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Ces 5 choses vont forcément se passer lors de ce France-Uruguay
Par Matthieu Pécot
Hugo Lloris a déjà affronté quatre fois l'Uruguay dans sa carrière. Le bilan ? Aucun but encaissé. Cette statistique, ajoutée à la nécessité pour les Bleus de se racheter après le non-match face aux Pays-Bas, laisse déjà deviner un nouveau clean sheet pour le gardien français. Une preuve comme une autre qu'il n'y a pas besoin d'attendre le coup de sifflet final de cette rencontre pour savoir ce qu'il va se passer.
Mamadou Sakho va pleurer pendant La MarseillaiseMamadou Sakho a 28 ans, 28 sélections et à peu près autant d’obstacles sur son chemin pour espérer un jour retrouver une place de titulaire en équipe de France. Pour dire la vérité, Mamadou Sakho est un jeune Français comme un autre : il n’a pas besoin d’avoir 30 ans pour savoir que les moments les plus fluorescents de sa vie sont déjà derrière lui. Hier était un anniversaire que le Parisien n’a pas oublié : celui des cinq ans de son doublé salvateur inscrit au Stade de France face à l’Ukraine, en barrage retour qualificatif pour le Mondial 2014 (score final 3-0, quatre jours après la défaite 2-0 à Kiev). La France n’oubliera jamais l’identité de celui qui a permis aux Bleus de disputer cette Coupe du monde au Brésil. Elle oubliera en revanche peut-être le nom de celui qui chassera pour de bon le joueur de Crystal Palace des plans de Didier Deschamps. Car pour Mamad’, la concurrence est partout. Quand elle n’est pas devant lui (Varane, Umtiti, Kimpembe), elle est dans son rétroviseur, mais arrive à toute vitesse (Lenglet, Laporte, Upamecano, Gnagnon, Moukoudi…). C’est en pensant à hier et à demain que Sakho, sur le coup de 20h55, sentira deux interminables larmes couler sur ses joues. Le devoir de n’importe quel Français consistera alors à accompagner l’ancien du PSG dans cette épreuve et à chialer avec lui.
Hugo Lloris va effectuer le 47e clean sheet de sa carrière internationaleIl y a dix ans et un jour, Hugo Lloris découvrait l’équipe de France. Cela se passait donc le 18 novembre 2008, au Stade de France (déjà) et face à l’Uruguay (déjà). Un dépucelage, mais pas une orgie : 0-0. Depuis, Lloris a affronté trois fois la Celeste et n’a toujours pas encaissé le moindre but. Le gardien de Tottenham a en effet consommé deux autres 0-0 (en Afrique du Sud en 2010, au Havre en 2012) avant de participer à la victoire tricolore en quarts de finale du Mondial russe cet été (2-0). Le Niçois a pris l’habitude de ressortir avec les gants tout propres dès lors qu’il croise la route de Sebastian Abreu, Diego Forlán, Luis Suárez ou Edinson Cavani. Ce soir, à l’occasion des dix ans d’Hugo Lloris chez les Bleus, il est hors de question que Diego Laxalt ou qui que ce soit gâche la fête. Pour sa 108e sélection, l’ancien Lyonnais n’a qu’un projet : enregistrer un 47e clean sheet.
Edinson Cavani ne va pas tacler Kylian MbappéEdinson Cavani n’est pas né de la dernière précipitation diluvienne. Il sait très bien ce qui est en train de se tramer au PSG, où Mbappé et Neymar filent le parfait amour, au point de parfois donner l’impression de vouloir faire du Matador la quatrième roue du tricycle offensif du champion de France. Alors OK, l’Uruguayen est un gentil garçon capable de mettre son ego de côté, de se taire pendant des heures pour contempler les oiseaux et des mois quand on lui pique son statut de tireur de penalty. Mais être un type bien élevé et laisser traîner sa semelle sur la cheville d’un collègue de travail au premier Brésil-Uruguay venu n’ont rien d’incompatible. Voilà pourquoi l’ancien buteur du Napoli ne s’est pas gêné pour défendre dur sur Neymar, vendredi à Londres, en fin de match (défaite 1-0, but du Ney sur penalty). Mais qu’on ne s’y trompe pas : tout passionné de chasse qu’il est, l’avant-centre de la Celeste ne se pointera pas ce mardi soir au Stade de France avec l’intention de repartir avec la cheville de Kylian Mbappé comme on peut ressortir des bois avec un trophée. Car Edinson Cavani n’est pas une mauvaise personne. Simplement quelqu’un qui revendique le droit d’exister.
