Comment ça se fait que tu as quitté Bursaspor, un club où tout se passait bien pour toi ?
Il y a eu sept départs majeurs cet été (Civelli, Ozbayrakli, Bellushi, Holmen, Tufan, Sen, Fernandão), donc c’est énorme pour une équipe comme Bursaspor. C’est en quelque sorte la fin d’un cycle et le début d’autre chose pour cette équipe. C’est pour ça aussi que j’ai voulu partir. S’il y a eu des départs, ça veut en tout cas dire qu’on a fait des bonnes choses.
Comment juges-tu ton passage en Turquie ?
Quand je regarde derrière moi, je trouve que ça a été assez rapide. J’ai pris du plaisir là-bas. C’est vrai que, vu la distance, j’étais moins médiatisé parce qu’il y a plein de monde qui me demandait des nouvelles à chaque fois. J’ai marqué des buts, je suis très satisfait. J’y ai pris du plaisir. On saura par la suite si c’était un bon tremplin. J’ai disputé des gros matchs, dans des grosses ambiances, donc au niveau de l’expérience, ça m’a permis d’évoluer. C’est dommage qu’on n’ait pas pris de titre, car on a disputé deux finales. C’est le seul truc qui me reste un peu en travers de la gorge. Après, tout le reste, c’est que du bonus. Personnellement, je conseille aux gens la Turquie. Maintenant, ça s’est super bien passé pour moi. Peut-être que pour les autres, ça se passera d’une manière différente.
L’ambiance lors des matchs est exceptionnelle paraît-il, tu confirmes ?
Ça dépend des matchs. Mais c’est clair que lors des grosses confrontations, on ne s’entend pas. En tout cas, je n’ai jamais eu de soucis avec les supporters, que ce soit à domicile ou à l’extérieur.
T’as un souvenir particulier avec les supporters ?
Par exemple, en demi-finale de la Coupe, on avait perdu à l’aller chez nous contre Fenerbahçe (1-2). Il fallait absolument qu’on gagne chez eux pour se qualifier. Il n’y a que la mer qui sépare Istanbul et Bursa. Donc on a pris un ferry et il était blindé avec tous les supporters de Bursa, qui chantaient nos noms. Ce voyage était exceptionnel. On gagne finalement 3-0 chez eux. À notre retour, y avait des fumigènes et tout, j’avais jamais vu ça. C’est une des images qui m’ont le plus marqué.
Tu portes désormais les couleurs de Villarreal. Comment se sont déroulés les contacts ?
Ça faisait un mois que je savais que Villarreal me voulait. C’est mon agent qui a été contacté directement. Les négociations ont été assez compliquées, ce n’est pas moi qui les maîtrise de toute façon. Mais j’ai pris mon mal en patience. Ça a donc été assez long entre Bursaspor et Villarreal. Il y avait d’autres équipes qui s’intéressaient à moi, mais je n’ai pas trop envie d’en parler. Moi, j’ai pris ma décision et je suis focalisé à 100% sur Villarreal. Au final, c’est un projet qui m’a convaincu, donc j’ai accepté.
Ton arrivée à Villarreal fait sans doute taire quelques personnes qui critiquaient ta venue en Turquie ?
Je ne me focalise pas là-dessus. J’ai désormais l’occasion d’évoluer dans un grand club. Maintenant, ce n’est que le début, je n’ai rien fait encore. Mon objectif, c‘est de réussir ici. Pour l’instant, c’est bien ce que j’ai fait, mais le plus dur reste à venir. C’est un projet qui me plaît.
Juste avant que tu ne signes, le club a enregistré l’arrivée de Roberto Soldado. Votre duo donne envie…
J’espère ! Mon objectif, c’est de m’imposer ici. Le club joue en 4-4-2, donc avec deux attaquants. Je vais tout faire pour m’imposer, peu importe le temps que ça prendra. Je suis motivé en tout cas.
Comment se passent tes premiers pas à Villarreal ?
C’est un grand changement par rapport à Bursa, car c’était une grande ville. Villarreal, ce n’est pas une grande ville. Après, au niveau du climat, c’est à peu près pareil, il fait super chaud aussi ici. J’ai la mer pas très loin, mais c’est pas du tout pour ça que je suis venu. En ce qui concerne la langue, je ne parle pas du tout espagnol. Je vais y arriver, y a pas de souci. De toute façon, je suis obligé. C’est clair que ça aurait été un avantage pour faciliter mon intégration, mais ce n’est pas grave. L’espagnol, ça va venir tout seul.
Alphonse Areola, qui a signé quelques semaines avant toi, t’a-t-il donné des conseils avant que tu arrives ?
Je savais qu’il était là, après, je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas été en contact avec lui durant le mercato. C’est vraiment une décision personnelle. Il m’a tout de même bien accueilli à mon arrivée. De toute façon, on n’est pas beaucoup à parler français dans le vestiaire. Il y a aussi Éric Bailly, un Ivoirien.
T’as déjà coché les dates des rencontres face au Real ou à Barcelone ?
Je n’ai pas encore regardé le calendrier. La Liga et les équipes comme le Real Madrid ou Barcelone, ça fait rêver. Mais je suis un joueur professionnel, donc moi, je veux simplement m’imposer et disputer tous les matchs.
Pour terminer, tu es désormais international congolais (RDC). Qu’est-ce que ça t’apporte ?
C’est un choix que j’ai fait la saison dernière. J’ai été très bien accueilli et, surtout, agréablement surpris. Ils vivent le football là-bas. Je ne m’attendais pas à un tel accueil. Je n’avais pas encore fait un match qu’il y avait déjà des banderoles à mon nom. Que ce soit à l’entraînement ou en match, le public est toujours là. C’est vraiment autre chose. Il y a une grosse ferveur autour de la sélection et même du football. Que ce soit pour l’équipe nationale ou les équipes locales, il y a toujours du monde. C’était la première fois que j’y allais et c’est grâce au football que j’ai pu découvrir mon pays d’origine. J’en ai profité pour faire le tour de ma famille une fois que la sélection était finie. Ils ont vu que le petit Cédric avait bien grandi. Franchement, c’était bien. Il va y avoir les éliminatoires de la CAN, puis ceux de la Coupe du monde, donc je vais y retourner de plus en plus souvent. On est motivés pour aller chercher la qualification en tout cas.
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