer de se maintenir en Liga. L’opération a non seulement échoué, mais a donc aussi fuité. C’est ballot.
Brescia, 21e de Serie B
Dernier gros club en danger de ce mini-tour d’Europe : les Italiens de Brescia, pour qui le maintien paraît déjà foutu. Il reste certes encore six journées à jouer en Serie B, mais l’ancien club de Baggio, Pirlo, Guardiola, Hagi ou encore Toni compte neuf points de retard sur la zone de barrage et occupe la zone rouge depuis le tout début de saison. Déjà mal en point, il a en plus été plombé par le retrait de six points infligé par les instances italiennes de foot pour sanctionner une situation financière calamiteuse. Un repreneur est arrivé en février, de même qu’un nouvel entraîneur, mais l’avenir paraît tout de même bien sombre pour les Rondinelle de Brescia, dont la dernière période en élite remonte à 2010/2011. Une relégation en D3 les plongerait à un niveau que le club n’a plus atteint depuis une trentaine d’années. La tristesse est totale.
Par Régis Delanoë