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Cédric Kanté : « Le marché des sous-vêtements de sport était inexploité »

Propos recueillis par Maxime Renaudet
Cédric Kanté : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le marché des sous-vêtements de sport était inexploité<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Dernier capitaine à avoir joué une Coupe d'Europe avec Strasbourg, Cédric Kanté suit avec attention le parcours du Racing en Ligue Europa. Revenu vivre à Strasbourg après quinze ans au plus haut-niveau, celui qui a grandi dans le quartier de la Meinau est loin d'être à la retraite. Car après des études de STAPS, une activité dans les spiritueux et une carrière de consultant sportif, il a récemment co-fondé une marque de sous-vêtements pour sportifs. Entretien.

On vous avait quitté en janvier 2017 avec un master en management du sport en poche et des projets dans la sommellerie. Depuis, vous avez co-fondé la marque Ranna, spécialisée dans les sous-vêtements pour sportifs. D’où est venue cette idée ? Ranna, c’est la volonté d’un de mes coéquipiers de l’AS Pierrots Vauban, le club où j’ai commencé et où j’ai terminé en 2017. Son idée était de créer une marque de sous-vêtements techniques 100% made in France. Il avait travaillé pour Sport 2000 et pour une marque allemande de sport, et il avait envie de se lancer. Il m’a parlé du projet quand on évoluait ensemble et finalement j’ai accepté le challenge.

Les chaussettes antidérapantes sont votre produit phare. Mais concrètement, quelle est l’utilité de ce type de chaussettes pour les footballeurs ?En fait, ça ne s’adresse pas forcément qu’aux joueurs de foot. Actuellement, il y a même des tennismen qui les testent. Ensuite, c’est simplement pour avoir plus de confort. Pour que le pied ne chauffe pas et pour éviter aussi les ampoules. Elles ont un grip antidérapant qu’on a breveté et qui est lui aussi fabriqué en France. Ça permet d’avoir un meilleur maintien, donc une meilleure activité dans la chaussure. À partir du moment où il y a des changements d’appui et de direction, il y a une grosse différence par rapport à une chaussette classique.

C’est un besoin que vous aviez ressenti lorsque vous étiez joueur ? Évidemment. Sur mes dernières années, on jouait avec la marque leader Pro Touch mais on coupait tous nos chaussettes pour mettre des socquettes plutôt basiques. Aujourd’hui, on est encore plus à la recherche d’équipements pouvant améliorer la performance. Force est de constater

On s’est juste basé sur quelque chose d’essentiel : ce qui est entre entre le pied et la chaussure.

qu’il n’y avait pas beaucoup d’acteurs sur le marché des chaussettes de sport. C’était délaissé et nous on s’est dit qu’en terme d’investissement et de réactivité, c’était le premier produit idéal pour développer notre marque. Pour les maillots et les chaussures, les équipementiers font le nécessaire. En revanche, le marché des sous-vêtements de sport était inexploité. Finalement, on s’est juste basé sur quelque chose d’essentiel : ce qui est entre entre le pied et la chaussure.

Ce sont les joueurs qui viennent vers vous pour se fournir, ou c’est principalement vous qui allez vers eux ? C’est plus du bouche à oreille car des joueurs voient des coéquipiers nous porter. C’est pour ça qu’à Angers, Nantes et Strasbourg, on a pas mal de joueurs. Là, ces quinze derniers jours, on a envoyé des paires à de très nombreux joueurs pour qu’ils testent nos produits. Donc à partir de septembre, on va être bien plus présent visuellement. Il nous faut de la visibilité même si on veut s’adresser au plus grand monde.

On a été porté en finale de Ligue des Champions par Moussa Sissoko, c’est une belle vitrine.

