- Angleterre
- Premier League
- 27e journée
- Manchester Utd/Sunderland
Ces anciens jeunes de l’Académie mancunienne
Manchester United – Sunderland, c'est avant tout les retrouvailles entre John O'Shea et les Red Devils. L'Irlandais pèse 256 matchs avec United et une réputation d'homme à tout faire. O'Shea, c'est un peu le prototype du Britannique couvé et formé par l'Académie mancunienne. Certains bébés Devils ont fait d'Old Trafford leur deuxième maison, d'autres ont raté le premier virage.
Ceux qui ont presque réussi à devenir incontournables à Old Traffod : Darren Fletcher, Wes Brown
Darren est parti. C’était fin janvier. L’Écossais a pris la route de WBA. À 30 ans, la Fletch n’avait plus le niveau pour faire le taulier dans l’entrejeu des Red Devils. Une saleté de maladie intestinale était passée par là, l’obligeant à passer la moitié de son temps entre son lit et ses chiottes. Dommage car le numéro 24 semblait être le seul Britannique formé au club à être capable de marcher dans les pas de la génération 1992. Fletcher n’avait pas donné sa part au chien lors des dernières sorties de Ferguson avant d’être fauché en plein vol par cette saloperie de virus. Le milieu peut se regarder dans une glace, il a quitté MU avec un joli palmarès (5 championnats et une LDC notamment).
Un peu comme Wesley Brown, éternel espoir en défense, mais trop souvent blessé. 14 saisons chez les Red Devils, 7 fois champions, 2 Ligue des champions, mais systématiquement une place de bouche-trou dans le onze de Ferguson. Défenseur droit, stoppeur, latéral gauche, Brown aura joué partout pour ne s’imposer nulle part. Tout simplement parce qu’il y a toujours eu meilleur que lui alors qu’il tenait largement la route. Pas grave, le gaillard n’est pas du genre à ouvrir sa gueule. Comme O’Shea, il a rejoint Sunderland en fin de bail avec United. Avec les honneurs. À chaque fois qu’il joue contre MU, il adore marquer dans le mauvais but.
Ceux qui sont partis s’imposer ailleurs : Ryan Shawcross, Danny Welbeck
Comme beaucoup de jeunes de United, Shawcross a tenté l’aventure Anvers en prêt. Le club filial basé en Belgique a vu passer une chiée de Diablotins britanniques. Shawcross était promis à un brillant avenir. Un mec qui devait contrôler les airs d’Old Trafford pour dix ans. Un nouveau Steve Bruce, quoi. Mais à 20 ans, Ferguson a préféré miser sur d’autres chevaux et notamment la paire Evans-Jones. Moralité, Ryan a fait ses valises pour Stoke City pour s’y imposer et devenir international anglais. Un CV fait de tacles et de sueur. Le départ de Danny Welbeck, en revanche, a été plus dur à faire avaler du côté de Manchester. Véritable Mancunien, le jeune attaquant incarnait parfaitement la formation locale : accent à couper au couteau, une certaine idée de la vitesse sur le terrain et Anglais. Mais Van Gaal trouvait que l’ancien protégé de Ferguson ne marquait pas assez de buts (29 en 142 matchs). Alors quand les Gunners sont venus aux renseignements, Danny a pris un train direction Londres payé par Van Gaal, où il espère trouver plus souvent la cible.
Ceux qui n’avaient pas les épaules suffisamment larges : Tom Cleverley, Luke Chadwick
Oui, d’aucuns ont pensé que Tom Cleverley avait un destin à la Paul Scholes. Même physique, même formation au sein de l’Academy mancunienne, même poste et des louanges à ne plus savoir qu’en faire avant sa majorité. Finalement, il ne manquait à Tom que le…talent. Pourtant, Sir Alex Ferguson, puis David Moyes ont tout fait pour lui confier les clés de la boutique MUFC. Mais rien n’y faisait, le maillot était trop grand pour Cleverley, rarement décisif et trop souvent blessé. Au vrai, le garçon n’avait pas les épaules pour devenir un taulier à Manchester. Pis, Van Gaal ne lui voyait même pas un avenir sur le banc et a préférer le bazarder en prêt à Aston Villa lors des dernières heures du mercato estival, actuel 19e de Premier League.
Même si l’attente était moins grande autour de lui, le résultat fut le même pour Luke Chadwick. Le blondinet à la mâchoire carrée débarque à 19 ans dans une équipe qui vient de faire le triplé en 1999. Il est fin, intelligent, mobile et colle des buts quand il se sent en confiance. Banco ? Pas du tout. Le garçon se rate à Anvers – test ultime pour les jeunes pousses locales – avant de visiter l’Angleterre (Burnley, Reading, West Ham, Stoke City). Un tour du Royaume dans le vide, puisque Chadwick ne s’impose nulle part avant son passage au MK Dons en 2008, alors en D3. Plaisir.
Ceux qui n’avaient pas le niveau : Darron Gibson, Fraizer Campbell, Kieran Richardson, Phil Bardsley, Jonathan Spector
Pas évident de se faire une place au soleil de Manchester United quand on est jeune, formé au club et britannique. Ainsi, ils sont nombreux à s’être cassé les dents sur la barrière du niveau de jeu. Ainsi, même si sa frappe trouvait de temps en temps les ficelles, l’Irlandais Darron Gibson n’a jamais réussi à faire du Roy Keane, ni même du Liam Miller. Moralité, direction Everton.
Fraizer Campbell a fait passer Welbeck pour un renard des surfaces, Kieran Richardson n’avait ni les jambes de Lee Sharpe ni la vista de Ryan Giggs, Phil Bardsley manquait de discipline, et Jonathan Spector semblait aussi serein que Jonny Evans, ce qui n’est pas un compliment. Au fond, cela fait bien longtemps que United n’a pas réussi à sortir de son academy une génération britannique aussi folle que celle de 1992. En même temps, on parle de Beckham, Scholes, Butt et les frères Neville. 5 hall of famers.
Par Mathieu Faure