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- France-Suède (2-1)
Ces Bleus ont digéré l’Euro
Il n'est jamais simple de relancer la machine après une défaite en finale d'une grande compétition. Mais depuis l'Euro, la France a gagné en Italie et compte désormais dix points sur douze en éliminatoires pour le Mondial 2018. Preuve qu'au lieu de s'apitoyer, le groupe de Didier Deschamps a commencé à bâtir sur le traumatisme du 10 juillet.
Ils ont fini la soirée en allant saluer leurs supporters. Hilares pour certains, simplement satisfaits du devoir accompli pour les autres. Les joueurs de l’équipe de France viennent d’enchaîner une troisième victoire de rang en qualifications pour la Coupe du monde, et par là même prennent seuls la tête de leur groupe devant la Suède. Le tout dans une ambiance festive, en communion avec leurs supporters. Avec l’idée que tout va bien dans le meilleur des mondes, et que l’avenir s’annonce brillant pour le groupe de Didier Deschamps.
Un bilan sportif presque parfait
À part un accroc à Borisov synonyme de partage des points avec la Biélorussie, la France a donc fait carton plein dans son groupe A. Une victoire facile contre la Bulgarie, une autre très précieuse aux Pays-Bas, et enfin ce succès indispensable pour marquer son territoire face à des Suédois qui seront normalement les vrais concurrents pour la première place. Alors certes, l’EDF se fait peur à quasiment chaque match, mais elle réagit toujours. Et va pouvoir sereinement attendre son prochain déplacement, en mars au Luxembourg. La prochaine grande difficulté attendra juin, et une visite en Suède durant laquelle les Bleus valideraient quasiment leur ticket avec un match nul. Il était difficile d’en demander plus.
Un style de jeu qui s’affermit
Depuis l’Euro, l’équipe de France offre une continuité dans son jeu. Deux schémas, le 4-2-3-1 quand il s’agit de bousculer un adversaire replié, le 4-3-3 quand il s’agit d’occuper parfaitement les espaces. Mais toujours la même volonté de poser le jeu, de s’appuyer sur la technique de ses cadres, et surtout, une capacité à marquer à chaque rencontre qui n’a pas toujours été l’apanage des Bleus. Longtemps considérée comme ennuyeuse, l’équipe de France de 2016 est joueuse, offensive et spectaculaire. Avec les défauts que cela comporte : des frayeurs derrière malgré la solidité de la charnière centrale et la sérénité de son capitaine Hugo Lloris. Cette équipe de France a ses talons d’Achille, mais elle a aussi le supplément d’âme pour faire avec, comme on l’a vu contre la Bulgarie et surtout la Suède. Pas un hasard si le public est plus prompt à encourager et beaucoup moins à siffler à la première difficulté.
Lloris-Varane-Koscielny-Pogba-Griezmann : la colonne vertébrale
Didier Deschamps avait dû composer avec une hécatombe en défense centrale pour l’Euro. Depuis, il a pu récupérer son pivot Raphaël Varane, et désormais, tous ses cadres sont à disposition. Ce qui se traduit par une équipe type qui prend clairement forme autour d’une colonne vertébrale Lloris-Varane-Koscielny-Pogba-Griezmann. Reste à voir comment cela va évoluer pour les latéraux – Djibril Sidibé a été parfois dépassé contre la Suède -, si Olivier Giroud va résister au retour en force de Kevin Gameiro, et si Blaise Matuidi sera éternellement préféré à N’Golo Kanté. Surtout, il va falloir voir si de nouvelles têtes arrivent à tirer une petite épingle du jeu. Sébastien Corchia, Adrien Rabiot et Thomas Lemar pourraient étrenner leur première cape mardi à Lens et donner un début de réponse à ce sujet.
Par Nicolas Jucha, au Stade de France