Car même si on vise avant tout le milieu amateur, qui recherche quand même des équipements de qualité, on est également distribué chez des magasins indépendants et dans des grandes enseignes sportives. On a été porté en finale de Ligue des Champions par Moussa Sissoko, c’est une belle vitrine. On ne contacte pas forcément les joueurs car les clubs signent évidemment des gros contrats avec leur équipementier pour que ce soit lui qui soit porté. Quand un joueur nous contacte, il a envie d’avoir des équipements de qualité comme c’est le cas avec ses chaussures. Nous on est là pour répondre à cette demande.

Peut-on imaginer des futurs partenariats avec des clubs afin que tous les joueurs d’un même effectif utilisent vos produits ?Évidemment, même si ça demande des moyens. Après, à un moment donné, tous les staffs sportifs veulent avoir des joueurs qui se sentent bien dans leurs équipements.

On sait très bien que les gros équipementiers ne vont pas s’amuser à faire des chaussettes techniques made in France.

On sait très bien que les gros équipementiers ne vont pas s’amuser à faire des chaussettes techniques made in France et qu’ils sont sur d’autres choses. Donc à nous, déjà, de bien se faire connaître, d’avoir une bonne réputation, que les joueurs se sentent bien dans nos produits et ensuite, naturellement, des choses pourront se construire. D’autant qu’on a pour ambition d’élargir la gamme avec des investissements qui vont arriver dans les prochains mois.

Vous avez également sorti des boxers pour hommes, et prochainement des boxers et des brassières pour femmes. C’était important de proposer également une ligne pour les sportives ? Oui. L’idée est même arrivée bien avant l’engouement constaté pour la Coupe du Monde car des volleyeuses, des basketteuses et des handballeuses nous suivaient déjà de très près sur les réseaux sociaux. Et elles sont sportives autant que les mecs. Après, on rentre en incubation à partir de début septembre, ce qui va nous donner accès à certains financements et nous permettre de développer un peu plus vite tout cela afin de proposer très bientôt toute notre ligne pour les sportives.

L’intégralité de vos produits sont confectionnés en France. Ça aussi c’était un souhait dès le départ ? Oui, on ne se voyait pas faire autre chose en fait. C’est un peu notre supplément d’âme au niveau philosophique. Qu’est-ce qui va nous différencier ? Qu’est-ce qui va faire que les gens vont s’identifier à nous ? Et bien c’est de produire localement. On a un fournisseur à Limoges, un dans l’Hérault, un en Isère et un prochainement en Alsace,

En tant que Français, ça nous paraissait important de produire localement, surtout à l’heure où les marques françaises sont délocalisées et où on parle des conditions de travail.

ce qui nous permet d’aller voir nos fournisseurs, de discuter avec eux et donc d’avoir un vrai échange. En tant que Français, ça nous paraissait important de produire localement, surtout à l’heure où les marques françaises sont délocalisées et où on parle des conditions de travail. Même si c’est plus compliqué et plus cher, ça nous tient à coeur. On sait aussi que les pratiquants adhèrent à cette philosophie et y tiennent.

D’ailleurs, vos compétences acquises lors de vos études vous aident-elles dans vos missions pour Ranna ?Pas réellement car mon diplôme était davantage fait pour travailler au sein d’un club, dans le but de conseiller éventuellement des présidents ou des directeurs généraux. Là, je suis chargé des relations avec les clubs professionnels. Je dois trouver des joueurs susceptibles de tester nos produits car on est toujours une jeune marque. Après, c’est toujours utile d’avoir fait huit modules universitaires et d’avoir écrit un mémoire. C’est jamais perdu même si ce n’est pas tout à fait les mêmes compétences. Disons que ça permet de garder un réseau.

Sur quoi portait votre mémoire ? C’était sur le retour du Racing Club de Strasbourg dans le monde professionnel. C’était vraiment au moment de la remontée en Ligue 2. J’avais un peu « anticipé » tout ça puisqu’on est quasi-Européen et qu’on se maintient depuis en Ligue 1. C’était un bon sujet même si ça ne m’a pas permis après de revenir au club.

