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Ce qu’on a appris des adversaires des Bleus

Par Maxime Brigand
5 minutes
Ce qu’on a appris des adversaires des Bleus

Pendant que les Bleus se sont fait secouer à Saint-Denis, le Danemark, le Pérou et l’Australie ont également fait chauffer les moteurs. Voilà ce qu’il faut retenir de ce tour de piste.

Danemark 1-0 Panama

But : Sisto (69e) pour le Danemark.

Le XI (4-3-3) : Schmeichel – Dalsgaard, Kjær (Boilesen, 64e), M. Jørgensen, Larsen (Durmisi, 67e) – Kvist (Lerager, 65e), Eriksen (Schöne, 64e), Delaney – Poulsen, N. Jørgensen, Sisto (Bendtner, 72e).

Sacré Hernán Darío Gómez. Comme Julio Iglesias, le boss du Panama, 62 piges, ne changera jamais. N’oublions pas que le loulou s’est un jour fait virer de son propre pays – la Colombie –, où il était devenu sélectionneur, pour avoir cogné une femme qui critiquait ses choix tactiques. Jeudi soir, à Brøndby, son Panama est donc venu avec ses idées, son cœur et ses couilles. Un peu de jeu ? Très peu, en réalité : on a surtout vu une approche agressive, limite légale par moments, et un Danemark qui a légitimement peiné à installer son rythme. Reste que le vieux Åge Hareide, DJ d’une sélection qui a terminé deuxième de son groupe de qualifications derrière la Pologne et qu’on avait quitté sur une démonstration livrée lors de son barrage retour en Irlande (5-1), possède un groupe cohérent, solide, rigoureux. Alors, face au Panama, l’histoire a tourné en sa faveur (1-0) et on retiendra avant tout les excellentes copies du défenseur d’Huddersfield Mathias Jørgensen et de la pile du Celta de Vigo Pione Sisto.

Le MVP : Sisto, forcément, un mec que son coéquipier William Kvist a gentiment brossé après la rencontre : « Pione ? C’est notre Maradona. » Mais surtout un bonhomme qui a royalement emmerdé le Panama toute la rencontre, arrosant la rencontre de quelques cassages de reins, dont un superbe sur le seul but du match, qui est également le premier de son histoire internationale. Un bonbon enfin déballé.

L’analyse définitive : Kasper Schmeichel tient à sa mèche. Alors, quand ce fou de Blas Pérez est venu lui chatouiller la touffe du bout du pied, le gardien danois est venu lui hurler à la tronche. Résultat : rouge pour le vétéran panaméen. Et si, pour faire dérailler le Danemark, la solution s’appelait Enzo Crivelli ?


Norvège 4-1 Australie

Buts : O. Kamara (36e, 57e, 90e+1) et Reginiussen (48e) pour la Norvège // Irvine (19e) pour l’Australie.

Le XI (4-2-3-1) : Ryan – Wright (Šušnjar, 52e), Milligan, Degenek, Behich – Mooy, Jedinak (Luongo, 61e) – Leckie (Rukavytsya, 85e), Irvine (Rogić, 61e), Petratos (Kruse, 74e) – Nabbout (Jurić, 67e).

Pourquoi tourner en rond ? Dans la nuit d’Oslo, vendredi soir, Bert van Marwijk, qui vivait face à la Norvège sa première soirée de sélectionneur national de l’Australie, a été clair : « Ce soir, j’ai appris beaucoup de choses. J’ai notamment appris que nous n’étions pas prêts pour le Mondial, même si ça, je le savais déjà. » Rassurons-nous : les Socceroos sont complètement en vrac à moins de trois mois de la Coupe du monde. Défensivement, notamment, et Van Marwijk l’a bien souligné après la rencontre, lui qui a notamment vu son groupe encaisser deux buts en douze minutes au retour des vestiaires. Au total, ça a donné une large défaite (1-4), et ce, malgré l’ouverture du score de la tête de Jackson Irvine en début de match. Un mec qui aurait eu sa place dans Beverly Hills 90210 d’ailleurs.

Le MVP : Parce qu’il en faut un, certainement Aaron Mooy, passeur décisif pour Irvine, et qui a tenté de faire le ménage aux côtés de Mile Jedinak. Le O’Cedar australien s’est battu comme un clébard, mais s’est trop souvent retrouvé seul, notamment en seconde période. Autre petite éclaircie : l’arrivée du défenseur du Mladá Boleslav Aleksandar Šušnjar, qui vivait là sa première soirée internationale et qui a sorti sa tête dans les vagues.

L’analyse définitive : En 1975, en duo avec son père, Bert van Marwijk est devenu champion du monde de belote klaverjassen. C’est tout, pour le moment.


Pérou 2-0 Croatie

Buts : Carrillo (12e) et Flores (48e) pour le Pérou.

Le XI (4-4-2) : Cáceda – Advíncula, Ramos (Araujo, 72e), Santamaría, Trauco – Flores (Hurtado, 67e), Tapia (Peña, 84e), Yotún, Cueva (Benavente, 64e) – Carrillo (Aquino, 72e), Farfán (Ruidíaz, 88e).

Grosse colère de Ricardo Gareca dans la nuit de vendredi à samedi : alors que son Pérou a brillé sur la piste du Hard Rock Stadium de Miami face à une Croatie offensivement maigre (2-0), le coach argentin s’est pris la tête à deux mains en première période sur une relance de son gardien, Carlos Cáceda. La raison ? Le portier du Deportivo Municipal a décidé de relancer long plutôt que de repartir avec l’un de ses latéraux. Invité il y a quelques années à décrire son Pérou, Gareca avait été cash : « Il jouera sans peur, sans limite, à l’image de son peuple. » C’est ce qu’on a vu face à la Croatie. Oui, il faut regarder ce Pérou avant de le juger « adversaire facile » pour les Bleus, et il n’a rien de tout ça. C’est en réalité, de ce qu’on a vu, l’équipe la plus menaçante pour l’équipe de France : un onze accrocheur, agressif, avec un style hyper direct, joueur, et son second but de la soirée est d’ailleurs un régal. Doux en bouche.

Vidéo

Le MVP : André Carrillo, un cocktail de brutalité, de déviation et de réalisme. Une meilleure version que le Carrillo que l’on voit à Watford depuis le début de saison et qui a notamment ouvert le score face à la Croatie avant d’être décisif sur le second. Autre bon point : la paire de centraux Ramos-Santamaría, délicieuse.

L’analyse définitive : Ne jamais rire avec des Incas. Tintin l’a fait, et il s’est retrouvé avec Rascar Capac dans un cauchemar.

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