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Ces 10 erreurs de France 98 que ne doivent pas reproduire ceux de 2018
Après avoir croqué un Mondial puis en Euro en l'espace de deux ans, la génération France 1998 s'était magistralement viandée lors de la Coupe du monde 2002 et du championnat d'Europe 2004. Vingt ans plus tard, leurs successeurs sauront au moins quels pièges il convient d'éviter une fois qu'on est monté sur le toit du monde.
Tomber dans la routine
Lemaire, Santini, Domenech… La plupart des successeurs d’Aimé ont choisi la station d’altitude de Tignes pour parfaire leur préparation. De l’oxygénation, des balades à vélo ou en raquettes, des petits barbecues sains… Toujours la même rengaine, tout ça pour reproduire à l’identique la recette magique de 1998. Mais tout ça a un coût : lasser les joueurs et s’enfermer dans une espèce de superstition. La preuve, cette année, l’ensemble du stage s’est déroulé à Clairefontaine sans que cela ne porte préjudice au groupe. Bien au contraire. Attention donc à ne pas remettre ça dans deux ou quatre ans et de s’autoriser quelques petits week-ends dépaysants. C’est comme ça que l’amour s’entretient.
Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre
Le fameux syndrome du maillot aux deux étoiles de 2002. Adidas avait vu les choses en grand, à coups de spots TV et d’événements promotionnels XXL, comme ce maillot géant des Bleus orné d’une deuxième étoile déployé dans les tribunes du Stade de France lors de France-Belgique, un match de préparation avant le tournoi coréen.
Dans la vraie vie, les équipes qui gagnent le Mondial ont plutôt du mal à rééditer l’exploit : vainqueur en 2002, le Brésil tombe en quarts de finale quatre ans plus tard. Victorieuse en 2006, l’Italie ne passe même pas la phase de poules en 2010, tout comme l’Espagne en 2014. Scénario identique pour l’Allemagne en 2018. Moralité ? Pour ne pas tomber de haut, toujours garder en tête que les vainqueurs d’aujourd’hui ont souvent tendance à être les perdants de demain.
Ne pas chercher le futur Johnny
Unanimement moqué aujourd’hui, Tous ensemble s’était pourtant écoulé à plus de 500 000 exemplaires et avait permis à Johnny Hallyday d’être au sommet du Top 50. Oui, 500 000. Seuls les plus clairvoyants avaient alors eu le courage de dire non, pour retourner écouter Sum 41 sur leur lecteur CD. Putain de crise d’adolescence. Merci donc de laisser Maître Gims et Magic System loin de tout ça pour les années à venir.
Ne pas accepter un match amical contre le Qatar quelques jours avant le début du prochain Mondial
Le 26 mai 2002, la France a la brillante idée de disputer un ultime match amical face à la Corée du Sud, un des deux pays organisateurs, cinq jours avant le début de la Coupe du monde. Un gros bide, à l’image du tournoi à venir, alors que Zidane se blesse peu avant la demi-heure de jeu. Frank Lebœuf, lui, ne s’en est toujours pas remis : « On nous fait jouer un match alors qu’on est déjà cramé de chez cramé, rembobinait l’ex-défenseur en 2016. Les mecs étaient chargés comme des mulets ! Ils sont allés en demi-finales, faut arrêter… L’année d’avant, on les joue en Coupe des confédérations, on leur met 5-0 ou 5-1, je te jure ! Tu ne te poses pas de questions ? Attends ! Ça allait à 2000 à l’heure, ils faisaient 1,60m. » Un mètre 70 en fait, selon Thierry Roland, qui a pu disserter en toute liberté sur le sujet ce jour-là.
Profiter des même règles
En 1998 comme en 2000, les Français ont pu compter sur une règle éphémère, celle du but en or, pour leur sauver les miches face au Paraguay, puis à l’Italie. En 2018, les poulains de Deschamps ont exploité la VAR à leur avantage pour gratter un penalty face à l’Australie, mais aussi un autre en finale, face à la Croatie. N’en déplaise à Younès Belhanda, si vous n’aimez pas la Var, n’en dégoûtez pas les Bleus.
Par Adrien Candau, avec Mathieu Rollinger