Justement, pourquoi ne pas avoir choisi de revenir dans le foot en tant qu’entraîneur, recruteur, formateur ou consultant ? Le Racing ne vous a rien proposé ?J’avais déjà été pas mal aidé par le club pour mon mémoire, et notamment le secrétaire général Romain Giraud, avec lequel je me suis entretenu assez régulièrement pendant cette année universitaire. Derrière, effectivement, il n’y a pas eu de proposition spéciale pour intégrer le club. Mais à côté de ça, ça fait deux ans que je suis consultant pour Canal+ Afrique. Je suis souvent à Paris en plateau pour des émissions ou pour des matchs. J’ai aussi pu commenter la CAN cet été et je vais rempiler pour une troisième saison en septembre.

Le métier de consultant était déjà quelque chose que vous souhaitiez faire à la fin de votre carrière ?Non pas vraiment, même si de temps en temps je faisais un peu de radio. Rester dans le foot, ça me paraissait essentiel mais, vu que je suis basé à Strasbourg, à part le Racing, il n’y a pas grand-chose. Donc la solution a été de prendre le train plusieurs fois par mois et de rejoindre le projet Canal+ Afrique. En tant qu’ancien international malien, mon profil les intéressait. Puis ça me permet de suivre la Premier League, la Liga et la Serie A à partir de la semaine prochaine donc c’est toujours bien pour l’expérience. Pour les clubs, on verra plus tard.

Vous étiez capitaine du Racing lors de la dernière épopée européenne du club en 2006. Ça vous fait quoi de revoir le club à ce niveau ? Je me dis qu’il y a eu un travail énorme de fait ces dernières années. Ce qui me fait surtout plaisir c’est que le public apprécie cette situation à sa juste valeur

Ce qui me fait surtout plaisir c’est que le public apprécie cette situation à sa juste valeur car en 2006, alors qu’on jouait Bâle en huitième de finale de Ligue Europa, le stade sonnait creux.

car en 2006, alors qu’on jouait Bâle en huitième de finale de Ligue Europa, le stade sonnait creux. C’est vrai qu’on était dans une situation délicate en championnat mais je pense que le public de l’époque ne réalisait pas la chance que le club avait d’évoluer en coupe d’Europe. J’étais à la Meinau contre le Maccabi Haïfa lors du tour précédent et le stade était quasiment rempli en plein milieu de l’été. Donc ça aussi ça montre une évolution.

Vous voyez Strasbourg atteindre les phases de poules ?J’adorerais voir l’équipe en phases de poules avant la trêve mais comme je le disais récemment, il faut l’effectif pour. Et pour un petit club comme le nôtre, ce n’est pas toujours évident d’avoir un effectif taillé pour ça. L’Europe peut être un piège mais bon, le club fait du bon travail et anticipe bien les choses donc je lui fais pleinement confiance. C’est plus de problèmes, mais aussi beaucoup plus de plaisir.

En 2006, l’Europe avait t-elle créé un différentiel de motivation par rapport au championnat ? C’est clair que nous, l’UEFA avait été notre bouffée d’oxygène pendant pas mal de mois. En coupe d’Europe, on tournait bien et on avait intégré pas mal des jeunes. On jouait vraiment l’esprit libéré, donc c’était vraiment une échappatoire, notamment pour ceux comme moi qui jouaient tous les matchs. Après, j’ai toujours essayé de prendre un peu de recul par rapport à la situation parce que gagner la Coupe de la Ligue l’année d’avant, se retrouver en coupe d’Europe et aller jouer à Rome, tout ça il faut l’emmagasiner et en profiter. On n’avait pas forcément l’effectif pour jouer sur les deux tableaux, est-ce que ca nous a empêché de nous remobiliser dans les temps pour le championnat ? Je ne sais pas. Mais ça a aussi permis à des joueurs de partir vers d’autres cieux et de se faire voir. L’un dans l’autre, c’est quand même quelque chose de très positif, d’autant que je suis né à Strasbourg, donc jouer avec le club en Europe, c’était spécial.

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Propos recueillis par Maxime Renaudet

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