Ferland Mendy va renverser un gilet jaune Lucas Hernandez et Benjamin Mendy blessés, c’est Lucas Digne qui a hérité du poste de latéral gauche face aux Pays-Bas. Le joueur d’Everton n’avait rien demandé à personne, surtout pas à Denzel Dumfries et Steven Bergwijn de lui faire vivre un cauchemar. C’est pourtant ce que les deux copains du PSV Eindhoven se sont chargés de faire. Pas sympa pour le come-back de Digne en équipe de France. Reste que pour la venue de l’Uruguay – qui pourrait aligner Gaston Pereiro (7 buts en 12 matchs cette saison avec… le PSV Eindhoven) –, Didier Deschamps n’a plus vraiment le choix. Il va falloir offrir sa première sélection à Ferland Mendy. Arrivé à Lyon il y a moins d’un an et demi, le jeune homme n’a pas encore dévoilé tout son potentiel. Aux yeux des spectateurs de Ligue 1, l’ancien Havrais se situe quelque part entre l’auto-tamponneuse et la Ferrari. Autant dire un format qu’on n’a pas spécialement envie de se prendre dans le buffet. Voilà pourquoi à la 78e minute de ce France-Uruguay, quand un streakerhabillé d’un gilet jaune aura profité de sa vague ressemblance vestimentaire avec un stadier pour sprinter sur la pelouse, il regrettera très vite que ses pulsions révolutionnaires l’aient amené à passer par le couloir gauche des Bleus. Un Ferland lancé à pleine vitesse peut faire des dégâts, et s’il y a bien une critique à laquelle le joueur de 23 ans est confronté, il s’agit de sa difficulté à freiner. Alors obstacle ou pas, gilet ou pas, il appuiera sur l’accélérateur. Quitte à se mettre à dos une partie hystérique de la France.
Didier Deschamps va relativiserVictoire ou nul – rappelons que le clean sheet de Lloris exclut la perspective d’une défaite –, peu importe. La force de Didier Deschamps a toujours été d’anticiper les choses. Alors ce mardi soir, quand on lui tendra le micro de M6, il débitera machinalement un discours capable de se fondre dans n’importe quel décor : « On avait à cœur de montrer un meilleur visage que celui qu’on a arboré à Rotterdam vendredi dernier. Qui plus est devant notre public. Je crois que c’est chose faite, et tout le mérite en revient aux joueurs. Ce n’était pas facile et ça ne l’est jamais contre l’Uruguay, un adversaire difficile à manœuvrer. Mais ça, on le savait. On a retrouvé une certaine solidité et la solidarité qui nous a permis d’aller là où on est allés cet été en Russie. Encore une fois, j’étais déçu de ce qu’on a produit face à la Hollande, mais il ne faut pas balayer d’un revers de la main tout ce qu’on a fait cette année. Mais vous commencez à me connaître, je suis un compétiteur, et c’est aussi mon devoir d’être exigeant avec ces garçons-là. On a encore de belles choses à faire avec ce groupe, j’en suis persuadé. En tout cas, on va travailler, encore et encore, de manière à être prêt pour la rentrée au mois de mars, qui va arriver très vite. Pour Alassane (Pléa), c’est malheureux, surtout que c’était sa première sélection. Il doit passer des examens, j’espère qu’il va se remettre très vite. Merci. Joyeux Noël à vous aussi. »
Les entraîneurs peuvent-ils faire l’année de trop ?
De toute façon, Ferland préfère le orange
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Par Matthieu Pécot