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- 35e journée
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Ces Canaris qui se sont plantés à Paris
Le PSG a souvent porté bonheur aux Nantais. C'est un fait, les Bretons se plaisaient dans la capitale. Que ce soit Le Guen, Kombouaré, Loko, Yepes, Armand ou Makelele, le PSG a su se canariser quand il le fallait. Mais, et parce qu'il est important d'équilibrer la balance, certains Nantais n'ont pas réussi à s'adapter loin du 44. Trop grand, trop de pollution, trop dur, trop Paris, quoi.
Alioune Touré
« Alioune Touré, c’est la merveille du PSG, sous les dix secondes il va passer et les JO il va gagner » . Voilà la trace qu’aura laissée le natif de Saint-Denis dans la capitale. Une chanson sur ses qualités de vitesse. Parce que oui, Alioune allait sacrément vite. Une flèche pour certains, un « tout-droit » pour d’autres. Pour un mec du 93, c’était finalement logique de jouer un jour au PSG. Avant de se perdre dans la capitale, Touré va emprunter le plus beau chemin de la formation : INF Clairefontaine, FC Nantes. Chez les Canaris, Touré se fait les dents et découvre le haut niveau à 17 ans. Il va tellement vite qu’il impressionne les observateurs, grappille du temps de jeu et se construit un palmarès (Coupe de France 2000, champion de France 2001), avant de tenter l’aventure anglaise, à Manchester City, pendant un an. Pendant que Paris cherche à se débarrasser de Nicolas Anelka, Luis Fernandez demande aux Citizens d’intégrer Touré dans la transaction. Et voilà Alioune dans Paname… où il va traverser la capitale sans y laisser une seule trace (un but en trois ans). Son unique but ? Contre Nantes. Évidemment. Dommage, le sosie français de Tupac Shakur méritait mieux.
Jean-Hughes Ateba
Une petite moustache, un pied gauche, une nationalité camerounaise, Ateba avait tout pour bénéficier de la jurisprudence Salomon Olembe. En Loire-Atlantique, le gaucher n’est pas vraiment un titulaire indiscutable puisqu’il officie dans l’ombre de Sylvain Armand. En fin de contrat en 2004, le Camerounais poursuit Armand dans la capitale. Sur place, il doit se faire un nom derrière Yepès et Armand, pas facile. Il n’y arrivera jamais. Que ce soit sous la direction de Laurent Fournier ou de Vahid Halilhodžić. Trois années de contrat à regarder les copains jouer (13 matchs) avant de repartir comme il était venu : dans le silence le plus total. Son seul fait d’armes dans la capitale ? Une titularisation lors d’une victoire au Vélodrome en Coupe de la Ligue (3-2).
Mickaël Landreau
Sans doute l’un des plus grands regrets de ces dernières années. Arrivé gratuitement après 10 ans de règne nantais, Landreau réalise une première saison parisienne mémorable. Même si le PSG termine 15e de Ligue 1, le gardien réalise une énorme saison, contribuant grandement au maintien parisien. Il arrête tout ou presque, alors qu’il est abandonné par sa défense en permanence. La saison suivante, rebelote même si le maintien se joue encore sur la fin. Au fil de la saison, sa baraka devient pourtant moins évidente et le portier commence à prendre des buts évitables. Notamment sur les tirs de loin depuis le fameux but de McFadden au Parc des Princes avec l’équipe de France (septembre 2007). Surtout, l’environnement du PSG – alors en crise sportive permanente – ne lui convient pas du tout. Sa troisième et dernière saison sera un chemin de croix. À l’image du quart de finale de Ligue Europa face au Dynamo Kiev où il se troue littéralement sur l’ouverture du score. Une boulette de trop qui arrive après plusieurs couacs (Marseille au Vélodrome, Monaco, Auxerre, Toulouse au Parc) qui vont ternir l’union entre le joueur et le club. En fin de saison, Landreau file à Lille. Où il va ressusciter.
Dominique Casagrande
« Ce que je préfère chez Dominique, c’est sa femme. » Pendant longtemps, cette réplique était à la mode dans les travées du Parc des Princes. Sa femme, c’est Cécile Siméone, journaliste et ancienne Miss météo de Canal Plus. Des yeux de biche. Casagrande, lui, a une bonne gueule aussi. Titulaire dans les buts nantais durant le titre de 1995, le gardien débarque dans la capitale en 1998 lors du grand ménage organisé par Charles Biétry. Doublure de Bernard Lama, Casagrande n’arrivera jamais à prendre le pas sur l’ancien gardien des Bleus. Moins de trente matchs joués dans la capitale et des buts encaissés mémorables. Comme ce lob de Pauleta au Parc des Princes lors d’un PSG-Bordeaux perdu par les Parisiens. Depuis le rond central. Casagrande à Paris, c’est un mariage raté.
Nicolas Ouédec
1. C’est le nombre de buts marqués par Nicolas Ouédec dans la capitale. Et dans un match bourbier, puisqu’il s’agit du Maccabi Haïfa – PSG de l’automne 1998 perdu 2-3 en Israël. Un but immonde, en plus. Le premier couac européen du club depuis six ans. Pour Ouédec, c’est le signe que son histoire d’amour avec le PSG est un échec. Meilleur buteur de Ligue 1 en 1994 avec le FC Nantes et champion la saison suivante, l’international français fait un crochet par l’Espagne (Espanyol) avant d’arriver au PSG sous Charles Biétry en 1998. En attaque, il doit faire équipe avec Marco Simone et Jay-Jay Okocha. Prometteur. Mais non. C’est la pire époque pour s’imposer au PSG. Le club est en pleine crise de gouvernance et rien ne marche. Comme beaucoup, Ouédec fait une demi-saison dans le brouillard de Paname avant d’aller retrouver le sourire ailleurs.
Par Mathieu Faure