- Calendrier prospectif
Ce qu’il va se passer en mai
C'est dans les ballons crevés que l'avenir du football se lit, quand d'autres préfèrent les cartes, le marc de café ou l'agencement cosmique. Les prévisions du mois de mai sont certifiées par nos équipes de voyants.
Samedi 3 mai
– La finale de Coupe de France entre deux équipes bretonnes donne au Stade de France des airs de la Calypso. Les bonnets rouges par milliers se confondent aux couleurs rennaises et guingampaises. Le Graët, ancien maire PS de Guingamp et président de l’En Avant, se tourne vers Valls : « C’est beau le rouge. Un stade aux couleurs de la gauche. » Réponse du Premier ministre : « De quoi parlez-vous ? » En seconde période, une banderole est déployée face à la tribune présidentielle : « Portiques, Ecotaxe, Licenciements. Bienvenue à l’Ouest. » Retour au terrain où le Stade rennais l’emporte sur un but de Kana-Biyik. Danzé soulève la Coupe et met fin à 43 ans d’abstinence. Au micro de Daniel Lauclair, François Hollande dans un sourire : « Je félicite Rennes et la Bretagne pour le match. Et je tiens à rappeler, devant le Premier ministre ici présent, que le gouvernement s’oppose à la dépénalisation de drogue douce malgré le but de Kana-Biyik. »
– Finale de Coppa Italia. Rafael Benítez, sorte de François Hollande avant Dukan, assiste à la victoire de la Fiorentina. Comme à la belle époque, Vincenzo Montella traverse le terrain en faisant l’avion.
Mercredi 7 mai
– Après avoir fêté la victoire en Coupe, les Rennais se traînent en after au Parc des princes. Le PSG profite de la gueule de bois et des guibolles molles pour mener 3-0 à la mi-temps. Les 45 minutes suivantes ne sont que « On est champions ! On est champions ! On est champions ! » jusqu’à l’entrée de Zlatan, ovationné comme jamais. Thiago Silva s’empare d’Hexagoal. Sur les photos du titre, seul Cavani tire la tronche comme une épouse le jour de son mariage forcé.
Samedi 10 mai
– La Ligue 1 continue. En bas de tableau, l’ETG ne peut faire mieux qu’un nul contre Nice quand Sochaux l’emporte à Rennes. Deux points séparent les équipes. Pascal Dupraz met la pression : « On va voir si mes joueurs ont des couilles. Si ce sont des hommes capables de fermer des claque-merde. »
Dimanche 11 mai
– Anfield implose. Liverpool est sacré. Du délire : Gerrard guinche sur du Phil Collins, Sakho hurle des « C’est pour Paname » , tandis qu’au centre de la pelouse, Agger se fait tatouer les noms de chacun de ses coéquipiers. Et Suárez ? Il se fait un carpaccio de Sturridge.
Mardi 13 mai
– Au JT de TF1, Deschamps ressemble au proviseur un jour de conseil de classe. La liste élargie pour le Brésil tombe. Comme prévu, pas de Nasri, ni d’Abidal. Rayon confirmation : Mangala, Digne et Griezmann. Et côté surprise : Cabella, Gomis et Trémoulinas. Gilles Bouleau s’étrangle : « Un choix peut paraître surprenant. C’est celui de Trémoulinas. » Deschamps plaide : « Trémoulinas a une expérience internationale. Il a réalisé de bonnes choses à Saint-Étienne. Mais si je l’ai retenu, c’est surtout pour son sens diplomatique. Je vous rappelle qu’il a quitté Kiev juste avant les problèmes. Et compte tenu de la situation actuelle au Brésil, il pourrait nous être utile. »
Mercredi 14 mai
Au Juventus Stadium, le Benfica est de retour sur les lieux de son forfait. Malheureusement la malédiction de Bela Guttman perdure pour les Benfiquistes, qui s’inclinent une nouvelle fois en finale. Stéphane M’Bia : « J’ai réalisé une saison immense couronnée par ce trophée. Mais ce n’est qu’un tremplin. Mettez-moi au centre d’une équipe de mon envergure comme Barcelone ou le Real et je me laisse deux ans pour décrocher le Ballon d’or. »
Samedi 17 mai
– Soirée multiplex. Les yeux sont rivés sur le grupetto. Au Stade Bonal plus précisément où les Doubistes reçoivent l’ETG pour un match de barrage. Contout emballe le match. Sougou égalise. Les Sochaliens repassent devant grâce à Sinkala. On croit les Lionceaux tirés d’affaire mais De Melo claque une tête en lucarne. Incontrôlable, Dupraz hurle des propos incohérents en martyrisant la pelouse à coups de poing. En conférence de presse, Hervé Renard tendance Zambie 2010 hurle : « Tu es un mec de merde ! Tu es le seul Sochalien heureux ce soir ! Je t’attends après, face à face, viens me voir après si tu as les couilles ! »
– En Angleterre, Arsenal remporte la Cup. Wenger intériorise. Dans la soirée, Mourinho poste une photo, autour de son cou pendent des breloques, accompagnée du commentaire : « Well done Arsène ! Depuis votre dernier titre, le Special One a gagné une Premier League, 3 Serie A, une Coupe d’Italie, une Liga, une Copa del Rey et une Ligue des champions (vous savez la compétition qui continue après les huitièmes de finale). »
– C’est aussi jour de coupe à Berlin. Le Bayern bombe le torse devant Dortmund. Mais les Bavarois ont lâché, sorte de ligne Maginot que l’on contourne facilement.
Dimanche 18 mai
– Images étonnantes du Camp Nou où les Barcelonais fêtent le titre bras-dessus bras-dessous avec les joueurs de l’Atlético. En arrière plan, Philippe Katerine lance le début des festivités en chantant : « Non mais laissez-moi, manger ma banane ! »
Samedi 24 mai
Les Madrilènes déferlent sur Lisbonne. Cap sur l’Estádio da Luz. Ça cavale d’un bout à l’autre du terrain non-stop mais les attaquants viennent buter sur Casillas et Courtois. Les gardiens font durer le suspens jusqu’à la séance de tirs au but. L’Europe retient son souffle. Quatrième tireur, Sergio Ramos pose le ballon, s’élance et fait trembler le montant. Ronaldo a les yeux mouillés en regardant les Colchoneros bécoter la coupe aux grandes oreilles. Gabi se croit aux Goyas : « Je remercie forcément El Cholo. Et puis tout le monde au club, mes coéquipiers, le président et le staff médical. » Sympa de ne pas oublier les docteurs.
Dimanche 25 mai
L’abstention record aux européennes inspire une comparaison à la ministre des Sports Najat Vallaud-Belkacem : « Les Français ont mal saisi l’importance de l’Europe. Un peu comme un club français qualifié en Ligue Europa. »
Par Adrien Rodríguez Ares